C’est une triste nouvelle en ce jour de fête nationale. Il incarnait à lui seul le bon belge, sympathique, généreux, fort en gueule. Jean-Marie Barbier, formidable second rôle du cinéma, nous a quittés.
C’était un peu une sorte de Droopy (vous savez le truculent chien blanc aux babines tombantes créé par Tex Avery) fait humain, comme le fait remarquer à très juste titre le site Cinevox. Durant près de quarante ans que ce comédien amateur s’est ainsi frotté à la scène dans des pièces, des opérettes ou des comédies françaises, avant d’intégrer le casting de l’émission « Ça va se savoir » sur AB3.
Un temps, visage du Festival du cinéma belge de Moustier, Jean-Marie Barbier n’avait pas besoin de forcer le talent ni de parler beaucoup, lui qui s’était fait héritier des films muets dans le Cowboy de Benoît Mariage où il tenait le rôle pas volubile pour un sou d’un ingénieur du son, aux côtés de François Damiens et Benoît Poelvoorde. Le début de ce qu’il appelait sa « deuxième carrière », sur le site whohub, interview dans laquelle il confiait aussi son admiration pour les films français de Fernandel, Bourvil ou Raimu. Et, honnêtement, ça se sentait.
Mais si vous n’avez pas vu ce film, vous avez certainement pu voir Jean-Marie Barbier ailleurs. Discret mais marquant, il a promené sa silhouette bien bâtie et sa moustache (qui lui donnait des airs bretons) dans nombre de films, surtout belges (la série Melting Pot Café, Les Rayures du Zèbre, Torpedo ou récemment Jacques a vu de l’ami Xavier Diskeuve)…
… mais aussi français comme, récemment, dans Bienvenue à Marly Gomont (revenant sur l’histoire de la famille du rappeur Kamini) où, comme à son habitude, il intervenait dans une scène, courte mais intense en cocasserie.
Fervent représentant du noir, du jaune et du rouge, Jean-Marie Barbier avait également participé à l’aventure des Diables Rouges au Mondial en intervenant dans le clip «Ta Fête» de Stromae dans le rôle d’un débonnaire tondeur de pelouse. Le comédien résidait à Forchies-la-Marche. Toutes nos condoléances à sa famille, et à la grande famille du Cinéma Belge qui vient de perdre un délicieux compagnon.
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