Strass et paillette sur cabaret burlesque, jazz et autres surprises, retour sur la 10ème édition du Jyva’Zik

Le Jyva’Zik 2016 est terminé et déjà, on regrette de devoir attendre un an pour retrouver cette ambiance à nulle autre pareil. Deux jours durant, le festivalier – qui a troqué ses tongs, short et t-shirt pour le pantalon en velours, la chemise blanche et les bretelles – s’est laissé emmener dans cette féerie, s’est laissé emporter par des sonorités jazzy pourtant éloignées de ce qu’il écoute le reste de l’année, s’est surpris à crier « tue-le » en regardant un match de catch qu’il aurait honte de regarder sur AB3, s’est réjouit des strass et paillettes du cabaret burlesque.

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Ainsi, il a croisé la femme à barbe, l’homme le plus fort du monde et une dompteuse de serpent. Il a mangé sûrement – et bu… « mais pour la bonne cause car le festivalier digne de ce nom a offert sa caution à l’opération 11 11 11 en quittant les lieux » -, il s’est peut-être installé dans le siège confortable du barbier. Il s’est amusé à danser un casque sur les oreilles, à redécouvrir le cinéma muet ou les jeux en bois du temps passé.

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Certains se diront aujourd’hui que finalement, la barbe leur irait peut-être bien, que le jazz c’est pas mal en fait – et bien moins ringard qu’ils ne le pensaient -, et que porter une chemise de temps en temps, ça ne fait de mal à personne. Peut-être même qu’une partie va se mettre à écouter La troisième oreille (« celle qui entend ce que les autres n’écoutent pas« ) de Marc Danval sur La Première. En cachette, comme leurs parents ou grands-parents écoutaient les Beatles en sourdine dans leur chambre dans les années 60.

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D’autres vont reprendre le cours normal de leur vie de festivaliers, se dire même qu’ils ont rêvé, que ce week-end n’était pas réel, qu’ils n’ont fait que des festivals en plein air cette année, où l’on passe de la musique qu’on entend à la radio et qu’on chronique dans les magasins grands publics. Avec inconsciemment un reliquat de honte: « je ne peux quand même pas dire à mes amis que j’ai aimé un band de jazz, j’écoute Muse et Coldplay moi ».

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Il y a enfin les amateurs – jeunes ou moins jeunes -, ceux qui apprécient aussi bien Louis Armstrong que Guillaume Perret (qui aurait toute sa place sur la grande scène en 2017!), ceux qui savaient avant de découvrir le Jyva’Zik que le jazz est multiforme, qu’il peut être éclectique, électrique, académique ou déjanté, que la soul, le funk et bien d’autres courants musicaux lui doivent tant. Le public qui a assisté notamment aux concerts de Scratchophone Orchestra ou [dunkelbunt] n’en douteront pas une seconde!

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Et dans un an, le Jyva’Zik sera de retour. Et se presseront à nouveau à l’entrée du Parc à Mitrailles les trois publics, qui deux jours durant, béniront les créateurs de cet événement, oublieront qui ils sont, où ils sont et même en quelle année ils sont, laissant au vestiaire ou dans les abords désaffectés du PAM leurs préjugés, leurs a priori, leurs certitudes.

Car là est une des premières qualités de ce festival: ouvrir les esprits. Tiens, est-ce un hasard si l’on retrouve à la manoeuvre le Collectif Z, à qui l’on doit le Festival Esperanzah, dont le leitmotiv est « un autre monde est possible »?

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Compte-rendu et photos: Benoît Demazy 

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