Festivals, deuxième round. Après une haute-saison comblée chaque week-end par des rendez-vous aux quatre coins du pays, voilà l’été indien des festivals. Car oui, septembre réserve encore de beaux moments autant du côté de la météo (la preuve ces derniers jours) que de la programmation musicale. Ce fut le cas au Ward’in Rock, ce sera le cas à l’Openstream Festival, ce week-end ou encore au Manifiesta du côté de Bredene-sur-mer. Une baignade de solidarité alors que d’autres (et certains de la rédac en font partie :-p) s’englueront dans le péket des fêtes de Wallonie à Namur ou Liège.
La septième Manifiesta se déroulera ainsi du 16 au 18 septembre et fera la part belle, trois jours durant, aux locomotives de la musique engagée tout en étant ébouriffante. On pense à Kery James, à Babylon Circus, à la Chiva Gantiva à Manu Chao (qui, on l’espère, sortira de sa limousine d’Esperanzah! pour se mouiller un peu plus et éviter le set ultra-convenu et redondant) ou encore, dans un registre plus fun, Sttellla, Skip and die ou Asian Dub Foundation. Il y aura aussi K’s Choice, Jan de Smet en hommage à Wannes Van de Velde, Merdan Taplak, Groovalicious et bien d’autres. De l’éclectisme en plein, un mélange des genres qui n’en finit plus de séduire (les tickets trois jours et du vendredi ont tous trouvés preneurs).
Pourtant, Manifiesta, c’est aussi une ruée solidaire et bilingue vers la mer du nord. Et qui a dit qu’elle était juste bonne pour ceux qui n’étaient pas frileux? Croyez-moi, l’humain, ça tient chaud, encore plus lorsqu’on est des milliers et de tous les âges (espace enfant évidemment à l’appui). Car Manifiesta est de la trempe des festivals (comme LaSemo, Esperanzah! ou encore Les Solidarités) qui allient à l’aspect musical, un aspect conscientisant. Ce n’est pas pour rien que le festival bredenois a choisi de se coupler à la grande Fête de la solidarité placée sous l’égide de l’hebdomadaire Solidaire et le réseau de maisons médicales Médecine pour le peuple. Elle se déroulera ainsi le samedi et le dimanche.
Le dire, c’est bien, le faire, c’est mieux et c’est ainsi que dans son line-up, Manifiesta-La fête de la solidarité inclut Droit de parole, une série de débat autour de sujet de société contemporains de près (Quel projet à la Gauche pour l’Europe?; Les gouvernements nous protègent-ils du terrorisme?; Sauver le climat sans tuer l’emploi; TTIP, l’adapter ou le rejeter?; Caterpillar; La santé, une marchandise?; Les mutuelles ont-elles un avenir?; Une autre justice est-elle possible?; Horaires impossibles ou réduction collective du temps de travail; Le droit de grève dans la ligne de mire ou Le féminisme aujourd’hui) ou de plus loin (sus à la loi journalistique et injuste du mort-kilomètre avec Le monde vu des yeux de Fidel Castro; Où va la gauche en Amérique Latine?; États-Unis-Cuba: quel rapprochement?; Comment agir pour la santé sous l’occupation militaire [et notamment sur le territoire de la bande de Gaza]? ou encore #FeeltheBern; Bernie Sanders, le réveil de la gauche aux États-Unis).
Les intervenants seront prestigieux, riches d’expériences et de sens (tout en étant parfois forcément orientés) puisqu’il s’agira de Zoé Konstantopoulou (la présidente du Parlement grec), Aleida Guevara (la fille aînée du Che), Ignacio Ramonet (ancien directeur du Monde Diplomatique), François Ruffin (le fondateur et rédacteur en chef de Fakir), Raoul Hedebouw (député et porte-parole du PTB), Alberto Garzón (économiste et militant du Parti Communiste d’Espagne), Peter Mertens (sociologue et président du PTB), Pierre Laurent (secrétaire national du Parti communiste français), Radhia Nasraoui (avocate tunisienne spécialisée dans les droits de l’Homme et militante de la lutte contre la torture), John Hendy (célèbre avocat des syndicats britanniques depuis l’époque de Thatcher) et bien d’autres.
Et puisque la connaissance passe aussi par l’art de la détente, grande place sera laissée aux livres (avec une bourse et des cafés littéraires réunissant Rachida Ahali, Maxime Stroobant, Thomas Decreus et Christophe Callewaert, Marie Hermann, Julien Mischi, Anne Morelli et Daniel Zamora, Van Duppen et Hoebeke, Richard Wilkinson, Irène Kauffer, Stefaan van den Bremt ou encore Stefan Hertmans) mais aussi aux sciences et au sport (avec là aussi des débats qui promettent l’intérêt: les ondes gravitationnelles, le temps qu’il fera, Histoire de la climatologie, vie marine et changement climatique et qu’est-ce que la science). Et entre autres special events, on oublierait presque le septième art qui, pourtant, a une place non négligeable. Ainsi, seront proposés aux festivaliers des films importants comme 14-18: on croit mourir pour la Patrie, on meurt pour des industriels; Fuck Tina; SOMER; Merci Patron!; Who peace will it be; Comme des lions; Fidel es Fidel; Howard Zinn: une histoire populaire américaine ou Les hommes d’argile.
Bref, on pourrait encore passer un long moment sur ce programme mais le mieux est sans doute d’en prendre conscience vous-même. Des tickets duo pour le samedi et dimanche sont encore en vente à 17€ et vous trouverez toutes les informations sur le site de Manifiesta.
Quant à nous, nous laisserons le loisir à un nouveau venu, Paul Mohymont, de photographier et couvrir cet événement majeur à Bredene.