Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le cœur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, ne ratez pas notre rendez-vous (quasi) quotidien de la gazette du BIFFF. Tout, vous saurez tout sur le 35e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide !
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Vendredi 6 avril 2018, cette fois ça y est le village est en ébullition, le BIFFF 2018 bat son plein. Au menu du jour, quatre films répartis entre le Ciné1 et Ciné 2.
On commence par Trench 11 de Leo Scherman projeté à 14h au Ciné 2.
Synopsis : Après quatre ans de castagne et 18 millions de cadavres, la Première Guerre Mondiale est sur le point de se terminer : les troupes allemandes détalent comme des lapins apeurés, laissant les champs de bataille comme des terrains de camping au lendemain d’une rave-party particulièrement sanglante. Une occasion unique pour les Alliés d’aller farfouiller dans la mythique tranchée 11, objet de rumeurs tellement sordides qu’un chat noir surfant sous une échelle dans le triangle des Bermudes serait un trèfle à quatre feuilles à côté de sa réputation. Berton, un tunnelier canadien, est chargé de guider l’escouade de soldats à travers ce labyrinthe en sous-sol que les méchants Allemands n’ont pas réussi à faire péter avant de filer. Forcément, nos patriotes se doutent bien qu’il y a quelque chose de pas joli-joli tapi là-dessous, mais ce ne sont pas quelques taupes qui dansent sur Das Deutschlandlied qui vont leur foutre les miquettes non plus ! Heureusement pour nos vaillants guerriers, pas de taupe au bout du tunnel : juste un troupeau de soldats mutants créés par un visionnaire avant-gardiste du futur 3eReich. Et ils ont furieusement la dalle, les p’tits gars de la tranchée 11…
Ce film britannique nous plonge au coeur de la première guerre mondiale où l’on suit une escouade de soldats dont la mission est d’explorer une tranchée allemande suspecte afin de la détruire. On pense bien sûr à l’excellent Dead Snow lorsqu’on lit le scénario, mais au final on en est loin. Ici l’humour est au abonnés absents, le réalisateur ayant pris le parti de faire un film de guerre plutôt sérieux, grave et claustrophobe, saupoudré d’une touche de film de zombies. On accroche bien durant la première partie du film où l’on fait connaissance avec les personnages, mais une fois l’équipe dans la tranchée le restant du film est assez prévisible, avec des attaques de zombies régulières, un méchant caricatural très méchant, et une fin qu’on sentait venir comme un bouton de fièvre qui s’annonce insidieusement. Bref, Trench 11 est une bonne série B qui se laisse regarder, mais qui ne vous laissera pas un souvenir impérissable.
TRENCH 11
Genre : guerre, horreur
Première: Première Belge
Audience: ENA
Audio: Anglais
Sous-Titres: Français, Néerlandais
Réalisateur: Leo Scherman
Cast: Charlie Carrick, Karine Vanasse, Rob Archer, Rossif Sutherland
Distributeur: Raven Banner Ent.
Running time: 91′
Note : 12/20
Toujours au Ciné 2 à 16h30, le BIFFF nous propose The Year of The Plague de C. Martin Ferrera.
Synopsis : C’est l’été à Barcelone. Il fait beau, il fait chaud. Pourtant, Victor n’a pas le moral : sa copine Irène vient de le larguer. Ses collègues bienveillants tentent bien de lui refourguer des blind dates à gogo, ses potes geek le consolent maladroitement, mais rien n’y fait : Victor a la douloureuse impression d’être coincé dans une chanson des Scorpions. Il ne remarque même pas la vague de suicides qui ratiboise le troisième âge espagnol, alors que les retraités, c’est son gagne-pain. C’est dire… Mais soudain, coup de bigophone d’Irène : elle semble terrifiée, car les patients de son hôpital se comportent de plus en plus bizarrement, tandis que les médias balancent confusément des infos peu rassurantes sur l’état du monde. Victor tient enfin sa revanche : largué pour ses goûts d’ado attardé, il va retourner cette tare en atout ultime afin de sauver sa belle. Incollable sur Walking Dead et la péloche zomblarde de B à Z, il a désormais un coup d’avance sur tous les pires scénarios de ce fléau hors normes qui s’approche inéluctablement…
Tiré d’un bouquin de Marc Pastor, The Year of the Plague ne m’a guère passionné, et alors que les héros luttaient à l’écran contre des entités étranges et profanatrices, je luttais personnellement régulièrement contre des bâillements récurrents. À l’écran, on suit distraitement les aventures de Victor et de son ex-amie Irène, tous deux en plein questionnement sur des morts suspectes et des comportements étranges qui surviennent chez des personnes âgées. Un seul point commun, tous possèdent une plante rare…
Ça ne vous rappelle rien ? Mais si, bien sûr ! Bien évidemment, on ne peut que faire le rapprochement avec Invasion of the Body Snatchers de William Friedkin sorti en 1978, un petit chef-d’oeuvre du fantastique adapté d’un livre de Jack Finney. Alors, c’est sûr, The Year of the Plague souffre de la comparaison avec son aîné et n’en sort pas grandi. On rit bien quelquefois de situations cocasses vécues par les protagonistes, mais dans l’ensemble ce long-métrage espagnol nous laisse un sentiment d’inutilité cinématographique, et semble être une bien pâle copie dénaturée d’une idée géniale exploitée avec talent, il y a quarante ans, par un réalisateur de génie.
THE YEAR OF THE PLAGUE
Première: Première Européenne
Pays: Belgique, Espagne, Mexique
Audience: ENA
Audio: Espagnol
Sous-Titres: Anglais, Français, Néerlandais
Réalisateur :C. Martin Ferrera
Cast: Ana Serradilla, Ivan Massagué, Miriam Giovanelli
Distributeur: De Hofleveranciers Bvba
Running time :96′
Note: 10,5/20
Changement de salle et direction le Ciné 1 pour découvrir How To Talk To Girls At Parties de John Cameron Mitchell.
Synopsis : Faire-part musical des années 70′ : le rock vient d’accoucher d’un bâtard primitif méchant et tonitruant. C’est le punk. Ce sont les Ramones, les Clash, les Stooges… On dégaine les pistolets du sexe, on fait sa langue de pute et on cuve sa gueule de bois en trois minutes top chrono ! Enn et ses potes, ils aiment ce son brut, ces soirées qui sentent la bière chaude et la pisse froide. D’ailleurs, nos trois lascars sont de sortie pour un pogo improvisé à Croydon, mais l’endroit qu’ils finissent par dénicher est tout sauf un temple du punk : à l’intérieur, les fêtards ressemblent tous à l’équipage du capitaine Kirk découvrant un morceau de Jean-Michel Jarre, tandis qu’Enn succombe très vite aux charmes de la délicieuse Zan et de son combi latex à faire vomir Vivienne Westwood. Et le courant passe super bien entre ces deux-là, Zan prenant soin de rassurer Enn en expliquant qu’ils ne sont pas une secte new age mais bien des extra-terrestres en voyage pédagogique, et qu’elle dispose de 48 heures pour observer les humains. Sautant sur l’occasion (chaque chose en son temps, n’est-ce pas !?), Enn se propose très vite comme guide du voyageur galactique afin de lui faire découvrir la seule chose qui vaille la peine sur cette Terre sans futur : le punk !
Disons le tout de suite, ce film est un petit bijou déjanté à savourer sans modération ! Les comédiens sont parfaits, Alex Sharp au look de Joe Strummer jeune est formidable, Elle Fanning est adorable et Nicole Kidman exceptionnelle dans un rôle à contre-courant qui lui va comme un gant. De la bande-son jouissive, à l’histoire bien barrée avec ses personnages hauts en couleurs qui vous feront craquer, en passant par une photographie superbe, une réalisation sans failles et quelques scène d’anthologie How To Talk To Girls At Parties est un véritable ofni ( oui le f c’est voulu ! ) qui ne pourra que vous séduire. Tout simplement génial !
Compétition: Compétition Méliès
Première: Première Belge
Audience: ENA
Audio: Anglais
Sous-Titres: Français, Néerlandais
Réalisateur: John Cameron Mitchell
Cast: Alex Sharp, Elle Fanning, Matt Lucas, Nicole Kidman, Ruth Wilson
Distributeur :The Festival Agency
Running time 102′
Note : 15/20
On finit la journée avec Muse de Jaume Balaguero, toujours au Ciné 1 à 22h30.
Synopsis : Professeur de lettres émérite, Samuel Salomon n’a plus vraiment la tête à disséquer les strophes de Dante et de Milton : depuis le suicide de sa copine, il a pris ce qu’on appelle une prose-carrière dans le milieu littéraire, et ses nuits sont envahies par un cauchemar récurrent, où une femme est brutalement assassinée suivant un rituel étrange. A priori, rien de bien méchant : une banale névrose de transfert chère à Freud. Sauf que, parce qu’il y a un «oui, mais», les journaux font brusquement leur une sur une femme trucidée dans les mêmes conditions ! Pas très chaud à l’idée d’aller expliquer son mi-temps soudain chez madame Irma aux flics, Samuel décide de se rendre sur la scène du crime, où il rencontre une mystérieuse Rachel, aussi branchée que lui sur les rêves prémonitoires… Ensemble, ils vont tenter de percer ce mystère et comprendre ce qui les lie à cette femme fraîchement égorgée. Mais, au fur et à mesure de leur enquête, ils vont plonger dans un monde proprement terrifiant, où les fameuses muses chères au prof de littérature ne sont plus des midinettes inspirantes mais de véritables salopes meurtrières…
Muse est typiquement le style de film d’horreur populaire dans le style de The Conjuring ou Annabelle, du cinéma bien torché et bien réalisé avec ce qu’il faut de jump scares et de scènes un peu gore pour plaire à un maximum de cinéphiles du genre. Ce thriller horrifique qui baigne dans une ambiance victorienne sur fond de mythologie ancestrale, et porté par une jolie brochette d’acteurs confirmés, vous fera passer un bon moment d’angoisse juste comme il faut. Du bon cinéma d’effroi comme on l’aime.
MUSE
Genre: horreur
Première Première Belge
Pays: Belgique, Espagne, Irlande
Audience: ENA
Audio: Anglais
Sous-Titres: Français, Néerlandais
Réalisateur: Jaume Balaguero
Cast: Ana Ularu, Elliot Cowan, Franka Potente, Joanne Whalley, Leonor Watling, Manuela Vellés
Distributeur: Frakas Prods, The Jokers
Running time: 107′
Note : 13/20
A très bientôt pour une prochaine gazette du BIFFF !!!
Jean-Pierre Vanderlinden
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