Gun’s N’ Roses ressort les flingues pour un concert marathon !

C’est sous une chaleur caniculaire que 70.000 fans des Gun’s N’ Roses s’étaient donné rendez-vous ce vendredi au Stade de France à Paris. Bandanas rouges autour de la tête ou haut de forme style Slash porté fièrement sur le crâne, les supporters fidèles du groupe américain ont pris d’assaut les stands merchandising avant d’assister à une grand messe torride qui les a mis à genoux.

Gun’s & Roses © Jean-Pierre Vanderlinden

Attablés aux diverses buvettes jouxtant le stade de France, les fans impatients et excités évoquent, une Heineken à la main, leurs souvenirs des années héroïques du groupe et se racontent leurs meilleures anecdotes en attendant 17h30, l’heure fatidique de l’ouverture des portes. Certains étaient présents dans les années nonante (comme moi, oui oui…) et se rappellent les concerts fous d’une époque bénie. D’autres les ont déjà vus sur la tournée en cours, comme ce fan allemand qui m’explique avoir assisté au concert d’Hanovre en juin dernier et qui ne sait plus me préciser combien de temps ils avaient joué, tellement lui et ses potes s’étaient une multitude de bières dans le gosier pour fêter l’événement ! Eh oui, le rock c’est aussi ça, les excès en tout genre, et ce ne sont pas Axl et sa bande qui diront le contraire, eux qui ont vécu mille vies dangereuses et excessives rythmées par le sexe, l’alcool et les drogues. Car ce soir, m’sieurs dames, nous aurons devant nous un des derniers rock band destroy à l’ancienne, des ex-mecs paumés qui à force d’y croire ont un jour atteint les sommets.

Mais venons-en au concert. C’est à Tyler Bryant & the Shakedown et Biffy Clyro from Scotland que revient l’honneur de chauffer les planches avant l’arrivée des héros du jour prévue à 20h. Et une fois n’est pas coutume, c’est avec une ponctualité remarquable que la scène  s’anime et que le compte à rebours d’avant entrée en scène commence, lancé par des détonations d’armes à feux. Les Gun’s N’ Roses sont de retour et prêts à en découdre !

Ladies & gentlemen, Gun’s N’  » fuckin’  »  Roses !

Dix minutes plus tard ils apparaissent et c’est parti pour un show marathon de cent nonante minutes composé de trente titres, soit trois de plus que lors du show sur la plaine de Werchter en Belgique le 24 juin dernier. Le band rajoute en rappel «  Sorry » , «  Patience « et «  Whole Lotta Rosie » et remplace  » Attitude »  des Misfits par une cover de «  New Rose » de The Damned.

Passé le premier titre « It’s so Easy « au mixage un peu chaotique, tout s’arrange et le son s’améliore pour devenir finalement très correct pour des conditions de plein air. Sur scène ça joue avec une belle complicité et une rage toujours intacte, même si Axl Rose , qui vocalement assure toujours comme un chef, s’est passablement assagi. Comme lorsque j’avais pu l’applaudir en tant que vocalise d’ AC/DC en remplacement de Brian Johnson l’année dernière, l’homme se montre aujourd’hui hyper pro et donc moins fantasque et ingérable, ce qui constitue finalement un gage de qualité.

Gun’s & Roses © Jean-Pierre Vanderlinden

Slash quant à lui est éblouissant et nous impressionne avec ses solos monstrueux, passant avec une facilité déconcertante de l’intro de  » Voodoo Child  » d’Hendrix repris en introduction à « Civil War » aux riffs incendiaires de  » Whole Lotta Rosie  » d’AC/DC avant de reprendre  » Wish You Were Here » de Pink Floyd ou de briller sur une interprétation tout en finesse du «  Speak Softly Love » de Nino Rota, le thème bien connu du film «  Le Parrain ».

Autour d’eux, campé bien droit sur ses jambes Duff McKagan qui arbore un t-shirt hommage à Lemmy de Motörhead est fidèle à lui-même tandis que Dizzy Reed se montre impérial aux claviers. Richard Fortus à la guitare et Frank Ferrer à la batterie assurent comme il faut. Seule Melissa Reese en charge des claviers, percussions et backing vocals, semble assez effacée, et on se demande parfois ce qui justifie réellement sa présence au sein du groupe.

La rage de jouer, toujours la rage !

Le combo de L.A. dont les reprises sont toujours brillantes n’hésite pas à nous offrir sa version célèbre du «  Knockin on Heaven’s Door » de Dylan qu’ Axl dédie aux victimes des attentats terroristes , ni à rendre hommage à Chris Cornell récemment décédé en interprétant «  Black Hole Sun » de Soundgarden, ni encore à nous jouer sa superbe version de «  Live & Let Die « des Wings. Et naturellement tous les hits des Gun’s N’ Roses  sont au programme avec entre autres «  Double Talkin’ Jive », «  Welcome to The Jungle « , «  You Could Be Mine « , «  Mr Brownstone » , «  Sweet Child O’ Mine « , «  November Rain », « Nightrain », «  Patience »,« Rocket Queen » dont on se souvient que le titre avait été enregistré avec les couinements réels d’une groupie besognée par Axl sur la moquette du studio ( sic ! ),  et bien sûr « Paradise City » balancé en clôture d’un concert généreux devant un public en délire et sous un feu d’artifice impressionnant.

Gun’s & Roses © Jean-Pierre Vanderlinden

Après 23 ans de séparation les Gun’s N’ Roses sont bel et bien de retour dans un line up quasi complet et même si beaucoup de mauvaises langues qualifient cette tournée «  Not in this Lifetime » d’opération purement lucrative, ce qu’on a pu voir hier au stade de France va bien plus loin que ça. Le groupe aurait pu se contenter de jouer cent vingt minutes comme le font la plupart des autres formations, mais non, il fait preuve de générosité et joue plus de trois heures en communion parfaite avec son public à qui il offre un show à la hauteur de sa réputation. Pas de fioritures, juste des mecs qui en veulent, et ce hard rock brûlant et torride qui se suffit à lui même.

Gun’s & Roses © Jean-Pierre Vanderlinden

 

Dieu merci, le rock existe encore !

En 2017 Gun’s N’ Roses reste incontestablement l’ultime groupe de rock sulfureux par excellence et un des combos majeurs de l’histoire du rock. Et si vous vous demandez pourquoi la tournée s’intitule « Not in this Lifetime » , sachez que c’est la réponse qu’Axl avait donné à la presse qui l’interrogeait sur une hypothétique reformation du groupe. Et comme finalement la reformation a bien eu lieu, le groupe n’a pas trouvé mieux que de reprendre cette affirmation pour en faire un joli pied de nez à tous ceux qui n’y croyaient pas. On ne se refait pas. Quoiqu’il arrive, les Gun’s resteront toujours les Gun’s, un putain de groupe aussi génial qu’excessif dans sa musique et dans son attitude, et personnellement j’adore ça et j’en redemande !

Chapeau gentlemen, ce soir vous avez été énormes !

Texte et photos : Jean-Pierre Vanderlinden aka JPROCK THE DARK FEATHER

Setlist – Stade de France ( Paris) le 7.07.2017 :
Looney Tunes 


The Equalizer 
(Harry Gregson-Williams song) 


It’s So Easy
Mr. Brownstone
Chinese Democracy
Welcome to the Jungle
Double Talkin’ Jive
Better
Estranged
Live and Let Die 
(Wings cover)
Rocket Queen
You Could Be Mine
New Rose 
(The Damned cover) (with « You Can’t Put Your Arms… more )
This I Love
Civil War 
(with « Voodoo Child » outro)
Yesterdays
Coma 
(with band introductions)
Slash Guitar Solo 
(Incl. Johnny B. Goode)
Speak Softly Love (Love Theme From The Godfather) 
(Nino Rota cover)
Sweet Child O’ Mine
My Michelle
Wish You Were Here 
(Pink Floyd cover) (Slash & Richard Fortus guitar duet)
November Rain 
(with « Layla » piano exit intro… more )
Black Hole Sun 
(Soundgarden cover)
Knockin’ on Heaven’s Door 
(Bob Dylan cover)
Nightrain
Encore:
Sorry
Patience 
(Accoustic)
Whole Lotta Rosie 
(AC/DC cover)
Don’t Cry
The Seeker 
(The Who cover)
Paradise City
You Know My Name 
(Chris Cornell song)

 

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