Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le cœur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, ne ratez pas notre rendez-vous (quasi) quotidien de la gazette du BIFFF. Tout, vous saurez tout sur le 35e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide !
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Mercredi 11 avril, c’est un jour important pour le BIFFF car, aujourd’hui, l’évènement, c’est la venue du génial Guillermo Del Toro.
Mais en attendant la venue du maestro, direction le Ciné 2 pour découvrir Ederlezi Rising de Lazar Bodroza.
Synopsis : La Terre, en 2148. Milutin est un astronaute chevronné de la corporation Ederlezi, et il vient de finir un entraînement de spartiate pour la mission la plus périlleuse de son existence : rejoindre l’Alpha du Centaure, seule exoplanète susceptible d’accueillir l’être humain. Mais le voyage va être très long pour Milutin, et la corporation Ederlezi décide de lui offrir un peu de compagnie afin de passer le temps : une androïde prénommée Nimani, façonnée selon le profil psychologique de Milutin. Ce dernier étant un misogyne pur jus, son Tamaguchi sexualisé risque de prendre cher. Et ça ne rate pas : à des milliers d’années-lumière de la Terre, Milutin se sent comme un véritable dieu avec sa télécommande qui gère les envies de Nimani. Celle-ci passera très vite de collègue à compagne, et de compagne à esclave sexuelle. Mais, s’il explose toutes les normes de la galanterie la plus élémentaire, Milutin sent bien que sa frénésie de domination ne sera jamais complète tant qu’il aura affaire à un software. Il décide donc de rebooter complètement sa créature afin de lui greffer la touche finale : de vraies émotions…
Sorte de long clip S.F. admirablement filmé et porté par une musique électronique omniprésente écrite par Nemanja Mosurovic, ce film serbe se regarde avec plaisir même si le rythme du film est assez lent.
L’esthétique constitue sans doute l’attrait majeur du film ainsi que la plastique parfaite de Stoya, actrice porno américaine reconnue, que l’on y voit souvent évoluer nue mais toujours sous un regard artistique très classe. Cette jolie histoire d’amour difficile entre une androïde et un astronaute ne marquera sans doute pas l’histoire du septième art, mais mérite en tout cas au moins une vision, sur grand écran si possible, pour la beauté sidérante de ses images. Beau !
EDERLEZI RISING
Genre : science fiction
Compétition : Compétition Méliès
Première : Première Internationale
Pays : Serbie Audience :ENA
Audio: Anglais Sous-Titres: Français, Néerlandais
Réalisateur: Lazar Bodroza
Cast: Marusa Majer, Sebastian Cavazza, Stoya
Distributeur: Arclight Films
Running time: 86′
Note : 12,5/20
À la sortie de la projection de Ederlezi Rising, direction le Ciné 1 déjà bondé de monde pour assister à la Masterclass sold out de Guillermo Del Toro.
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Le réalisateur oscarisé y a été accueilli comme une rockstar par une standing ovation incroyable de la part d’un public déchainé et visiblement ravi d’être en présence de ce réalisateur de génie. Après plus de deux heures de discussions passionnantes, l’interprétation dans la bonne humeur d’une chanson festive accompagné par un groupe de musiciens mexicains, et une séance de dédicaces interminable de plus de deux heures, Monsieur Del Toro à enfin quitté Bozar.
Il reviendra le lendemain honorer de sa présence la projection de son premier film Cronos à 14h au Ciné 2 pour lequel il a enfin reçu en mains propres son Corbeau d’Argent 1994. On retiendra de cette journée la bienveillance, la simplicité, l’humour et la générosité de ce grand réalisateur qui par sa présence a marqué d’une pierre blanche l’histoire du BIFFF. Un grand moment de pur bonheur pour tous les cinéphiles présents, assurément.

Passons maintenant à la programmation du jeudi 12 avril. Tout d’abord mon choix s’est arrêté sur Cronos de Guillermo Del Toro.
Sur son site le BIFFF s’explique : Un antiquaire découvre par hasard un scarabée en or dans le socle d’une statue en bois… La suite du film ? Simple : Federico Luppi va se ramasser une brouette d’emmerdes dantesques, tandis que le jeune réalisateur Del Toro deviendra instantanément un golden boy du cinéma de genre. Avec 2 millions de dollars de budget – le plus gros à l’époque pour un film mexicain, dont un quart apporté personnellement par son réalisateur –, Cronos est un véritable hold-up mondial : 22 prix internationaux, à Cannes notamment, mais surtout au BIFFF en 1994 où il décroche le Corbeau d’Argent. Universal veut racheter les droits dans la foulée pour un remake, Del Toro refuse : les pactes faustiens, il les garde pour ses films. La suite de son parcours, on la connaît tous et on dit : respect, l’artiste !
Pas grand chose à ajouter à ce qui est écrit précédemment, si ce n’est que le film fait toujours son petit effet et qu’on y retrouve déjà les signes avant-coureur du génie de cet immense réalisateur ainsi que cette touche poétique qui habite tous ses films.
Sans parler de la présence d’acteurs formidables comme Claudio Brook, Federico Luppi et Ron Perlman jeune. Du tout bon cinéma fantastique !
CRONOS
Pays : Mexique
Audience: ENA
Audio: Espagnol
Sous-Titres: Anglais, Français, Néerlandais
Réalisateur: Guillermo del Toro
Cast : Claudio Brook, Federico Luppi, Ron Perlman
Distributeur: Bertha Navarro
Année: 1993
Running time: 94′
Note : 16/20
Toujours au Ciné 2 on enchaîne avec Luciferina de Gonzalo Calzada.
Synopsis : À 19 ans, Natalia est poursuivie par un don qui l’effraie : capable de percevoir une aura puissante autour de ses semblables, elle n’a certes pas besoin d’une cure de vitamine D, mais elle sait que l’origine de ce don se trouve au sein d’une malédiction familiale. Fuyant ces ampoules vivantes comme la peste, elle a trouvé refuge dans un couvent et s’apprête à rester un signe du zodiaque très apprécié chez les nonnes. Mais le suicide brutal de sa mère va chambouler son mode de vie janséniste : de retour chez elle, Natalia doit affronter sa sœur cadette – psychologiquement laminée par une éducation très floue – qui décide de l’embarquer dans un trip initiatique au cœur de la jungle. Le but ? Une purge costaude de l’âme à base d’une potion hallucinogène ancestrale. Alors oui, vu ainsi, ça a l’air plus funky qu’un bouquin de Françoise Dolto sur le surendettement affectif. Mais certains secrets de famille ont de très bonnes raisons de rester des secrets : surtout quand les drogues décuplent des effets d’annonce qui causent de boucs, de messes noires et de possessions démoniaques…
Autant Belzébuth dont je vous ai parlé dans une gazette précédente, faisait son effet et séduisait par son excellent scénario, ses jump scares très à propos et son absence de surenchère, autant Luciferina en rajoute des tonnes. Cette histoire de possession progresse crescendo jusqu’à l’horreur finale, au fil d’images chocs qui plairont aux amateurs du genre, ainsi que d’un final non avare de quelques scènes de nudité.
Dans l’ensemble le film se laisse voir sans néanmoins passionner outre mesure avec une histoire qui flaire tout de même pas mal le déjà vu. Un film correct sans beaucoup d’intérêt, hormis la douce beauté de son héroïne principale.
LUCIFERINA
Genre : horreur
Première: Première Internationale
Pays : Argentine
Audience: ENA
Audio: Espagnol
Sous-Titres: Anglais, Français, Néerlandais
Réalisateur: Gonzalo Calzada
Cast: Desirée Salgueiro, Malena Sánchez, Pedro Merlo Marta Lubos, Sofía del Tuffo
Distributeur: La Puerta Cinematográfica
Running time: 114 Note : 11/20
Ce soir, le Ciné1 nous propose à 20h30 Shockwave de Herman Yau.
Synopsis : S’il y en a un qui s’y connaît plus en bombes qu’Hugues Heffner, c’est bien Cheung. Démineur hors-pair, il a été réquisitionné par la Criminelle afin d’infiltrer un gang de terroristes particulièrement versé dans les feux d’artifice mortels. La mission fut d’ailleurs un quasi sans faute : le gang a été démantelé et les méchants n’ont plus le droit de jouer avec des allumettes. Il y a juste un bémol : Hung, le terroriste en chef, a réussi à s’échapper… Sept ans plus tard, Cheung continue à couper les bons fils en combi d’apiculteur gothique et fait la fierté de son service. Mais de curieux objets explosifs vont brusquement apparaître aux quatre coins de Hong Kong, et Cheung reconnaît tout de suite la signature de Hung. Ce dernier semble enfin prêt à se venger, et il y met les formes, le salaud : après quelques challenges d’échauffement pour le chamois d’or du déminage, l’infâme psychopathe est enfin prêt à montrer son show de clôture à Cheung. Au programme, une centaine d’otages pris au piège d’un tunnel garni d’une tonne de C4 prêt à exploser…
Ce film d’action et de suspense nous fait vivre un excellent moment de cinéma avec des scènes d’action et de déminage admirablement filmées. Il est clair qu’Herman Yau a bénéficié d’un gros budget pour réaliser son métrage et ça se voit à l’écran, tant ce film chinois rivalise sans problème avec les blockbusters made in USA.
Un palpitant polar à grand spectacle à déguster sans modération.
SHOCKWAVE
Compétition : Compétition Thriller
Première : Première Belge
Pays : Chine Audience : ENA
Audio : Cantonais, Chinois
Sous-Titres : Anglais, Français, Néerlandais
Réalisateur : Herman Yau
Cast : Andy Lau, Jiang Wu, Philip Keung, Ron Ng, Song Jia
Distributeur : Universe Films Dist. Co., Ltd
Running time : 119′ Note : 13,5/20
Toujours au Ciné1 à 22h30, Memoir of a Murderer de Shin-Yun Won nous vient de Corée.
Synopsis : Atteint d’Alzheimer suite à un accident de voiture 17 ans auparavant, Byung-su vit désormais au jour le jour avec sa fille Eun-hee. Armé d’un enregistreur qu’il gave de souvenirs pendant ses moments de lucidité, Byung-su arrive quand même à se perdre de plus en plus souvent. Physiquement et mentalement. Ce qui ne le rassure pas du tout quand il a toutes les lumières allumées au plafond, car un tueur en série est en train de vider la région de ses jeunes filles. Byung-su craint forcément pour la sécurité d’Eun-hee, mais il y a autre chose qui le turlupine : 17 ans auparavant, il mettait malgré lui un terme à sa carrière prolifique de tueur en série et, Alzheimer ou pas, il a remarqué que ses automatismes d’assassin étaient restés intacts… Mais, alors qu’il s’interroge sur ses mystérieux passe-temps lorsqu’il est déconnecté, Byung-su fait la rencontre de Tae-ju, un jeune homme qui met officiellement sa langue dans la bouche de sa fille. Et le gros problème, c’est qu’entre hommes de métier, on se reconnaît facilement…
Je suis assez partagé après la vision de ce film. L’idée de base est excellente, mais le film manque de rythme et affiche pas mal de longueurs. L’interprétation est pourtant de très bonne facture, mais tout ça ne nous empêche pas, tout comme le personnage principal, d’être plongés dans une certaine confusion notamment lors de la scène finale. Un film que j’aurais voulu aimer pour son thème original, mais qui, au final, ne m’a pas totalement convaincu. Le Bifff l’annonçait comme le thriller vicieux de l’année, heu…non, pas vraiment.
MEMOIR OF A MURDERER
Compétition : Compétition Thriller
Première : Première Belge
Pays : Corée du Sud
Audience : ENA
Audio : Coréen
Réalisateur : Shin-Yun Won
Cast : Kim Nam-Gil, Kim Seol-Hyun, Oh Dal-su, Seol Kyung-Gu
Distributeur : Showbox
Running time : 118′
Note : 11/20
A très bientôt pour une prochaine gazette du BIFFF !!!
Jean-Pierre Vanderlinden
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