La Maison: Paco Roca à la reconquête de l’aventure d’une vie

Des murs, des fenêtres, un jardin aux recoins secrets. La vie s’y installe et le bâtiment devient maison. On la remplit avec des caisses, on y fait quelques transformations et l’avenir nous appartient comme les souvenirs qui vont se nouer telle des lianes au cocon familial? Une maison c’est l’aventure d’une vie, ou du moins d’une partie de vie; un personnage à part entière dont il peut être bien difficile de faire le deuil, malgré les apparences qu’on voudrait se donner. Comme le montre le très joli récit de l’Espagnol Paco Roca, à lire en prenant le temps de l’été, pourquoi pas.

La Maison - Paco Roca - Terrasse

Résumé de l’éditeur: Quand un être cher disparaît, la dispersion des objets qu’il a rassemblés sa vie durant donne le sentiment d’une seconde mort. Mais l’émotion est plus troublante encore lorsque ce décor était aussi celui de votre enfance. Un an après le décès de leur père, deux frères et leur soeur reviennent dans la maison de leur enfance pour en organiser la vente. Mais chacune des vieilleries qu’ils jettent réveille une part enfouie de leur mémoire. La crainte que les souvenirs de cette vie passée au côté de leur père s’évanouissent au fur et à mesure que la poubelle se remplit les engage dans un échange empreint de nostalgie.

La Maison - Paco Roca - Poubelle

Une porte qui se referme lentement, une clé qui tourne. L’homme qui part ne le sait pas encore mais sa maison ne verra pas le jour et l’air frais et vivifiant avant longtemps, un siècle, une éternité, un an. Le patriarche est mort, reste un vieux voisin qui regarde le jardin (secret) s’enliser dans le liseron, les ronces et le manque d’amour. La vie est ainsi faite et l’heure de votre départ n’est jamais prévue à l’avance. Reste la succession des vivants.

La Maison - Paco Roca - ancrage La Maison - Paco Roca - Saison - case finale

Et les vivants, un an plus tard, c’est peu dire qu’ils ne font pas grand cas de cette maison abandonnée, qui sent la poussière et le renfermé. On la vendra après l’avoir remise en état. Facile à dire mais pas si évident à faire. Et quand la nostalgie s’invite, que les souvenirs rejaillissent, voilà que l’ultra-occupé José prend le temps de la redécouverte et de l’attachement aux pans de son enfance. II s’émerveille sur ce lopin de terre qui lui a donné ses premiers frissons d’homme capable d’aider son papa. Cette maison, et s’il la gardait? Encore faut-il convaincre les autres membres de la famille.

La Maison - Paco Roca - Arbre genealogique

Le reste peut-être que Bénabar nous l’apprendra.

En attendant de voir ce qu’il en est vraiment de cette maison à la campagne, Paco Roca livre une jolie parabole sur la vie, à la fois lourde et légère. Le format à l’italienne prolonge le plaisir de lecture tandis que le trait rappelle un peu celui de Guy Delisle. Y compris dans les couleurs, un peu plates, vieillies, qui tranchent avec ce que promettait la couverture et engourdissent ce récit du quotidien dans le terne, parfois. C’est dommage mais c’est loin d’être essentiel car, entre hier, aujourd’hui et demain, Paco Roca force la parenthèse bénéfique et nous invite à regarder autrement ce qui fait notre « chez nous ». Un livre à lire, à vivre, une fois dans son existence.

La Maison - Paco Roca - Saison - couverture crayonne

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Titre: La Maison

Récit Complet

Scénario, dessin et couleurs: Paco Roca

Traduction: Jean-Michel Boschet

Genre: Drame familial, Chronique, Fiction autobiographique

Éditeur: Delcourt

Collection: Mirages

Nbre de pages: 128

Prix: 16,95€

Date de sortie: le 11/05/2016

Extraits:

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