Chers cinéphiles, bonjour ! Les vacances scolaires étant entamées, il est temps de parler cinéma ! Place aujourd’hui aux sorties du 15 mars, avec au programme « The Lost City of Z », « Paris Pieds Nus », « L’Embarras du Choix », « De Plus Belle », « Traque à Boston » ainsi que « Grave », sans oublier deux petits films vus sur le tard, mais toujours à l’affiche: « Planétarium » et « 20TH Century Women » !
Que faut donc retenir de ces sorties ciné ? Let’s go pour une nouvelle semaine ciné de Julien !
SEMAINE 11 (15/03 au 21/03): 8 films vus
Qui cherche trouve (ou non)
THE LOST CITY OF Z
Vu au cinéma Caméo à Namur
Sortie du film: le 15 mars 2017
Réalisateur(s): James Gray
Acteur(s): Charlie Hunnam, Sienna Miller, Tom Holland, Robert Pattinson
Résumé: L’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle. Percy Fawcett est un colonel britannique reconnu et un mari aimant. En 1906, alors qu’il s’apprête à devenir père, la Société géographique royale d’Angleterre lui propose de partir en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie. Sur place, l’homme se prend de passion pour l’exploration et découvre des traces de ce qu’il pense être une cité perdue très ancienne. De retour en Angleterre, Fawcett n’a de cesse de penser à cette mystérieuse civilisation, tiraillé entre son amour pour sa famille et sa soif d’exploration et de gloire…
Signe(s) particulier(s):
– adaptation du roman « La Cité Perdue de Z » de David Grann, lui-même inspiré des aventures de l’explorateur Percey Fawcett;
– cela fait maintenant huit ans que James Gray souhaitait adapter cette histoire « compliquée » au cinéma;
– Brad Pitt devait initialement incarner le personnage principal du film, avant de l’abandonner en 2010 tout en restant producteur du film. Puis c’est Benedict Cumberbatch qui fut approché, avant de laisser sa place à Charlie Hunnam pour raison d’emploi du temps;
– première fois depuis « Little Odessa » que James Gray ne dirige plus Joaquin Phoenix, et première fois aussi qu’il ne tourne pas à New York.
Le(s) +
Voilà enfin que James Gray met en images son projet le plus ambitieux qu’il n’avait encore jamais réalisé, et qui lui tenait tant à cœur d’adapter depuis des années. Mais qu’en est-il donc du résultat ?
Tout d’abord, on ne peut que constater que James Gray filme aussi bien la forêt Amazonienne qu’il ne filme les rues de New York. Cette épopée initiatique d’un homme méconnu dresse une multitude de décors quasi-infranchissables entourant l’Amazone, tels qu’ils le firent à l’époque. La photographie y est irréprochable, c’est-à-dire lugubre, sale, brouillardeuse, et appuie assez bien le sentiment de danger qui régnait dans cette immensité, alors déjà visitée par les conquistadors avant les faits présentés.
« The Lost City of Z », c’est avant tout le portrait d’un homme déchiré entre sa soif de découverte et son rôle familial (mari et père), qui pose la question de la part à accorder à ses rêves lorsque le devoir est aux abois. Ainsi, le film retrace, à travers différents retours aux pays, les obstacles rencontrés par cet homme dans sa quête, allant des conditions de voyage désastreuses, en passant par la jalousie de sa réussite, aux limites de la science, ainsi que l’amour incomplets des siens.
James Gray a, en tout cas, eu raison de laisser la place à Charlie Hunnam en tête d’affiche de son film, puisqu’il y incarne un explorateur humble, et qui, malgré son sacrifice familial, était un mari et un père aimé et reconnu, dont l’objectif de sa mission-suicide était d’offrir une vie meilleure à sa famille (après découverte de sa cité). Le reste du casting n’en demeure pas moins très bien joué: Sienna Miller est l’épouse fidèle de l’explorateur, cantonnée à l’image et au rôle de la femme d’époque, devant rester au foyer à s’occuper des enfants, Robert Pattinson est méconnaissable dans la peau d’Henry Costin, grand ami et accompagnateur de Fawcett, tandis que Tom Holland (le nouveau Spider-Man) incarne l’un de ses fils ayant mal vécu l’éloignement de son père, avant de l’accompagner pour son dernier voyage à la recherche du fameux eldorado…
« The Lost City of Z » retrace la quête d’une très bonne partie de la vie de Percey Fawcett, parallèlement à la volonté du cinéaste de l’adapter depuis des années à l’écran. Ils y seront en partie arrivés, sans y donner réponse…
Le(s) –
Le film traîne quelques longueurs et redondances, au long de ses 141 minutes d’images. Et contrairement au côté impossible de cette mission, il en ressort un sentiment de propreté scénaristique qui dérange. Est-ce dû au manque de rythme, aux différents dangers finalement contrôlés, ou encore à l’importance de la croyance qui surplombe le récit ? Quoiqu’il en soit, il lui manque aussi de la passion à revendre. En effet, l’obsession de Fawcett pour sa cité perdue n’est pas ce que l’on retiendra au final de ce film… Une œuvre visuellement splendide et magistralement interprétée, mais dont la mission-mère n’est pas totalement atteinte.
Note: 13/20
Terrorisme à Boston
TRAQUE A BOSTON
Vu au cinéma ACINAPOLIS à Jambes
Sortie du film: le 15 mars 2017
Réalisateur(s): Peter Berg
Acteur(s): Mark Wahlberg, Kevin Bacon, John Goodman, Michelle Monaghan
Résumé: Alors que la ville de Boston est sous le choc de multiples explosions lors du marathon annuel, le sergent de police Tommy Saunders rejoint les enquêteurs sur le terrain dans une course contre la montre pour traquer et arrêter les auteurs avant qu’ils ne frappent à nouveau. Croisant les parcours de l’agent spécial Richard Deslauriers, du commissaire Ed Davis, du sergent Jeffrey Pugliese et de l’infirmière Carol Saunders, ce récit sans concession évoque la chasse à l’homme la plus complexe jamais mise en œuvre par la police américaine – et rend un vibrant hommage aux héros du quotidien.
Signe(s) particulier(s):
– histoire basée sur l’attentat du marathon de Boston de 2013 et de la chasse à l’homme des frères Tsarnaev;
– environ 70% des scènes du film ont été tourné dans lieux réels des événements;
– les explosions à Boylston Street n’ont pas été tournées sur la vraie rue de Boston mais à South Weymouth, en respect aux familles des victimes.
Le(s) +
Après le film « Deepwater Horizon », adapté de l’histoire vraie de la catastrophe pétrolière du même nom, Peter Berg redirige Mark Wahlberg dans ce film retraçant l’attentat du marathon de Boston en 2013, et la traque qui s’en est suivi des frères Tsarnaev, responsables de ce terrible massacre.
Efficace et sans temps morts, « Traque à Boston » est un honnête thriller dans son genre. Les amateurs seront ravis d’y découvrir une scène de fusillade plus que réussie dans les rues vides de Boston. Et puis, Mark Wahlberg étonne de plus en plus dans ses choix de carrière, et pourrait très bien suivre les pas d’un certain Matthew McConaughey dans sa reconversion cinématographique… Maintenant, il faudrait peut-être qu’il joue autre chose que le héros de service…
Le(s) –
Ce film ressemble à peu près à tout ce qu’on a déjà pu voir dans le genre au cinéma. La mise en scène y est trop classique, puisqu’on y suit le destin de futures victimes et du sergent Tommy Saunders, avant de s’attaquer à l’attentat, et enfin la à traque. Les seconds-rôles, eux, font figure de potiches sous-développées (pauvre Michelle Monaghan, dans le rôle effacé de l’épouse de Mark Wahlberg, comme se fut déjà le cas de Kate Hudson dans « Deepwater Horizon »). « Traque à Boston » est surtout un film patriotique « made in USA », hommage très délicat aux victimes et aux forces de l’ordre qui ont arrêtés ces monstres… En effet, n’est-ce pas un peu malsain de se faire des sous sur le dos d’innocentes victimes, et de rouvrir les plaies des familles ? En tout cas, ce n’est pas par une phrase avant le générique de fin que l’hommage doit se ressentir, mais bien tout au long du film. De plus, le final, minimaliste, laisse comme un goût de vide par rapport à cette volonté…
Note: 12/20
Femmes d’hier et d’aujourd’hui
20TH CENTURY WOMEN
Vu au cinéma Caméo à Namur
Sortie du film: le 01 mars 2017
Réalisateur(s): Mike Mills
Acteur(s): Annette Bening, Greta Gerwig, Elle Fanning
Résumé: Santa Barbara, été 1979. L’époque est marquée par la contestation et d’importants changements culturels. Dorothea Fields, la cinquantaine, élève seule son fils Jamie. Elle décide de faire appel à deux jeunes femmes pour que le garçon, aujourd’hui adolescent, s’ouvre à d’autres regards sur le monde : Abbie, artiste punk à l’esprit frondeur qui habite chez Dorothea, et sa voisine Julie, 17 ans, aussi futée qu’insoumise…
Signe(s) particulier(s):
– alors qu’il rend hommage à sa mère dans son nouveau film, c’est de son père dont il était question dans son précédent long-métrage, « Beginners »;
– le tournage a eu lieu dans la ville originelle du réalisateur, Santa Barbara;
– film nommé aux Golden Globes (Meilleur film musical ou comédie, Meilleure Actrice dans un film musical ou une comédie pour Annette Bening) et aux Oscars (Meilleur scénario original).
Le(s) +
Rien que le premier plan du film envoie du rêve: cette mer bleuâtre du Pacifique, qui tape ses vagues sur la plage… Le réalisateur filme sa ville et ses recoins tels qu’il les a connus, à l’époque, l’intrigue du film se déroulant en 1979.
Cette comédie sentimentale nous dresse le portrait de cinq personnages bien de notre société, vivant tous dans la même maison (ou presque), lors d’une période charnière entre la vieille époque et la contemporaine. Le temps qui passe, les petits problèmes de la vie, les questions existentielles, les douleurs sentimentales (etc.) sont au programme des dialogues qui charpente cette comédie douce-amère, portée par un trio d’actrices très sincères. « 20TH Century Women » est un film en grande partie féministe, qui devrait donc parler à bon nombre de femmes, sans pour autant laisser la gent masculine de côté, notamment par son aspect pop-nostalgique, et sa bande-son l’accompagnant.
Le(s) –
La mise en scène manque cruellement de rythme, tandis que l’écriture des différents personnages n’engendre pas l’émotion. Cette histoire se laisse donc regarder, avec ce qu’elle a à nous offrir, mais sans jamais sortir du lot de la comédie américaine indépendante.
Note: 12/20
Sœurs spirituelles
PLANETARIUM
Vu au cinéma Caméo à Namur
Sortie du film: le 15 février 2017
Réalisateur(s): Rebecca Zlotowski
Acteur(s): Natalie Portman, Lily-Rose Depp, Emmanuel Salinger
Résumé: Paris, fin des années 30. Kate et Laura Barlow, deux jeunes mediums américaines, finissent leur tournée mondiale. Fasciné par leur don, un célèbre producteur de cinéma, André Korben, les engage pour tourner dans un film follement ambitieux. Prise dans le tourbillon du cinéma, des expérimentations et des sentiments, cette nouvelle famille ne voit pas ce que l’Europe s’apprête à vivre.
Signe(s) particulier(s):
– la réalisatrice s’est inspirée de l’histoire vraie des sœurs Fox pour le point de départ de son film. Mais leur histoire a été transposée ici du monde de la finance à celui du cinéma, du 19e siècle aux années 30 tandis que les sœurs ont été réduites de trois à deux.
Le(s) +
C’est l’univers dans lequel cette histoire est contée qui fait mouche: la photographie y est granuleuse, les décors d’antan et les costumes portent en eux le souvenir d’une époque de découvertes et d’émancipation, la lumière y est lugubre, tandis que la mise en scène fait appel à l’image fantomatique. Pour son aspect visuel, « Planétarium » est une oeuvre ambitieuse, qui tranche littéralement avec ce que le cinéma français actuel nous propose.
C’est aussi l’occasion d’entendre Natalie Portman parler le français, et de redécouvrir Lily-Rose Depp (la fille de) après son rôle dans « La Danseuse ».
Le(s) –
Le scénario se perd rapidement en chemin, abandonnant son point de départ plus qu’intéressant (l’arrivée en Europe du spiritisme), pour se frotter alors à plusieurs sujets (montée du nazisme en Europe, relation fusionnelle, querelles en milieu cinématographique…) qu’il ne travaillera jamais en profondeur. On a donc l’impression de suivre une histoire à tiroirs, mais sans liens directs entre un eux. Difficile dès lors de cibler ce film, et d’en être satisfait.De plus, l’écriture pudique des personnages principaux empêche l’émotion de grimper, n’effleurant alors que notre empathie. Certes, l’univers est riche, mais au service d’une histoire instable.
Note: 9/20
Un bizutage qui ouvre l’appétit…
GRAVE
Vu au cinéma Caméo à Namur
Sortie du film: le 15 mars 2017
Réalisateur(s): Julia Ducournau
Acteur(s): Garance Marillier, Ella Rumpf, Rabah Naït Oufella
Résumé: Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien. À 16 ans, elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa sœur ainée est également élève. Mais, à peine installés, le bizutage commence pour les premières années. On force Justine à manger de la viande crue. C’est la première fois de sa vie. Les conséquences ne se font pas attendre. Justine découvre sa vraie nature.
Signe(s) particulier(s):
– premier long-métrage de cette réalisatrice à qui l’on doit le téléfilm « Mange » et le court-métrage « Junior », tous deux traitant de la métamorphose physique;
– à travers le titre de son film, la réalisatrice a voulu mettre en avant l’utilisation inappropriée que l’on fait de l’adjectif « grave », qui, selon elle, devrait être utilisé dans son sens physique du terme;
– « Grave » a été tourné à Liège.
Le(s) +
Inclassable. « Grave » fait partie de ces films à double-facette qu’il serait dommage de ne regarder qu’au premier degré. En effet, difficile de croire qu’un film traitant de cannibalisme en dise plus sur le corps de la femme que tout autre film s’en revendiquant ! Ce premier passage au long au cinéma de Julia Ducournau est bien plus féministe qu’il n’y paraît. Dans cette histoire, Justine se découvrira telle qu’elle est, avec son corps, tout comme elle découvrira aussi la sexualité, et les plaisirs charnels.
On est happé par le jeu incarné de la jeune l’actrice Garance Marillier: on envie son émancipation, et on ne lui souhaite que son passage à l’acte, tel une délivrance, malgré des conséquences « contre-nature ». Atmosphérique, la mise en scène joue intelligemment de son intrigue, de là à créer en nous appréhension et cauchemar éveillé. Jamais l’Université de Liège et plus précisément les murs du site Sart Tilman n’auront été si menaçant, si glauques ! Grâce au travail effectué sur la lumière, force est de constater que nos perceptions de ces lieux communs ont bien changées ! La bande-originale, aussi, signée Jim Williams, joue sur les contrastes, et accentue les différentes scènes (notamment de cannibalisme) où notre jeune héroïne moderne se métamorphose à petite dose.
Autant maîtrisé dans le fond que sur la forme, ce récit initiatique électrisant pas comme les autres ne rejoint aucun genre à proprement parler. Il créé le lien là où l’on ne l’attendait pas, et parle d’un sujet universel à travers le cinéma de genre, ce qui est plutôt innovant, unique.
Le(s) –
Si l’on s’arrête au premier degré des images, alors « Grave » n’est qu’un film dérangeant, à ne pas mettre devant tous les yeux, car bien fourni en scènes gores. Pour le reste, il y a par-ci par-là deux, trois points scénaristiques qui déçoivent, tels que le passage trop rapide de Justine du végétarisme au cannibalisme, tout comme le fait qu’elle ne soit pas la seule dans son cas, ainsi que le final, qui va à l’encontre de la métaphore développée durant toute l’histoire.
Note: 14/20
Duo improbable d’acteurs à nus
DE PLUS BELLE
Vu au cinéma ACINAPOLIS à Jambes
Sortie du film: le 15 mars 2017
Réalisateur(s): Anne-Gaëlle Daval
Acteur(s): Florence Foresti, Mathieu Kassovitz, Nicole Garcia
Résumé: Lucie est guérie, sa maladie est presque un lointain souvenir. Sa famille la pousse à aller de l’avant, vivre, voir du monde… C’est ainsi qu’elle fait la connaissance de Clovis, charmant… charmeur… et terriblement arrogant. Intrigué par sa franchise et sa répartie, Clovis va tout faire pour séduire Lucie, qui n’a pourtant aucune envie de se laisser faire. Au contact de Dalila, prof de danse haute en couleur, Lucie va réapprendre à aimer, à s’aimer, pour devenir enfin la femme qu’elle n’a jamais su être. Pour sa mère, pour sa fille, pour Clovis…
Signe(s) particulier(s):
– Anne-Gaëlle Daval s’est lancé pour la première fois dans la réalisation avec ce film, alors qu’elle est à l’origine costumière;
– le tournage du film est déroulé dans l’ordre de l’intrigue du film, chose rare au cinéma.
Le(s) +
Si un jour on nous avait dit que Florence Foresti et Mathieu Kassovitz se donneraient la réplique dans un film, où l’on parle en plus de cancer… Pari improbable, et pourtant réussi ! Foresti abandonne ici toute l’auto-dérision qu’on lui connaît pour Lucie, atteinte d’un cancer du sein, tandis que Mathieu Kassovitz joue au séducteur, rôle à des années-lumières de l’image de grand casse-cou du cinéma français qu’on lui connaît. Au service de leur personnage, les deux acteurs nous offrent une partition étonnante, toute en honnêteté, qui va au-delà de ce qu’ils ont déjà pu nous montrer en tant qu’artiste.
Finalement léger d’un point de vue scénaristique, « De Plus Belle » n’en reste pas moins juste dans les sujets qu’il aborde: le cancer et la difficulté d’accepter son corps malade, ou encore la famille, et plus précisément la relation entre parents et enfants, d’un point de vue proximité et favoritisme. Le spectateur pourrait d’ailleurs établir des parallèles avec sa propre famille, pour autant qu’il ait des frères et/ou sœurs, ce qui prouve toute l’authenticité du récit.
« De Plus Belle » est un film tout en délicatesse sur un sujet difficile, porté par un duo inhabituel.
Le(s) –
La mise en scène est assez plate, et sans montée en puissance dans sa narration, malgré le poids de son sujet principal, qui est le cancer. « De Plus Belle » passe indirectement pour un téléfilm de qualité, beaucoup trop discret pour toucher. De plus, on pourrait regretter la vision incomplète de la maladie qui nous est présentée, tout en acceptant qu’il ait bien fallu faire bien faire des choix…
Note: 12/20
Lamy dans le pétrin
L’EMBARRAS DU CHOIX
Vu au cinéma ACINAPOLIS à Jambes
Sortie du film: le 15 mars 2017
Réalisateur(s): Eric Lavaine
Acteur(s): Alexandra Lamy, Arnaud Ducret, Jamie Bamber
Résumé: Frites ou salade ? Amis ou amants ? Droite ou gauche ? La vie est jalonnée de petites et grandes décisions à prendre. LE problème de Juliette c’est qu’elle est totalement incapable de se décider sur quoi que ce soit. Alors, même à 40 ans, elle demande encore à son père et à ses deux meilleures amies de tout choisir pour elle. Lorsque sa vie amoureuse croise la route de Paul puis d’Etienne, aussi charmants et différents l’un que l’autre, forcément, le cœur de Juliette balance. Pour la première fois, personne ne pourra décider à sa place…
Signe(s) particulier(s):
– seconde collaboration entre le réalisateur Eric Lavaine et l’actrice Alexandra Lamy après le succès de « Retour Chez ma Mère » l’an passé.
Le(s) +
Film classifié pour filles, « L’Embarras du Choix » repose sur ses quiproquos et son humour porté sur le choc des langues. Arnaud Cucret et Jamie Bamber jouent de leur charme devant une Alexandra Lamy qu’on a connu plus incarnée. La bande-originale pop-moderne est efficace, et enchaîne nouvelles compositions et classiques. Parlant d’indécision chronique, cette douce comédie romantique se regarde sans prétention, mais…
Le(s) –
Rien ici n’est nouveau. Dans le genre, cette comédie est trop classique et n’offre que peu de moments à se mettre sous la dent. C’est écrit dans le sens du poil du spectateur, et sans profondeur.
Mais force est de constater que les personnages, eux, sont mal écrits (les origines de la maladie du personnage d’Alexandra Lamy sont anecdotiques, tandis que celui du bel anglais quitte son mariage en moins de deux pour une femme qu’il a croisé quatre fois) et déjà vus (Anne Marivin et Sabrina Ouazani en bonnes copines, telles Mélanie Doutey et Julie Ferrier dans « Jamais le Premier Soir). Et puis, que dire de la succession de chemisiers à petits-pois que porte Alexandra Lamy dans le film ?
Décidément, après « Jamais le Premier Soir » et « Retour Chez ma Mère », Alexandra Lamy semble s’habituer au rôle stéréotypé d’une femme d’aujourd’hui, avec les problèmes que lui dictent notre société et notre conditionnement à (mal) agir.
Note: 9/20
Les adieux heureux d’Emmanuelle Riva
PARIS PIEDS NUS
Vu au cinéma Caméo à Namur
Sortie du film: le 15 mars 2017
Réalisateur(s): Fiona Gordon et Dominique Abel
Acteur(s): Fiona Gordon, Dominique Abel, Emmanuelle Riva, Pierre Richard
Résumé: Fiona, bibliothécaire canadienne, débarque à Paris pour venir en aide à sa vieille tante en détresse. Mais Fiona se perd et tante Martha a disparu. C’est le début d’une course-poursuite dans Paris à laquelle s’invite Dom, SDF égoïste, aussi séducteur que collant.
Signe(s) particulier(s):
– « Paris Pieds Nus » est le quatrième long du duo Abel & Gordon, venu du monde du spectacle. On leur doit aussi la maison de production « Courage mon amour » et trois courts-métrages;
– le duo reste fidèle à son humour: le comique de situation, façon burlesque;
– dernier rôle cinématographique pour Emmanuelle Riva avant son décès en janvier dernier.
Le(s) +
Atypique, le duo Abel & Gordon continue de nous faire rêver, mais cette fois-ci dans leur Paris loufoque. Léger et (comme à leur habitude) décalé dans le genre, « Paris Pieds Nus » est une parenthèse de cinéma, un monde à part, où poésie et pas de danse se rencontrent autour d’une intrigue minimaliste, mais cocasse. C’est que le duo à de la suite dans les idées, et font de leurs petits détails des précurseurs aux différentes péripéties qui suivent. Les quatre acteurs principaux jubilent d’amour et de passion dans ce film, dont Emmanuelle Riva, pour qui le rire de petit d’enfant résonne dans nos oreilles pour la dernière fois… Fidèle et frais, « Paris Pieds Nus » fait du bien, et fourmille de clins d’œil au monde du spectacle.
Le(s) –
Il faut aimer l’univers que nous présente le duo belgo-canadien pour se laisser pleinement porter par celui-ci. Décor kitsch, burlesque de situation, personnages délurés, chorégraphies désarticulées (etc.), ce film est une déclaration d’amour au cinéma de Buster Keaton et Charlie Chaplin. De plus, le scénario ne réécrira pas l’histoire (ni même une de ses lignes), ce qui est bien dommage quand on assiste à un tel spectacle visuel.
Note: 13/20
Maintenant, à vous de faire votre (vos) choix ! En attendant, on se retrouve avant la fin de semaine pour une nouvelle semaine ciné de Julien en mode vacances de Pâques, afin de vous parler notamment de « La Belle et la Bête » (de B. Condon), « Baby Boss » (de T. McGrath) « Monsieur et Madame Adelman » (de N. Bedos), « Sage Femme » (de M. Provost), et bien d’autres !
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