Georgio : « J’ai envie de faire la musique que j’aimerais écouter et qui n’existe pas forcément ! »

À quelques mois à peine de la sortie de son deuxième album Héra, Georgio était à Namur à l’occasion des Solidarités. Après un concert quelque peu chaotique, sous une chaleur caniculaire, nous l’avons rencontré afin de lui poser quelques questions.

Alors ce concert à Namur, chaud ?

Oui, c’est vraiment le cas de le dire, il faisait très très chaud. C’est d’ailleurs la première fois que je joue avec une aussi grosse chaleur. Les machines ont un peu morflé mais moi j’ai adoré parce que j’aime bien les concerts comme ça, un peu compliqué, tout en sueur !

Du coup, c’était vraiment un de tes pires concert niveau technique ?

Oui, grave ! En fait, l’écran d’un de nos ordinateurs s’est cassé. Il n’y avait plus de transparence et du coup ça a balancé un morceau de mon futur album, ce qui n’était pas du tout prévu !

Alors justement, parlons de tes albums. Tu as sortis quelques EP avant Bleu Noir, ton premier album, et dans chacune de tes productions il y a à chaque fois une empreinte particulière. Tu ressens le besoin de te réinventer à chaque fois ?

En fait, je ne ressens pas vraiment le besoin de me réinventer, je ressens le besoin de faire ce que j’ai envie de faire. J’ai plutôt envie de faire la musique que j’aimerais écouter et qui n’existe pas forcément. Mais je grandis et j’évolue aussi, j’ai des envies nouvelles et le but c’est bien évidemment de les réaliser. Mais je ne cherche pas nécessairement de me réinventer.

Tu avances plutôt au feeling alors ?

Oui totalement ! C’est vraiment instinctif…

Qu’est-ce qu’on peut attendre de ton prochain album alors ?

C’est un album avec un peu plus d’espoir que dans Bleu Noir. Il est surtout plus musical et je pense surtout qu’il ne ressemble à rien d’autre. C’est un ovni. Et je trouve qu’il est mieux écrit que Bleu Noir et qu’il respire plus.

La sortie est donc prévue pour le 4 novembre, comment tu envisages la suite ?

Alors, il va y avoir des clips et puis une tournée pour défendre un peu tout ça sur scène.

Tu viens de sortir un superbe nouveau clip inédit « Années sauvages ». Et dans celui-ci comme dans les autres, il y a toujours une très belle esthétique ; on peut les prendre comme véritables objets artistiques. Tu as toujours voulu diversifier ton projet artistique et offrir de la qualité partout, tant dans tes chansons, que dans tes visuels et dans tes clips ?

Oui, après je pense que le clip est fait pour être regardé donc autant qu’il soit le plus beau possible. Alors on cherche de bonnes idées pour le scénario puis pour la mise en scène et les images aussi.

Et comment t’entoures-tu pour la réalisation ?

Je m’entoure de personnes talentueuses. De gens dont j’ai découvert le travail et que j’admire. Après quand on travaille ensemble, ils me donnent des idées en fonction des clips que j’ai envie de faire.

Outre cet aspect esthétique soigné, tes textes sont également de grande qualité. Tu es un passionné de littérature alors tu te verrais écrire pour autre chose que le rap ? Un roman par exemple ?

Oui carrément ! Je me verrais même bien écrire des chansons hors rap. Écrire pour d’autres je pense que ça me plairait bien. Après, pour ce qui est de ma propre musique, j’ai toujours envie d’écrire du rap, quelque chose de rapide. Parce que j’aime le flow, j’aime quand il y a beaucoup de débit et qu’on peut rebondir avec des rimes et des mots. Le rap me plaît beaucoup pour ça mais pourquoi pas un jour écrire autre chose !

Et justement comment l’écriture est-elle venue ? Avec le rap ou tu écrivais déjà avant de rapper ?

Non, l’écriture est vraiment venue avec le rap. En fait, je suis venu au rap parce que j’aimais le rap et au début, quand j’ai commencé, j’aurais voulu qu’on m’écrive mes textes. Et après, je me suis mis à écrire parce que je n’avais pas le choix. Mais j’étais assez jeune, quand j’ai commencé j’avais 14-15 ans donc je n’avais pas encore grand chose à dire.

Ça a été une révélation pour toi l’écriture ?

Oui, ça a carrément été une révélation. J’ai très vite adoré ça !

Tu as des textes assez riche et pointilleux, tes mots sont toujours bien choisis. Comment se passe l’écriture pour toi ?

J’ai tout le temps envie d’écrire ; j’ai des idées, des images qui me viennent. Et souvent, c’est quand je suis dans la rue, en marchant, que je découvre des images qui me parlent et sur lesquelles j’aurais envie d’écrire. Après, j’écris souvent chez moi, le soir. J’essaye de mettre des mots, puis des rimes sur ces images. Et je me laisse aller en écoutant de la musique ou en suivant les sentiment qui m’habite à ce moment-là.

Tes textes sont de véritables histoires, très réalistes. Tu t’inspires de ça ; de ta vie, de la réalité tout autour de toi ?

C’est que ça ! Il n’y a pas plus énigmatique mais vrai de dire que l’inspiration vient de la vie. C’est avant tout ce que je vis, ce que je ressens, ce que je vois, ce qu’on me raconte et ce que je lis aussi.

C’est ton exutoire de coucher tout ça sur papier ?

Oui, c’est sûr qu’il y a quelque chose de très thérapeutique derrière l’écriture.

Tu en es arrivé à un point où tu te dis que ne pourrais plus passer ta vie sans écrire ?

Je ne pourrais tout simplement pas laisser tomber l’écriture. C’est un réel besoin pour moi. En plus, je pense que je ne sais faire que ça !

Tu parles des rêves dans une de tes chansons pour ton petit-frère, Anatole. À l’heure actuelle il y a beaucoup de jeunes qui se sentent largués de la société. Toi-même tu as arrêté tes études assez jeune alors qu’est-ce que tu dirais à tous ces jeunes ? De suivre leurs rêves ?

Oui, je pense que c’est important de suivre ses rêves, après il faut avoir une part de lucidité aussi… C’est en ça que les études sont plus ou moins importantes. Je crois que je fais partie des mauvais exemples de la société (rires) !

Tu penses que tu as eu de la chance d’arriver là où tu es aujourd’hui ?

Il y a forcément une part de chance, mais la chance tu la provoques ! En tout cas, il n’y a pas que ça. Il y a du travail aussi et beaucoup de détermination. Mais après, il y a certainement un facteur-chance qui entre en ligne de compte. Mais je crois vraiment qu’il faut le provoquer !

Alors, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite à présent ?

De vendre plein d’albums et de toucher le plus de personnes possible avec ma musique…

C’est tout ce qu’on te souhaite alors ! Merci Georgio !

Merci à toi !

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Interview réalisée par Alizée Seny

Georgio

Nouvel album « Héra » disponible en précommande

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