En mode electro dark-metal-indu, le Magasin 4 a tremblé sur ses bases avec Hocico et Shaârghot

Mercredi dernier, le Magasin 4 a vibré au son de l’electro dark et du metal industriel. Un gros contingent de fans avait pris possession des lieux et attendait avec intérêt le groupe  choisi pour assurer la première partie de Hocico et dont la rumeur nous rapporte le plus grand bien : Shaârghot from France ! Sur scène, un décor apocalyptique composé de barbelés, de tonneaux métalliques et d’objets inquiétants. De quoi assurer une ambiance pesante.

© Jean-Pierre Vanderlinden

Soudain, les lumières s’éteignent et le Shaârghot déboule sur scène, look inspiré par Alex DeLarge (le personnage culte d’Orange Mécanique de Stanley Kubrick) et batte de baseball à la main. Un torrent de décibels s’échappe des amplis et le band nous agrippe à la gorge pour ne plus nous lâcher tout au long de leur set et nous envoyer son électro-metal-indu à fond dans les esgourdes.

Prenez une bonne dose de Rammstein, un zeste de Ministry, une pincée de Marilyn Manson et quelques grammes de Punish Yourself, le tout relevé d’une sauce Prodigy et vous avez la bête, agressive et vorace.

© Jean-Pierre Vanderlinden

Musicalement c’est du lourd, et même si c’est la première visite du combo en Belgique on a l’impression de déjà connaître certains titres qui s’imposent par eux mêmes comme des futurs classiques, et ça c’est très bon signe. Shaârghot oeuvre  dans le macabro-festif et des morceaux comme « Azerty » , «  Shaârghot » , «  Uman Iz Jaws » , «  Traders Must Die « , le génial «  Mad Party » ou «  We Are Alive » se vivent comme d’immense claques dans la face.

© Jean-Pierre Vanderlinden

Totalement peints en noir, entre look cyber-punk et vaudou, les musiciens de Shaârghot sont les acteurs d’une bouffonnerie nihiliste et violente qui évolue dans une version futuriste de notre monde. Mais leur message emprunt d’un humour macabre et moqueur laisse aussi une petite place à l’espoir.

Bientôt l’Apocalypse, alors pas de temps à perdre, faisons la fête et éclatons-nous même si l’avenir est sombre ! Le Shaârghot laisse d’ailleurs des traces noires sur les visages des spectateurs des premiers rangs, sorte d’offrande éphémère, souvenir d’une grand messe partagée le temps d’un concert qui s’apparente à un cauchemar éveillé.

Soyons francs, Shaârghot a fait un tabac et a été rappelé plusieurs fois par un public conquis. De mémoire de chroniqueur, il y a bien longtemps que je ne m’étais plus pris une gifle pareille en pleine face. Ces mecs ont tout, le talent, un concept intéressant et étudié, et une rage de jouer totalement communicative. Et en plus ils sont sympas ! Avec leur premier album en poche intitulé tout simplement  » Vol 1″ (autoproduit en 2015) , il ne leur reste plus qu’à frapper à la porte d’un label digne de ce nom qui les distribuera comme il faut et leur ouvrira les portes de la gloire.
Et vous savez quoi ? Avec ce que j’ai vu, ça ne saurait tarder !

© Jean-Pierre Vanderlinden

Après une déferlante pareille, pas facile pour les pourtant très attendus Hocico de relever encore d’un cran le niveau de l’ambiance, déjà à son paroxysme. Le duo mexicain va pourtant se montrer impérial même si, à deux sur scène après le show total de Shaârghot, ce n’est pas simple. Mais il y a la musique et, sur ce plan, Hocico n’a de leçon à recevoir de personne. En quelques titres, Erk Aicrag et Rasco Agroyam se sont mis le public en poche et ont transformé le magasin 4 en immense dancefloor.

© Jean-Pierre Vanderlinden

Seul point noir à cette prestation convaincante, le light show quasi inexistant qui laisse le groupe dans la pénombre au grand dam des photographes qui tentent désespérément d’immortaliser l’évènement. Pourquoi porter un tel maquillage si réussi si c’est pour que le public ne puisse pas en profiter ? Dommage.

Quoiqu’il en soit ce fut une soirée très réussie dans ce temple de la musique underground qui hélas devra d’ici un an migrer vers d’autres cieux. Mais d’ici là il nous reste encore une multitudes de beaux évènements à vivre dans l’antre de l’avenue du Port. Et tant qu’il y a du rock, il y a de l’espoir…

Texte et photos : Jean-Pierre Vanderlinden aka JPROCK THE DARK FEATHER

 

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