Je ne suis intervenu que pour donner un avis sur le scénario.
La société UBISOFT a investi près de 200 millions de dollars (pour un gain espéré de 1 milliard de dollars) sur ce jeu vidéo, des chiffres qui donnent le tournis… Sachant cela, ne pensez-vous pas que ce type de jeu vidéo fait plus connaître l’univers de la Révolution Française (avec des reconstitutions architecturales, urbaines incroyables) que tous vos cours, articles, livres universitaires réunis?
Oui évidemment, je ne suis pas sûr que cela fasse mieux connaître « l’univers de la Révolution » mais avec des millions de vente, il est hors de question d’ignorer ce jeu. Il faut en tenir compte, comprendre ce que cela apporte et voir les inconvénients.
Comme le déclarait si bien votre collègue Laurent Turcot, il faut savoir diversifier les supports pédagogiques et didactiques en tant qu’enseignant, d’accord avec ça?
Pas sûr du tout, mais on sait qu’on peut raisonner juste sur une figure fausse….
Une polémique n’est jamais vaine, elle oblige à réfléchir et à se situer. Elle a témoigné aussi de l’enracinement de notre mémoire et aussi du fait qu’il y a bien peu de pays dans lesquels des hommes politiques s’investissent dans un pareil débat !
Je n’ai jamais « joué » et je ne jouerai sûrement pas. Mais je dois dire aussi que je n’ai jamais vécu pendant la Révolution et que j’en parle quand même.
Je suis intéressé par la fantasy mais je ne suis pas connaisseur.
L’écriture scientifique de l’histoire possède ses limites, l’expérience du jeu (plus encore que le roman et la série) plonge dans une autre relation avec le passé ; il faut en prendre conscience, voir et discuter les limites (notamment sur le fait que le jeu permet de « revivre » indéfiniment une situation, ce qui n’est certainement pas sans conséquence sur le rapport au réel). De toutes façons, il faut intégrer ces dimensions dans notre approche du monde qui nous entoure.
Merci beaucoup Jean-Clément!
Propos recueillis par Dominique Vergnes