Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le coeur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, ne ratez pas notre rendez vous (quasi) quotidien de la gazette du BIFFF. Tout, vous saurez tout sur le 35e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, photos, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide !
Première gazette, ici : Ouverture du festival 2017 en mode zombie avec The Girl with all the Gifts
Deuxième gazette, ici : Horreur, thriller, fusillades et humour noir, le festival est sur les rails
Troisième gazette, ici : Où l’on cause de prise d’otage diabolique, de mythes et légendes, de métamorphose et d’un rituel occulte
Quatrième gazette, ici : Entre chasse à l’homme, vengeance implacable et pets salvateurs, le BIIF tourne à plein régime
Cinquième gazette, ici : entre chefs d’oeuvre essentiels , bons films et gros nanars vite oubliés, le BIFFF est rentré dans sa vitesse de croisière
Sixième gazette, ici : où se succèdent exorciste allumé, tueur en série, robots révoltés, action survitaminée, pelage peu ragoutant, thriller glaçant et interactivité
Encore une gazette bien remplie aujourd’hui avec ma sélection de films projetés au BIFFF ces jeudi et vendredi.
Et on commence avec The White King de Alex Helfrecht et Jörg Tittel.
Synopsis : À 12 ans, Djata est un jeune garçon qui vit dans l’insouciance totale. Son cocon familial est son refuge avec, comme socle solide et essentiel, son père. Mais, un beau jour – enfin, pas si beau que ça, finalement -, des militaires débarquent chez eux, sans fleurs ni pralines, avec la ferme intention de taper la causette avec le paternel. Et ce, dans un endroit que ne renierait pas Amnesty International pour son catalogue des atrocités… Violemment secoué par cette arrestation arbitraire, Djata décide de mettre un terme à sa carrière d’enfant et s’enrôle auprès des adultes afin d’épauler sa mère, mais surtout découvrir une réalité qui a tout du cauchemar vivant : un Homeland, dont la philosophie vermoulue a de sérieux relents fascistes, où la population préfère crever de faim plutôt que de crever tout court, et où elle n’hésite pas à tirer dans les pattes du voisin dans le but d’éviter la casserole idéologique. Forcément, cette découverte aussi radicale que violente de la société n’est pas la meilleure forme de lavage de cerveau pour un gamin de son âge. Mais en faire un rebelle, par contre…
Des films qui dénoncent les régimes totalitaires il y en a eu déjà beaucoup dans l’histoire du cinéma, et à la vision de The White King on se demande vraiment comment les réalisateurs ont pu traiter un sujet aussi porteur avec autant de lenteur et sans aucun souffle épique. The White King est une fable réaliste bien interprétée, bien réalisée, la photo est de bonne qualité, mais qui nous propose une fin frustrante après quatre-vingt-neuf minutes qui nous ont paru bien longues. On suit l’histoire de ce jeune gamin qui se prend de grosses baffes à l’école de la vie et tente de se rebeller tant bien que mal dans un monde froid et cruel sans vraiment comprendre où le réalisateur veut nous emmener. Certains spectateurs ont adoré, pour ma part The White King m’a profondément ennuyé.
Réalisateur : Alex Helfrecht et Jörg Tittel
Avec : Agyness Deyn, Clare-Hope Ashitey, Derek de Lint, Fiona Shaw, Greta Scacchi, Jonathan Pryce, Olafur Darri Olafsson, Olivia Williams, Ross Partridge
Origine : Allemagne, Hongrie, Suède, UK
Genre : dystopie
Durée : 89 min
Note : 10/20
La journée se poursuit au Ciné 1 avec The Limehouse Golem.
Synopsis : Londres, fin du 19e siècle. Alors que Jack L’Eventreur se farcit ses tapineuses de Whitechapel, une autre série de crimes atroces frappe l’East End, que les rumeurs attribuent déjà au Golem, monstre de la mythologie juive. L’inspecteur John Kildare reçoit très vite la patate chaude, non pas que ses supérieurs soient confiants en ses compétences de fin limier, mais ce dernier étant suspecté d’homosexualité, il sera le bouc-émissaire idéal si les crimes restent impunis. Pourtant, Kildare va très vite déchiffrer une inscription latine retrouvée sur les lieux du dernier massacre. Une phrase qui l’amènera à un essai, dont le seul exemplaire connu se trouve à la British Library et, surtout, qui a été emprunté par quatre lecteurs. Dont un certain Karl Marx…
Fans de Jack L’Eventreur, Sherlock Holmes et autres films policiers se déroulant dans l’Angleterre victorienne ce film est pour vous. Servi par un casting cinq étoiles et porté par un Bill Nighy irrésistible (Underworld, Hot Fuzz, Harry Potter) dans un rôle initialement prévu pour Alan Rickman dont on connait le destin tragique, le film nous plonge dans une ambiance que ne renieraient pas Arthur Conan Doyle ou Edgard Alan Poe. Articulé autour d’un scénario qui nous emmène dans une intrigue aux multiples rebondissements menée par l’inspecteur Kildare de Scotland Yard qui met tout en oeuvre afin d’innocenter une actrice que tout accuse du meurtre de son mari, et tente par là même de découvrir la véritable identité du Golem, ce film qui bénéficie d’une photographie magnifique est un must que je vous encourage vivement à découvrir et que le public du Bifff a accueilli avec enthousiasme à l’applaudimètre. Excellent !
The Limehouse Golem (2016)
Réalisateur : Juan Carlos Medina
Avec : Bill Nighy, Douglas Booth, Eddie Marsan, Olivia Cooke, Sam Reid
Origine : UK
Genre : mystery, serial killer
Durée : 105 min
Note : 17/20
Autre film très attendu de la journée : The Autopsy of Jane Doe.
Synopsis : Alors qu’il pensait pouvoir passer une soirée pépère avec sa petite amie, Austin est très vite rappelé à l’ordre par son père : la police vient de leur apporter un cadavre tout frais à la morgue familiale, et cette dissection improvisée du vendredi soir s’annonce exceptionnelle ! La victime, inconnue au bataillon, fait partie d’un lot de quatre macchabées retrouvés à moitié enterrés dans une cave. Les indices sont d’autant plus maigres que les mystères s’empilent pour les flics : violemment assassinée, la Jane Doe qui gît sur la table ne présente pourtant aucun signe de maltraitance, et le shérif en rajoute une couche en affirmant avec certitude qu’il ne s’agit pas d’un cambriolage qui a mal tourné. Au contraire, tout semble indiquer qu’on a surtout essayé de sortir de cette foutue baraque… Père et fils vont alors tenter de faire parler la science et délayer ce mystère à coups de scalpels mais, au fur et à mesure qu’ils fouillent la tripaille de la jeune inconnue, d’étranges événements viennent parasiter leur boulot. Et Dieu sait si une morgue est supposée être calme…
Considéré comme l’un des meilleurs films d’horreur de 2016, The Autopsy of Jane Doe attrape le spectateur par le garot pour ne plus le lâcher jusqu’au générique final. Mélange de thriller et de surnaturel avec une touche d’horreur, le film nous conte les péripéties de ces deux médecins légistes aux prises avec une morte plutôt « particulière ». Et il faut bien l’avouer, on est bluffé ! Tout au long du film l’angoisse est omniprésente, le rythme soutenu et le scénario sans failles. Bref, The Autopsy of Jane Doe tient toutes ses promesses et vous fait passer un excellent moment de terreur. Un must !
The Autopsy of Jane Doe (2016)
Réalisateur : André Ovredal
Avec : Brian Cox, Emile Hirsch, Jane Perry, Michael McElhatton, Olwen Catherine Kelly, Ophelia Lovibond, Parker Sawyers
Origine : UK, USA
Genre : Horreur, mystère
Durée : 86 min
Note : 16/20
La journée se termine au Ciné 2 avec Hypersomnia.
Synopsis : Jeune actrice débutante, Milena est un joli brin de fille avec – disons – beaucoup de conversation. Pourtant, refusant de laisser son pare-choc remplir son CV, elle galère afin de percer et se retrouve souvent dans la glace au chocolat de Miss Belgique. Mais, un jour, un metteur en scène aux méthodes peu orthodoxes décide de lui offrir le rôle principal de sa prochaine pièce de théâtre : peu importe les jeux dérangeants auxquels elle doit se soumettre, Milena accepte de devenir un objet de désir tant que la couche intellectuelle tient bon. Mais, au fur et à mesure des répétitions, elle finit par sombrer dans une transe qui l’envoie dans un endroit sinistre. Un labyrinthe de cachots où Milena et d’autres femmes sont louées à des pervers richissimes. Simple rêve ou réalité alternative ? Elle n’en sait rien. Par contre, ces deux mondes ont tendance à se juxtaposer un peu trop souvent, à tel point qu’elle ne sait désormais plus si elle est actrice ou prostituée. Si elle est faite pour tenir le haut du pavé ou si elle doit descendre sur le trottoir. Et même si, dans les deux cas, elle doit simuler pour être payée, la nuance a quand même son importance, n’est-ce pas ?
Annoncé comme un patchwork inspiré à la fois de Suspiria, de Black Swan et de Sucker Punch , Hypersomnia réalisé par Gabriel Grieco (Still Life) est une grosse déception. Passé les vingt premières minutes prometteuses à la photographie superbe, le film bascule dans une caricature sans intérêt de n’importe quel slasher qui se voudrait faussement esthétique. Jouant la carte de la schizophrénie, glauque et souvent mal joué, Hypersomnia se regarde sans grand intérêt autre que la jolie plastique des filles, héroïnes peu attachantes de ce pseudo torture porn loin d’être passionnant . A réserver aux amateurs du genre, mais attention c’est très lent !
Réalisateur : Gabriel Grieco
Avec : Belen Chavanne, Chucho Fernandez, Fabiana Cantilo, Gerardo Romano, Jimena Barón, Nazareno Casero, Peter Lanzani, Yamila Saud
Origine : Argentine
Genre : mystery, torture
Durée : 82 min
Note : 8/20
Vendredi, après avoir résisté environ une heure à la projection de The Big Everything (Le grand tout de Nicolas Bazz avec Benjamin Boyer, Hélène Seuzaret, Jauris Casanova, Laure Gouget, Pierre-Alain de Garrigues…) qui aurait mieux fait de s’appeler The Big « Nothing » tant ce film représente le vide sidéral de la SF française (mal joué, ennuyeux, lent et verbeux ) je décide de rejoindre le Ciné 1 qui propose Will You Be There ? l’adaptation coréenne d’un roman de Guillaume Musso.
Synopsis : Alors qu’il est en mission humanitaire au Cambodge, Soo-hyun apprend qu’il ne lui reste plus que quelques mois à vivre. Et tout ce qu’il sait de la mort, c’est qu’elle commence très mal… Forcément, ce genre de nouvelle peu folichonne le pousse à faire un rapide bilan de sa vie, avec son lot de regrets, dont celui notamment d’avoir perdu l’amour de sa vie dans un accident, trente ans auparavant. Alors qu’il s’épanche auprès d’un vieillard édenté (oui bon, y en d’autres qui ont taillé le bout de gras avec un ballon de volley-ball aussi, hein), ce dernier lui offre une fiole étrange contenant 10 pilules qui lui permettraient de voyager dans le temps… N’ayant plus rien à perdre, Soo-hyun tente le coup en avalant l’une d’entre elles et se retrouve brusquement catapulté dans le passé, face à lui-même, mais avec trente balais en moins… Comprenant qu’il est désormais capable de changer le cours du destin, Soo-hyun va très vite mettre au parfum sa version plus jeune du terrible accident qui attend sa bien-aimée. Mais s’il corrige le tir en 1985, il se rend compte qu’il annule l’existence de sa fille, qu’il aura quelques années plus tard. Déchiré entre l’amour de sa vie et la prunelle de ses yeux, Soo-hyun va devoir affronter un ennemi inconcevable, qui n’est autre que lui-même…
Magistralement interprété par des acteurs touchants, le film de la talentueuse réalisatrice Ji-Young Hong est un joli conte qui vous humectera les yeux à de multiples occasions. Kim Yun-Seok (The Chaser, The Priests) y est formidable et même si vous n’êtes pas un adepte des romans de Guillaume Musso, ce qui est mon cas, vous ne resterez pas insensible à cette histoire touchante et émouvante. On peut reprocher au film sa capacité à émouvoir avec de grosses ficelles, mais il ne fait que reproduire à l’écran ce qui est la marque de fabrique des premiers romans de Musso. Au final Will You Be There ? est un film bourré d’humanité et de bons sentiments, qui amène un peu de fraicheur dans la programmation habituelle du BIFFF.
Réalisateur : Ji-Young Hong
Avec : Sang-ho Kim, Se-ha Ahn, Seo-jin Chae, Yo-han Byeon, Yun-seok Kim
Origine : Corée du Sud
Genre : fairytale, science fiction
Durée : 111 min
Note : 15/20
Ce vendredi c’est la journée du polar au BIFFF, et sur ce thème le Ciné 3 propose TONY de Gerard Johnson,brièvement présenté par Stéphane Bourgoin grand spécialiste des serial killers.
Synopsis : Une chose est sûre, si vous croisez un coton-tige affublé d’une dégaine d’Adolf rachitique comme Tony – donc, plus Dupont que Montana -, vous n’aurez qu’une seule envie: lui jeter des pierres. C’est un peu le lot quotidien de cet inadapté social qui vit dans une banlieue au nord de Londres, aussi attrayante qu’un sédatif pour un taureau en rut. En chômeur professionnel – vingt ans d’ancienneté quand même – Tony passe son temps à errer dans les rues avec ses sacs en plastique ; tout en essayant de faire copain copain avec les raclures du caniveau aux narines bien tapissées. C’est qu’il aimerait bien trouver quelqu’un avec qui partager ses séances VHS de Van Damme et Seagal, tout en s’envoyant un orange squash (le Minute Maid des Rosbifs) derrière la cravate. À côté de cela, il essaie également de travailler sur sa vie sexuelle qui se limite à quelques revues lubriques pour que le cyclope prenne l’air de temps en temps. Bref, Tony est seul. Il veut juste un peu de compagnie… quitte à ce que ce soit un cadavre en décomposition dans son lit. Oui, parce que Tony est un tueur en série. Et devinez un peu ce qu’il transporte dans ses sacs en plastique ?
Petite pépite cinématographique, Tony est considéré par Stéphane Bourgoin comme un des meilleurs films sur les serial killers, et est magistralement interprété par Peter Ferdinando qui est le cousin du réalisateur et qui habite son personnage comme jamais. Film poisseux et réaliste inspiré du serial killer Dennis Nilsen ce long métrage à petit budget est captivant et trace le portrait de ce tueur sanguinaire sans concessions en s’attardant sur son quotidien sans réellement en éluder les causes. Un film marquant dont vous vous souviendrez longtemps, ce petit bijou de noirceur est à voir, sans hésitation !
Réalisateur : Gerard Johnson
Avec : Peter Ferdinando, Eddie Johnson, Francis Pope, Frank Boyce, George Russo, Greg Kam, Kerryann White, Mike Johnson, Ricky Grover
Origine : UK
Genre : serial killer, thriller, horreur
Durée : 76 min
Note : 16/20
Retour au Ciné 1 en cette fin de journée pour Dead Man Tells His Own Tale.
Synopsis : Typique du macho bas de plafond qui aime attraper les gonzesses par leur pussy, Angel n’a pas une très haute considération de la gent féminine : aussi raffiné qu’un bonobo en rut, il profite de son job de réalisateur de pubs pour se faire poutrer la charpente par des actrices débutantes, l’embauche suivant souvent la débauche. Mais notre butineur misogyne qui, tel César, voue un amour inconditionnel à la gaule va très vite débander. Par une nuit chaude dédiée au défrisage de chicorée, Angel sera transformé en zombie par une sororité de déesses celtiques, rejoignant ainsi les rangs d’une armée de machos repentis. Le plan machiavélique de ces étendards divins du double chromosome ? Éradiquer la supériorité de l’homme sur Terre. Et, accessoirement, mettre un terme aux blagues salaces sur les blondes.
Cette fable humoristique qui mélange humour noir et fantastique est réalisée par Fabian Forte (Mala Carne, La Corporation). Au menu, l’histoire d’un homme qui après sa mort se retrouve parmi la légion de serviteurs de déesses celtiques dont le but est de ramener la suprématie féminine sur terre et d’éradiquer par là même les machos lourdingues et leurs blagues salaces. Cette comédie horrifique qui n’a pas d’autre prétention que de vous faire passer un bon moment en compagnie de personnages savoureux se laisse voir avec plaisir et réserve quelques scènes loufoques qui détendront vos maxillaires. Assurément un ticket gagnant pour agrémenter une soirée sympa entre copains une nuit de pleine lune. Hou Houuuuuu !!!!
Dead Man Tells His Own Tale (2016)
Réalisateur : Fabian Forte
Avec : Damián Dreizik, Diego Gentile, Emilia Attías, Mariana Anghileri
Origine : Argentine
Genre : black comedy, zombie
Durée : 80 min
Note : 12,5/20
A très bientôt pour une nouvelle gazette du BIFFF !
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