Depuis quelques années, les Kaiju’s, ces gros monstres terrifiants tout droit venus de la culture japonaise ont repris du poil de la bête en s’affirmant sur les grands écrans dans des blockbusters tonitruants. Dernier en date ? Le décalé Colossal avec Anne Hathaway. Pas le premier, pas le dernier, entre un King Kong et un Godzilla. Le moment propice, donc, pour Glénat Comics de dégoupiller une réédition augmentée de The big guy and Rusty the boy robot, la monstrueuse évasion de Frank Miller, Geof Darrow et Dave Stewart.

Résumé de l’éditeur : Alors que la civilisation est perpétuellement menacée de destruction, l’humanité n’a plus qu’un seul espoir. Ou plutôt deux : les robots Big Guy et Rusty. Et si leur tâche est difficile, leur mission est simple : sauver le monde !

C’est sûr, ces deux personnages très éphémères (malgré leur ténacité face aux plus costauds des cauchemars et une série télévisée) auraient totalement leur place dans les déguisements d’une soirée revival des 90’s. Mais les deux héros ont-ils survécu à la folie de ces années et leurs aventures valent-elles toujours le coup d’oeil ?
Le coup d’oeil, oui, sacrément, d’autant que cette édition propose un plus grand format pour laisser le champ au dessin et aux couleurs de Stewart et Darrow. Puis, elle a collectionné toute une série d’illustrations et de couvertures originales alternatives à tomber. Pour le reste… cela tient plus d’un péché de jeunesse sur le tard de trois auteurs déjà drôlement bien implantés comme héros de la culture comics.

Car si le nom de Frank Miller a beau nous surexcité quand on repense à tous ses chefs d’oeuvre, il faut bien avouer que son impact sur cette saga d’un peu plus de soixante pages est très limité. Le scénario tient ainsi en trois mots « baston, baston, baston », un coin de nappe, quoi. Si bien que cette guerre chaotique (menée entre humains et dinosaures contagieux et terrifiants à faire prendre leurs pattes à leur cou aux cousins de Jurassic Park) nous tue vite fait par son manque d’ambition, en pilote automatique total au niveau des ressorts et des dialogues ridicules, dans des décors invariables et dans deux parties d’un récit qui semblent jouer d’effet miroir et se copier, lassant définitivement le lecteur. Autant Big Guy (quelque part entre le Géant de fer, le bonhomme Michelin et Baymax des Nouveaux Héros) que Rusty (et ses airs d’Astroboy) méritaient mieux. Et Frank Miller de se ficher de notre pomme.

Reste donc le dessin de Dave Stewart dont chaque case pourrait être extraite pour en faire un puzzle ou une gigantesque page d' »Où est Charlie? » mais sans Charlie. On s’amuse ainsi d’épier les détails et de jouer au jeu des mille différences d’une planche à l’autre et encore plus sur les neuf inédites de « Terror comes forth on the fourth« . Sur la plage pas si abandonnée, coquillages et crustacés… démesurés. Et l’indigestion de nous guetter. Résolument, sans texte, The Big Guy and Rusty the boy robot aurait fait un superbe portfolio. Pour le reste, au-delà de la qualité graphique, c’est sans grand intérêt. Du temps perdu dans la mâchoire d’un monstre qui avait pourtant l’air bien séduisant. Malheureusement, ce qui avait l’air dingue est vite devenu lourdingue.

Titre : The big guy and Rusty the boy robot
Intégrale
Scénario : Frank Miller et Geof Darrow
Dessin : Geoff Darrow (Facebook)
Couleurs : Dave Stewart
Traduction : Xavier Hanart
Genre : Fantastique, Science-fiction
Éditeur VO : Dark Horse Comics
Éditeur : Glénat Comics
Nbre de pages : 112
Prix : 17,95€
Date de sortie : le 10/05/2017
Extraits :