Insaisissable surréaliste mais aussi réaliste fantaisiste, Clarke n’a jamais eu peur de se risquer à surprendre le lecteur. Ainsi, Mélusine, notre petite sorcière bien-aimée de la BD franco-belge a plus évolué dans les quatre derniers albums que dans les vingt précédents (et ce n’est pas près de changer) pour « accepter la réalité », un concept cher à l’auteur. Clarke n’a pas hésité à « sacrifier » un personnage emblématique tout en s’éloignant désormais de la série à gags pour en venir à des histoires longues. Avec, prochainement, même, une histoire en deux tomes.
Mais il serait bien injuste de résumer Clarke à son héroïne, puisqu’il livrait aussi, en ce début d’année 2016, un roman graphique inouï de maturité. Dilemma, un récit millénaire faisant le lien fictionnel mais drôlement bien étudié entre les philosophes grecs et l’Allemagne nazie. À côté de quoi, Clarke poursuit sa route en héritier de Ray et autres grands fantastiques et surréalistes belges. Un héritier inspiré et maniant le noir comme une seconde nature. De quoi donner lieu à quelques histoires courtes, effrayantes et transcendantes dans les Réalités Obliques dont le deuxième tome paraîtra en août. Nous avons parlé de tout ça avec le très sympathique auteur liégeois, bien dans son univers toujours en expansion.
Bonjour Clarke, sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Je suis en train de terminer le nouveau mélusine. Il s’appellera « L’année du dragon ». il me reste cinq pages à dessiner. Et puis, je suis sur deux autres projets pour le lombard…
Certaines séries ronronnent, rares sont celles qui évoluent aussi fortement que Mélusine. D’autant plus depuis quatre albums. Vous aviez envie de changement ?
Une fois aux commandes de la série, j’ai voulu du changement, oui. Même si ce n’était pas prémédité…

Le départ de l’autre papa de Mélusine, Gilson, y-a-t’ il été pour quelque chose ?
Bien sûr, en me laissant les rênes, il m’a en quelque sorte « forcé » à bouger. Et j’ai pris le seul chemin qui me semblait acceptable : le mien.
Finalement, Mélusine est passée de l’innocence à la maturité, non ? Fantaisie et naïveté ont fait place à la conscience du monde qui l’entoure en positif comme en négatif ? L’occasion pour le lecteur de voir que comme le nôtre, le monde des sorciers n’est pas à envier et connaît suicide, amours contrariés, difficulté à accepter la différence et autres tourments.
Ça, c’est dans ma nature. Introduire ces éléments (sexe, mort, drogue…) fait partie de ma façon de construire des histoires. Gilson était quelqu’un qui fonctionnait en circuit fermé : sa série n’était pas connectée au monde.

En tant que scénariste nouvellement intronisé, j’étais incapable de fonctionner comme ça. Ce n’est ni un jugement ni un reproche, juste deux façons de travailler radicalement opposées.
Finalement Mélusine a évolué avec son lecteur pour, à 20 ans, rentrer dans la vie active et désenchantée ? Elle doit, comme le lecteur, accepter la réalité (qui donnait d’ailleurs le ton à Réalités obliques).
Accepter la réalité, oui. C’est vital dans une série aussi longue, elle doit évoluer. Mais le risque de la démoder est aussi très grand, il faut donc faire bien attention à intégrer ces éléments dans un univers déjà mis en place sans le bousculer, en lui laissant son homogénéité.

Pourtant, difficile de faire accepter ces changements à certains lecteurs aimant (adorant ?) une BD figée et hermétique à tout élément perturbateur ? Vous avez reçu des critiques dans ce sens ? On en souffre ?
Beaucoup de critiques. Parfois très violentes ou négatives. Mais les positives le sont avec autant de force, en fait… j’ai appris à distinguer le public en deux catégories : les lecteurs ravis de découvrir et d’expérimenter du neuf, heureux qu’on les emmène ailleurs, et les acheteurs, qui veulent le même album chaque année, sans risque et sans surprise. Ces derniers se montrent parfois très virulents lorsqu’on touche à leur confort. Et non, je n’en souffre pas. Parce que, sans prétendre que j’ai raison, je crois en ce que je fais…
À l’heure où Spirou est confronté au monde moderne (notamment dans la série « vu par… »), où Lucky Luke n’est plus infaillible et où Batman a ses craintes et angoisses, en a-t-on fini avec les héros monolithique, type Tintin, qui ne (se) risquaient pas d’évoluer du premier au dernier album de la série ?
Ça fait longtemps que la BD, et la narration au sens large du terme, a évolué dans ce sens. Les gens ont grandi et sont heureux de lire ou de voir d’autres choses… les auteurs également, veulent dire d’autres choses. C’est bien.
De plus en plus d’auteurs n’hésitent pas à explorer la face sombre de leur héros (les films de Disney sur les méchants, Batman the dark knight…). C’est dans l’air du temps ? Qu’est-ce qui vous y a poussé ?
Je n’ai pas le sentiment d’explorer la « face sombre » de mon personnage, juste d’enrichir son univers et son caractère. Et ce qui me pousse à le faire, c’est juste l’envie de rester éveillé, intéressé par ce que je fais.

Au bout d’une vingtaine d’albums, avez-vous été lassé par votre personnage ? Le faire évoluer a-t-il été une manière de renouveler le propos et de « retomber amoureux » de Mélusine ?
Je ne me suis jamais lassé de mélusine. Les vingt premiers albums avec gilson ont été un plaisir. Même si, comme dans toute relation de longue durée, il y a eu des hauts et des bas. Mais construire un univers comme celui-là et avoir le luxe de l’enrichir durant autant de temps est extraordinaire.
Tuer Cancrelune (quoi de plus normal à l’ère des séries américaines qui n’hésitent pas à faire disparaître leurs personnages-clés, comme dans Game of Thrones) était-ce une décision facile à prendre ? Était-ce nécessaire ? D’autant que désormais, vous imposez un autre duo : Mélusine-Mélisande ? Il était important de continuer à évoluer avec un duo ?
Tuer Cancrelune était nécessaire, oui. Parce que je respectais ce personnage de Gilson, parce que j’étais incapable de l’animer correctement, et parce que je ne voulais pas le faire disparaître hypocritement au fil des pages. Il méritait mieux. Et un nouveau duo s’est imposé de lui-même…

Cette « poupée glycémique » n’apporte-t-elle pas de la fraîcheur et un humour différent, une touche de surréalisme ?
Le personnage de Mélisande est effectivement beaucoup plus proche de mon humour. Il est moins « tarte à la crème » que Cancrelune. Plus fin, à mon sens. Et plus débridé.

D’ailleurs dans « La ville fantôme », n’est-ce pas Mélisande seul ressort comique (ubuesque et absurde) de cette histoire ? Le ton étant résolument plus à l’aventure et au fantastique.
Oui. Le ton est plus à l’aventure, évidemment. Mais il fallait garder un ressort comique, c’était normal dans le cadre de la série. Et Mélisande remplit parfaitement ce rôle. D’autant que, dans les prochains albums, elle aura plus d’importance et un rôle plus marquant qui va emmener la série encore plus loin.

Autre changement, et encore plus dans ce 24ème tome, les albums de Mélusine ne sont plus depuis quelques temps une succession de gag mais des histoires longues. Cela fut-il facile de passer du court au long ?
Un peu difficile, oui. Car il fallait garder le ton général de la série et rendre les histoires plus complexes. Mais je suis plus naturellement un scénariste au long cours, donc cette évolution était naturelle…
Mais là où les derniers tomes étaient des histoires au long cours pouvant se lire comme une succession de gag (avec chute finale à chaque planche) ; cette fois, ce n’est plus vraiment le cas, c’est une histoire « à suivre ». Vous travaillez désormais différemment ?
Il y a, dans Mélusine, un thème principal par album et une histoire (ou en tout cas, un fil rouge) depuis bon nombre d’albums. Même avec Gilson. Les lecteurs semblent ne pas s’en être aperçus, c’est étrange. Sans doute parce que les histoires étaient plus simples. Mais désormais, les scénarios sont beaucoup plus complexes, oui. Encore une fois, c’est ce que je préfère faire : donner une identité forte à chaque album.

La parution dans Spirou a-t-elle due être repensée ?
Non, pas spécialement. L’album est paru dans le Spirou comme une histoire longue. C’est-à-dire par épisodes de six à huit planches. C’est la rédaction qui gère ce genre de choses.
Les prochains tomes seront du même acabit ?
Oui. Dorénavant, plus d’albums de gags. Les histoires de Mélusine seront des « longs ». Le tome 25 est presque terminé et je planche sur le scénario des tomes 26 et 27 qui seront une histoire en deux parties…
Vous jouez même à James Bond en vous autorisant un prologue. L’expérience aidant, vous vous autorisez plus de choses ?
Haha. Le coup du prologue est une façon, aussi, de prévenir le lecteur qu’il rentre dans une histoire longue. Une manière de planter le décor, en somme. Ce que je m’autorise doit toujours rester au service de l’histoire que je raconte.
Aussi, vous emmenez Mélusine dans un décor bien différent de son château, sa forêt et son école habituels, besoin de changer d’air ? De ne pas tourner en rond graphiquement ?
Il n’y avait pas de volonté particulière de « changer de décor ». Mais les histoires que je veux raconter ont commandé ce changement. Si je veux enrichir la série, il faut amener d’autres choses et surtout ne pas les perdre de vue ensuite, comme c’est souvent le cas dans les séries à gags, mais bien les intégrer à l’univers, les utiliser…
Quand vous avez commencé Mélusine, pensiez-vous que cette série durerait aussi longtemps et serait aussi populaire ?
Non. Pas un instant. Pour la bonne et simple raison que je dessinais pour moi et moi seul. Pour mon plaisir. Ce n’est que vingt ans plus tard qu’on réalise que cette série a perduré et qu’elle est plus ou moins institutionnalisée…
L’arrivée d’Harry Potter et le fait que le fantastique soit revenu dans l’air du temps vous ont-ils poussé à aller voir ailleurs, à prendre plus de risques pour mieux surprendre ?
Pas spécialement. Mais, par contre, on a pu parler de choses sans devoir les expliquer au lecteur, parce qu’elles étaient suffisamment entrées dans l’inconscient collectif pour être utilisées directement : les gens savent désormais ce qu’est un troll, un farfadet ou un sortilège…

Alors que certains auteurs n’hésitent pas à déshabiller leurs héroïnes, à en faire des fantasmes, ne vous l’êtes-vous pas interdit avec Mélusine ? Et quand, dans une scène, elle devait apparaître déshabillée, vous avez toujours joué de pudeur, important pour vous ?
Pas très important, non. Mais la parution de la série dans le Spirou a, en quelque sorte, conditionné son apparence. C’est un journal pour les jeunes et il n’y avait aucune raison de choquer inutilement. Maintenant, les temps ont changé et je pourrais probablement me permettre plus de choses. Mais ce sera à l’histoire de commander ça.

Aujourd’hui, qu’est-ce qui vous inspire, au sens large ?
Tout. Vraiment. Ça sonne sans doute comme une réponse un peu bateau, j’en conviens, mais ça va d’une simple conversation à une photo en passant par un film, une BD, un livre ou un article dans un magazine…
Et quelles sont vos influences, vos lectures, vos auteurs/réalisateurs/dessinateurs de chevet ?
J’en ai eu plus jeune, mais aujourd’hui, je suis heureux de tomber sur quelque chose qui me plaît, au hasard… Donc, rien de spécial sur ma table de chevet mais, au contraire, plein de trucs qui se succèdent dans le désordre.

Des coups de cœur parmi la jeune génération ?
Plein. Mais j’ai la flemme de citer des noms. Et puis, surtout, ça m’embêterait de me rendre compte à posteriori que j’en ai oublié…
Vous aimez surprendre en tout cas, dans Dilemma, paru il y a quelques mois et qui vous a pris plus de quatre ans à réaliser, vous donniez à votre histoire non pas une mais deux fins, un fantasme ? Comment vous y êtes-vous pris ?
Cet album traitait d’un choix, difficile. Il m’a semblé normal de ne privilégier aucune des deux solutions. Et donc de demander à ce que les deux soient publiées. Ce que le Lombard a accepté de faire.

Cette œuvre pourrait-elle être la plus personnelle ? Un tournant dans votre carrière ?
Tous mes albums sont personnels, même si certains le sont de façon plus déguisée que d’autres. Et je ne pense pas que ma carrière « tourne », haha. Selon moi, elle avance d’une belle ligne droite en accumulant les albums qui vont tous plus ou moins dans la même direction : celle de mon imagination.
Dilemma, comme dans Réalités ou Mondes Obliques, nous plonge dans la face obscure, des idées noires, vous aimez ça ? Êtes-vous du genre à broyer du noir et à vous décharger sur vos planches en mettant en scène des personnages torturés ? Est-ce introspectif ?
« Dilemma » et « Réalités Obliques » sont des albums probablement plus introspectifs, oui. Parce qu’ils parlent de ce qui m’habite de façon plus frontale que ce qu’on peut trouver, en arrière-plan, dans un « Mélusine » ou un « Mister President ». Mais je ne suis pas quelqu’un qui broie du noir. Pas du tout . Plutôt l’inverse. Simplement, ces albums proposent une vision du monde. La mienne, et la seule que je connaisse…

Je vois que vous participerez à l’album hommage aux Tuniques Bleues. Cela vous dirait de reprendre un jour pour un album ou plus un personnage que vous n’avez pas créé ? Un Spirou, par exemple ?
À priori, non. Mais bon, il ne faut jamais dire jamais, je suppose…

Beaucoup de héros sont adaptés au cinéma, ça vous plairait que Mélusine voie le jour sur grand écran ?
Je n’y pense pas. Je suis heureux des albums tels qu’ils voient le jour. Et les adaptations, en général, sont si pourries que je préfère continuer à ne pas y penser…
Quel est votre rapport au monde de la BD ? Quel est votre regard sur l’évolution de ce qui est désormais un marché ?
La BD a toujours été un marché. C’est ce qui en fait un média si particulier, d’ailleurs : une industrie qui repose uniquement sur l’imagination d’auteurs solitaires… J’ai un bon rapport à mon métier, j’y suis bien. Et un excellent rapport à la BD, j’adore ça.
Vous travaillez en atelier, idéal pour se sortir de la solitude qui peut entourer l’auteur de BD ?
Oui, bien sûr. Et puis, on peut se faire des grosses blagues, aller boire un verre, et surtout se découvrir des amis, en plus de collègues… (NDLR: du beau monde avec Ludo Borecki, Marco Venanzi, Benoît Ers, Marc Renier, Johan Pilet, Clarke, Batem, Corentin Longrée et Mathieu Barthélémy)
Dans les médias, en dédicaces, vous êtes plutôt rare, non ?
Sans doute. J’ai beaucoup de travail, j’ai des enfants, une vie de famille, plein de choses qui m’occupent. Et puis, je ne suis pas un grand fan de l’aspect « relations publiques » de mon métier…
Enfin, il y a votre blog Clarkorama sur lequel vous êtes très actif. Important pour vous d’entretenir le lien avec le lecteur ?
J’y suis très actif ? Je ne sais pas.
En tout cas, par rapport à d’autres auteurs qui possèdent leur blog, oui!
Je me contente de poster ce que je fais, sans trop y penser. En fait, je vais même trop vite pour ce blog, je programme les posts et je dois avoir quatre mois d’avance sur ce qui y paraît… Quant au lien avec le lecteur, je ne sais pas trop s’il existe vraiment. Mais le blog m’aura permis de découvrir certaines personnes très intéressantes, oui.
Quels sont vos projets ?
Mes projets ? Je travaille sur un nouvel album pour le Lombard. Un ouvrage assez volumineux, proche de « Dilemma » dans l’esprit. Puis aussi un troisième volume de « Réalités Obliques ». Je suis aussi sur les deux tomes du prochain « Mélusine » ainsi que sur un album de collaboration. Plus d’autres petits trucs à droite et à gauche. Ah oui, et également, j’écris deux scénarios pour d’autres dessinateurs…
Alléchant tout ça, on a d’ores et déjà hâte! Un tout grand merci Clarke
La plupart des illustrations reprises pour illustrer cette interview proviennent du blog de Clarke, une véritable caverne d’Ali Baba qu’on vous invite à visiter. Pour le reste, l’actu de Clarke est fournie, voici ses derniers ouvrages dont nous avons parlés:
Série: Mélusine
Tome: 24 – La ville fantôme
Scénario et dessin: Clarke
Couleurs: Cerise
Genre: Aventure, Humour
Éditeur: Dupuis
Nbre de pages: 48
Prix: 10,6€
Date de sortie: Le 03/06/2016
Résumé: En tant que meilleure élève de sa classe, Mélusine se voit assigner une mission beaucoup plus compliquée : se rendre à Harrebourg, le village natal de Malphastolas, le plus grand sorcier de tous les temps, et y régler les désagréments étranges (odeurs pestilentielles, bruits bizarres, apparitions infernales) qui terrorisent les habitants. Accompagnée de Mélisande et d’un lézard géant pour lesquels elle doit jouer le rôle de baby-sitter, Mélusine part pour Harrebourg où elle va découvrir que derrière ces phénomènes bizarres se cache un vieil ennemi à elle…
Extraits:
Titre: Dilemma
Récit Complet (à double-fin)
Scénario et dessin: Clarke
Couleurs: Cerise
Genre: Uchronie, Histoire, Thriller
Éditeur: Le Lombard
Nbre de pages: 136 (+ 6 pages de fin alternative)
Prix: 19,99€
Date de sortie: le 15/01/2016
Résumé: Grèce, 1934. Un jeune archéologue allemand découvre des manuscrits anciens au fond d’une grotte. Ils ont été rédigés par de grands philosophes tels que Platon ou Aristote, sur le thème du déterminisme. Par jeu, ces penseurs ont tenté de prévoir l’avenir du monde en se basant sur les éléments qu’ils en connaissaient. Et ils semblent avoir réussi. Que faire quand on a dans les mains toutes les clés pour faire perdre ou gagner une terrible guerre à venir ? Peut-on rester un patriote dans un pays dirigé par les nazis ?
Site Internet: Dilemma
Extraits:
Série: Réalités obliques
Tome: 2 – Mondes obliques
Scénario et dessin: Clarke
Noir et blanc
Genre: Récits courts, Fantastique
Éditeur: Le Lombard
Nbre de pages: 160
Prix: 16,95€
Date de sortie: le 16/08/2016
Résumé: Entre surréalisme, Quatrième Dimension et Idées noires de Franquin, Clarke signe la suite d’un livre unique en son genre, déclinant les concepts les plus inattendus en quatre fois quatre cases. Entre noir et blanc, angoisse et rire absurde, l’auteur de Mélusine ouvre une lucarne à quatre carreaux pour éclairer différemment notre réalité.
Extraits:
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