Chers cinéphiles, bonjour ! La semaine ciné de Julien est de retour, non pas pour vous jouer un mauvais tour, mais bien pour vous dire ce qu’il faut retenir des sorties ciné du mercredi 19 avril ! Au programme cette semaine, place au troisième film hollywoodienne du suédois Daniel Espinosa « Life – Origine Inconnue », au clin d’œil de Dominique Farrugia à son premier film avec « Sous le Même Toit », mais aussi à la romance politique « A United Kingdom » d’Amma Asante, sans oublier le documentaire adapté « Et les MIstrals Gagnants » d’A.-D. Julliand !
Que faut donc retenir de ces sorties ciné ? Let’s go pour une nouvelle semaine ciné de Julien !
SEMAINE 16 (19/04 au 25/04): 4 films vus
Alien en approche
LIFE – ORIGINE INCONNUE
Vu au cinéma ACINAPOLIS à Jambes
Sortie du film: le 19 avril 2017
Réalisateur(s): Daniel Espinosa
Acteur(s): Jake Gyllenhaal, Ryan Reynolds, Rebecca Ferguson
Résumé: À bord de la Station Spatiale Internationale, les six membres d’équipage font l’une des plus importantes découvertes de l’histoire de l’humanité : la toute première preuve d’une vie extraterrestre sur Mars. Alors qu’ils approfondissent leurs recherches, leurs expériences vont avoir des conséquences inattendues, et la forme de vie révélée va s’avérer bien plus intelligente que ce qu’ils pensaient…
Signe(s) particulier(s):
- ce thriller spatial s’inspire du film culte « Alien, le Huitième Passager » réalisé par Ridley Scott, sorti en 1979;
- troisième film américain pour le réalisateur suédois, après « Sécurité Rapprochée » et « Enfants 44 »;
- pour le réalisme du film du film, la Station Spatiale Internationale a été recrée en partie.
Le(s) +
Si vous aimez les films sadiques, alors cet hommage direct à « Alien » est fait pour vous. « Life » est à classer dans la catégorie des films de science-fiction horrifique honnête, genre assez peu développé tant il est difficile d’allier les deux styles de film pour un résultat recommande. Or, le réalisateur Daniel Espinosa y est arrivé, en partie.
Tout d’abord, l’environnement est assez bien recréé ici. Les couloirs en taille réelle de la Station Spatiale Internationale, l’étude scientifique du spécimen à bord du vaisseau, les images de la Terre à couper le souffle… Bref, l’isolement de ces astronautes est total, et se fait bien ressentir. Donc, âmes sensibles s’abstenir si vous êtes claustrophobe, et d’autre part si les méchantes bêtes visqueuses sans pitié vous effraient.
Car ce méchant martien surnommé Calvin (la ressemblance n’est pourtant pas immédiate avec Harris) se baladant on ne sait où dans le vaisseau à la recherche de son en-cas ne laissera aucune chance à ses colocataires.
Du côté horrifique, ce voyage est donc assez efficace, et se permet des scènes d’une grande cruauté, les personnages n’étant réduit qu’à des pions qui tombent les uns après les autres, et le spectateur étant dès lors invité à s’imaginer comment… Si l’on va voir « Life – Origine Inconnue », c’est qu’on sait ce que l’on veut voir, soit une série B de bonne facture, sans temps morts (mais avec beaucoup de morts).
Le(s) –
Dommage que les personnages et les dialogues soient sous-développés. Ce qui arrive ainsi aux personnages ne fait alors sentimentalement que nous effleurer. Faut-il aussi que l’on se prenne au jeu de cette petite boucherie, sans prétention, et pourtant loin de vouloir révolutionner la machine façon « Alien »… Car une fois qu’on a compris comment fonctionne la partie, soit on joue avec, soit on s’ennuie.
De la part du réalisateur Daniel Espinosa, ce film est une grosse déception, dans le sens où on l’attendait ailleurs que dans ce registre, après le costaud « Sécurité Rapprochée » et l’engagé « Enfant 44 ». Et puis, cette histoire manque de surprise, tandis que le final prévisible finit par nous faire comprendre que ce scénario n’avait donc rien à dire…
Note: 12/20
Les vents du bonheur
ET LES MISTRALS GAGNANTS
Vu au cinéma Caméo à Namur
Sortie du film: le 19 avril 2017
Réalisateur(s): Anne-Dauphine Julliand
Acteur(s): Ambre, Charles, Camille, Tugdual, Imad
Résumé: Ambre, Camille, Charles, Imad et Tugdual ont entre six et neuf ans. Ils vivent dans l’instant. Avec humour et surtout l’énergie optimiste de l’enfance, ils nous prennent par la main, nous entraînent dans leur monde et nous font partager leurs jeux, leurs joies, leurs rires, leurs rêves, leur maladie. Avec beaucoup de sérénité et d’amour ces cinq petits bouts d’Homme nous montrent le chemin du bonheur. Un film à hauteur d’enfant, sur la vie tout simplement.
Signe(s) particulier(s):
- la réalisatrice a relaté ses douloureuses expériences de maman à travers deux bouquins à succès, « Deux Petits Pas sur le Sable Mouillé » (2011) et « Une Journée Particulière » (2013), elle qui a perdu ses deux petites filles d’une maladie infantile rare (la leucodystrophie métachromatique).
Le(s) +
Plutôt que de nous raconter ses terribles expériences de mère liées à la perte de ses filles, Anne-Dauphine Julliand a trouvé plus porteur de filmer le quotidien de cinq jeunes enfants atteints de pathologies infantiles lourdes, montrant ainsi aux spectateurs le courage avec lequel ils se battent contre les noirceurs de la vie.
À travers son documentaire, nous replongeant par la même occasion dans l’insouciance de l’enfance, A.-D. Julliand prend sa revanche sur ses drames de mère, et illustre à travers ses images que tant qu’il y a de la vie, il y de l’espoir.
Filmé sans pathos et monté avec peu de moyens, on reste abasourdi devant les paroles de ces enfants, faisant preuve d’une relativité extraordinaire face à la maladie, et parlant de la mort avec recul. D’ailleurs, la réalisatrice n’oublie pas de filmer leurs moments de joie, comme leurs moments de peine, afin de rendre ce récit le plus authentique possible, sans pour autant perturber leur quotidien. C’est simple: « Et les Mistrals Gagnants » est un documentaire qui donne à réfléchir et à tourner mille fois la langue dans sa bouche avant de se plaindre…
Le(s) –
On ne va généralement pas au cinéma pour voir des documentaires, et encore moins ceux qui nous parlent de tels sujets. N’y allez donc pas si vous avez déjà les pieds de plombs, ou si vous voulez simplement vous divertir. Mais ce conseil sonne égoïstement tant il est important de se rendre en salle pour découvrir les parcours du combattant de ces enfants.
Note: 14/20
Un divorce pas comme les autres
SOUS LE MÊME TOIT
Vu au cinéma ACINAPOLIS à Jambes
Sortie du film: le 19 avril 2017
Réalisateur(s): Dominique Farrugia
Acteur(s): Gilles Lellouche, Louise Bourgoin, Manu Payet
Résumé: Delphine et Yvan divorcent. Alors que sa situation financière ne lui permet pas de retrouver un domicile, Yvan se rappelle qu’il détient 20% de la maison de son ex-femme. Il revient alors vivre chez Delphine, dans ses 20%. Les deux ex vont découvrir les joies de la colocation forcée…
Signe(s) particulier(s):
- cette septième réalisation de l’ancien Nul Dominique Farrugia renvoie à sa première réalisation « Delphine 1 – Yvan 0 » (1996). Outre le nom des héros (sûrement pas choisis au hasard), le thème est de nouveau celui de la séparation d’un couple ;
- l’idée du scénario vient d’un article de Libération qui avançait que 60% des couples divorcés parisiens étaient obligés de vivre sous le même toit à cause de la crise (d’ailleurs, l’idée de vivre sous le même toit d’une des principaux protagonistes de l’histoire vient de la lecture d’un article du « Nouvel Observateur »).
Le(s) +
Même s’il s’agit d’une comédie, ce film joue sur deux tons bien distincts : le potache et le dramatique. En effet, l’écriture du scénario nous permet à la fois d’en rigoler (situations décomplexées, taquineries entre les divorcés, attitudes immatures), tout comme de le prendre au sérieux, quand il faut. On ressent en tout cas que les deux ex se sont véritablement aimés, mais que le temps et la routine ont eu raison de leur amour. Et puis, le dénouement nous épargne de la guimauve habituelle des films du genre.
Louise Bourgoin est particulièrement pince-sans-rire dans son rôle, et apporte le côté plutôt séparatif du couple, tandis que Gilles Lellouche joue à l’immature à plein régime, interprétant le personnage central, en crise, de l’histoire. À deux, ils reflètent avec légèreté (et pas mal d’absurdité aussi) ce passage à vide de deux êtres que tout laissait à croire à vivre ensemble jusqu’à leur dernier jour. Oui, on a déjà vu bien pire dans la comédie française.
Le(s) –
Alors que le divorce devient un phénomène de mode dans notre société, voilà que le thème est également assez récurrent dans nos salles (« Papa et Maman », « l’Économie du Couple »…). Question originalité, on repassera donc, tout comme sur la vulgarité.
La mise en scène (tout comme les seconds rôles) manque ici de piments, et accumule pas mal de flottements, ce qui empêche véritablement au film de décoller.
Note: 12/20
Un amour qui divise
A UNITED KINGDOM
Vu au cinéma Caméo à Namur
Sortie du film: le 19 avril 2017
Réalisateur(s): Amma Asante
Acteur(s): David Oyelowo, Rosamund Pike, Tom Felton
Résumé: En 1947, Seretse Khama, jeune Roi du Botswana et Ruth Williams, une londonienne de 24 ans, tombent éperdument amoureux l’un de l’autre. Tout s’oppose à leur union : leurs différences, leur famille et les lois anglaises et sud-africaines. Mais Seretse et Ruth vont défier les ditkats de l’apartheid. En surmontant tous les obstacles, leur amour a changé leur pays et inspiré le monde.
Signe(s) particulier(s):
- adaptation du roman de Susan Williams intitulé « Colour Bar », signifiant une pratique radicale utilisée par les anciennes colonies britanniques en Afrique;
- le tournage du film a eu lieu au Botswana même, afin de respecter les décors naturels dans lesquels cette histoire méconnue du Botswana s’est déroulée, pays anciennement appelé Bechuanaland jusqu’à son indépendance en 1966;
- l’acteur David Oyelowo s’est beaucoup investi dans la réalisation de ce film, conseillant lui-même aux producteurs la réalisatrice de « Belle », Amma Asante;
- le président actuel est le lieutenant-général Seretse Ian Khama, fils du premier président du Botswana dont il est ici question dans le film.
Le(s) +
« A United Kingdom » vaut surtout pour l’histoire qu’a soulevé cette romance à l’eau de rose, entre un futur Roi héritier de couleur, et une londonienne blanche de bonne famille.
Pédagogiquement, ce biopic nous en apprend sur une partie de l’histoire du Botswana, et plus précisément sur la période précédant son indépendance, en 1966. Le Bechuanaland (l’actuel Botswana) étant sous protectorat de l’Empire britannique, et l’Afrique du Sud en pleine institution de l’apartheid, cette idylle a été fortement réprimée par l’Angleterre et l’Afrique du Sud, mettant en péril les relations économiques et politiques entre ces deux pays.
Ségrégation raciale, léchage de bottes entre pays pour leurs richesses, abus de pouvoir: le scénario de ce film appuie là où ça a fait mal, et là où ça fait toujours mal. Un film qui tombe donc à point nommé au regard de ce qui se trame encore de nos jours entre les nations…
Le duo David Oyelowo/Rosamund Pike fonctionne plutôt bien, et chacun d’eux joue sans fausse note. On est d’ailleurs très content de retrouver la trop rare Rosamund Pike, elle qui avait alors brillé dans « Gone Girl » (de David Fincher, 2014). Avec ce film, Amma Asante a réalisé une oeuvre bien faite, intéressante, et qui a des choses à dire.
Le(s) –
On peine à croire en l’histoire d’amour entre ces deux êtres tant elle naît vite, et sans recul. On a même l’impression que celle-ci a vite été emballée pour en arriver au vif du sujet du film: le mariage, et ses conséquences. Dès lors, c’est en leur combat pour l’égalité et l’indépendance que l’on croit.
Aussi, la mise en scène de cette fresque politico-romanesque est un peu trop sage, et très classique. « A United Kingdom » est réalisé dans le sens du poil, sans prise de risque.
Note: 14/20
Maintenant, à vous de faire votre (vos) choix ! En attendant, on se retrouve fin de cette semaine pour une nouvelle semaine ciné de Julien, afin de vous parler des « Gardiens de la Galaxie -Volume 2 » (de James Gunn), de « Aurore » (de Blandine Lenoir), « Mes Vies de Chien » (de Lasse Hallström), « Jour J » (de Reem Kherici), « Un Profil Pour Deux » (de Stéphane Robelin)… ! En attendant, bon(s) film(s) !
Je me suis laissée entraîner par mon mari, un passionné de SF et de films catastrophes pour voir Life. Juste avant la séance, alors que je lui faisais remarquer que je ne connaissais pas l’entame du film, il m’a dit qu’il espérait que ce ne serait pas un film se contentant de reprendre les codes du genre. Finalement, ses craintes se sont justifiées. Effectivement un film de série B dont même le soit-disant suspense de fin était prévisible.