Classique parmi les classiques, indémodables devant l’éternel et l’univers (quels que soient les êtres spatiaux qui l’habitent), la Guerre des mondes d’Herbert George Wells n’a de cesse d’inspirer en tout ou en partie des oeuvres contemporaines dans tous les genres. Au cinéma, bien sûr, mais aussi en BD, secteur qui était un peu en reste en matière d’adaptation pure et dure de ce monument de la science-fiction. Et alors que l’éditeur lance une jolie vague d’adaptation de l’oeuvre de Wells en 6 BD (avec, au menu, La machine à explorer le temps, L’homme invisible en deux tomes, L’île du Docteur Moreau), La Guerre des Mondes ouvre le bal avec la première partie d’un diptyque réalisé par Dobbs, Vicente Cifuentes et Matteo Vattani. Les extra-terrestres n’ont pas fini de venir jouer les trouble-fêtes.
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Résumé de l’éditeur : Voilà plusieurs jours que des projectiles précis et réguliers frappent la Terre depuis la Planète Rouge. Dans la petite bourgade d’Ottershaw en Angleterre, le Professeur Ogivly a du mal à croire à la théorie d’une attaque extraterrestre émise par son jeune élève. Pourtant, lorsqu’un météore tombe non loin de chez lui, il découvre, niché en son cratère, un cylindre géant qui ne peut qu’être l’œuvre d’une civilisation supérieure. Et il apprend à ses dépens que cette dernière n’a pas véritablement d’intentions pacifiques. De la capsule extra-terrestre émerge un « tripode », une immense machine de mort qui sera rejointe par bien d’autres, semant le chaos et la destruction. L’extermination ne fait que commencer…

Publié au crépuscule du XIXème siècle, la Guerre des Mondes est, depuis bien longtemps, passé à la postérité, tout comme son auteur, précurseur dans un genre apocalyptique dont on raffole encore de nos jours. Le roman, adapté de manière tonitruante à la radio par Orson Welles, n’a pas pris une ride et reste un fer-de-lance de la littérature science-fictionnelle. Pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître et bien que le roman ait inspiré bien des auteurs, les adaptations en cases et en phylactères sont plutôt rares. Chose à laquelle, Glénat et ses auteurs comptent bien remédier.

Et pour le coup, pas question de transposer l’intrigue de Wells dans un autre environnement, comme l’avait fait Spielberg et Tom Cruise, mais plutôt de revenir aux bases, sans les trahir. Et comme mieux vaut prendre son temps et ne pas faire les choses à la va-vite, ce n’est pas un, mais deux albums de 54 planches qui verront le jour. De quoi conférer à Dobbs et Vicente Cifuentes (un habitué des Batman, Hulk et autres Superman) de l’espace pour imposer progressivement leur ambiance de fin du monde et de plongée dans l’incontrôlable et imbattable horreur.

Sans ralentir la course effrénée à la survie de leur héros, tant le scénario que le dessin en imposent quand il s’agit de faire entrer l’oeuvre dans le XXIème siècle et proposer une passerelle entre la narration graphique contemporaine et cette Angleterre où vélos et calèches sont bien peu de choses pour rivaliser avec les tripodes martiens. C’est à la fois vintage et moderne, fort en énergie désespérée, et les couleurs, mortelles, de Matteo Vattani viennent renforcer le tout, sous la pluie ou dans la furie incendiaire. De l’excellent boulot, donc, qui raniment la peur des aliens décidément loin d’être démodés.
Titre : La Guerre des Mondes
Tome : 1/2
D’après le roman de H.G. Wells
Scénario : Dobbs (Page Facebook)
Dessin : Vicente Cifuentes
Couleurs : Matteo Vattani (Page Facebook)
Genre : Science-fiction
Éditeur : Glénat
Collection : HG Wells collection
Nbre de pages : 56
Prix : 14,50 €
Date de sortie : le 11/01/2017 (Deuxième partie en mars)
Extraits :
Et une preview du tome 2 :
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