Les animaux fantastiques: hocus pocus, la magie a ses limites mais nous y succombons à nouveau

La poule aux œufs d’or est de retour. Après la fin des adaptations cinématographiques de ses romans consacrés à l’apprenti sorcier Harry Potter, voilà que J.K Rowling s’est mise à l’écriture d’une nouvelle saga destinée à ses fans, tout droit dérivée de l’univers de Potter, dans laquelle l’intrigue se focalise sur plusieurs personnages secondaires mentionnés ou présents dans l’univers de Harry Potter, tels que Gellert Grindelwald, Norbert Dragonneau, ou encore Albus Dumbledore. À la différence de tous les romans « Harry Potter », cette histoire a été écrite uniquement pour le cinéma, et n’est (jusqu’à maintenant) pas une oeuvre littéraire publiée de J.K. Rowling sous forme d’un roman.

Critique de Julien Pierre (PS: en bonus, à la fin, on vous a mis toutes les affiches du film)

Alors que David Yates est de retour à la réalisation (après avoir signé les quatre derniers – et meilleurs – épisodes), qui de mieux que l’auteure de l’histoire, elle-même, pour signer, pour la première fois, le scénario d’un des films issus de son travail ? Au final, après de longs mois d’attente, « Les Animaux Fantastiques » est-il une réussite ? Un copié-collé facile d’un univers déjà connu ? Une machine à billets bien huilée ? Les questions se bousculent avant d’entrer dans la salle.

©Warner Bros France
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Dans cette aventure, Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne) verra ainsi ses animaux fantastiques libérés par Jacob Kowalski (Dan Fogler), un « Non-Maj' » insoucieux, tandis que Porpentina « Tina » Goldstein (Katherine Watherson) s’emparera alors de cette affaire au nom du MACUSA (Congrès Magique des États-Unis d’Amérique) afin d’y récupérer son poste d’enquêtrice, jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’il s’agit là d’un malentendu. Elle demandera alors à sa sœur Queenie Goldstein (Alison Sudol) de les aider à retrouver ces animaux fantastiques. Ça presse d’autant plus qu’une force mystérieuse sème le chaos dans les rues de New York, et que ceux-ci pourraient être considérés comme responsables de cette pagaille…

©Warner Bros France
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Tout d’abord, inutile de dire que les fans de « Harry Potter » y trouveront leur compte, la magie fait partie intégrante de ce film aux allures d’initiation à une nouvelle saga originale. On retrouve ici tous les ingrédients qui ont fait le succès de cette saga intergénérationnelle, gagnant en force et en obscurantisme film après film. Mais afin d’appâter un plus grand public (les plus jeunes inclus), cette histoire se veut davantage accessible, voire (trop) gentillette et naïve.

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À l’image du personnage principal, Norbert Dragonneau, cette histoire présente une aventure maladroite, mais aux attentions très louables. Ainsi, une bonne partie de l’intrigue aurait pu être évitée si Norbert avait, comme à la fin du film, recouvert sa valise d’une « bête » ficelle pour que ses animaux (que ont la fâcheuse tendance à se faire la malle) ne s’échappent donc pas. De plus, la question de sa venue à New York reste quelque peu anecdotique par rapport à ce qui suivra. On sait aussi qu’il faut bien être ouvert d’esprit, et que l’amour n’a pas de limites, mais on a beaucoup de mal à croire en cette histoire de sentiments entre deux personnages aux physiques bien opposés. On pourrait aussi, à la découverte du final, discuter du passé de Percival Graves (Colin Farrell), mais no spoiler ici… Bref, on en passe encore, mais « Les Animaux Fantastiques » ne fascine pas par l’intelligence de son scénario, un peu trop balancé à la va-vite pour en arriver à sa (première) fin.

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Première fin, car oui, cette aventure sera divisée en trois…qui dis-je cinq films (money, money, money). Et on ressent ici déjà quelques longueurs à travers certaines scènes (le souper dans l’appartement des sœurs Goldstein). Et c’est dommage car elles cassent le rythme et laissent transparaître un manque d’efficacité mariée à la volonté de tirer le plus possible sur l’histoire.

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Mais dans l’ensemble, l’histoire transmet de beaux messages universels, charme par la belle reconstitution du New York des années 20 tandis que ses effets spéciaux, même classiques, sont toujours aussi efficaces. Mais c’est surtout le bestiaire de Norbert Dragonneau qui épate, et qui touche. Ses animaux fantastiques sont tous simplement irrésistibles, et sont véritablement les stars du film. Malheureusement, ceux-ci ne sont que prétexte pour l’apparition d’un nouveau méchant, Percival Graves, et d’une force mystérieuse, l’obscuriale. On aurait ainsi aimé que ces animaux prennent plus de marge dans l’avancement de l’intrigue. Or, ici, ils ne seront que des pions à ranger dans une valise (hormis « l’oiseau-tonnerre »). Mais bon, peut-être les retrouvera-t-on dans la suite des aventures, avec une utilité indispensable…

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Pour faire de l’ombre à Harry Potter, et donc à Daniel Radcliffe, c’est Eddie Redmayne (Oscar du meilleur acteur pour « Une Merveilleuse Histoire du Temps » en 2015) qui incarne Norbert Dragonneau. Avec sa démarche bancale, son personnage joue entre fantaisie, loufoquerie, et discrétion. On est d’ailleurs très heureux de le voir s’énerver ou touché par ce qui lui arrive, son visage se métamorphosant alors irrémédiablement. Et c’est assez rare de voir des expressions aussi différentes sur le visage d’un acteur au visage de petit enfant. Colin Farrell est également vraiment bon dans son rôle de « méchant » (Percival Graves), mais sans en faire de trop. Par contre, le reste du casting, d’Alison Sudol (Queenie) à Katherine Waterston (Porpentina), en passant par Dan Fogler (Jacob, le gentil « moldu » de service se retrouvant dans une folle histoire) ne marquent pas les esprits, sans doute trop lisses.

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« Les Animaux Fantastiques » ne peut pas cacher sa nature de film tout public, destiné à l’émerveillement. Divertissement calibré sous le signe de la magie, il n’est pas étonnant de retrouver de nombreuses touches d’humour venant ponctuer ici et là le récit, au regard du public visé. Mais c’est aussi ici que ce film pose ses limites: l’ampleur de l’histoire et la profondeur du récit n’atteignent pas le niveau attendu, et déçoivent par leur inoffensivité quasi-générale. Mais cela n’est que le début de l’histoire, et le caméo (bien caché) qui nous est offert dans sa fin nous réserve (sans doute) de belles (et sombres) surprises à venir…

©Warner Bros France
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les-animaux-fantastiques-david-yates-jk-rowling-univers-harry-potter-affiche-new-yorkTitre: Les animaux fantastiques 1

Réalisateur: David Yates

Écrit par: JK Rowling

Avec: Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Dan Fogler, Colin Farrell, Ezra Miller, Samantha Morton, Jon Voight, Ron Perlman…

Genre: Fantastique

Durée: 133 min

Origine: USA, UK

Date de sortie: le 16/11/2016

Les affiches et images du film:

 

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