C’est presque l’été et pourtant, Futuropolis nous ramène à Un temps de Toussaint en rééditant une énième fois la nouvelle en bande dessinée d’Angelo Zamparutti et du formidable touche-à-tout Pascal Rabaté. Une nouvelle graphique à l’humour noir, caustique, dont on ne se lasse pas.’
Dans la grisaille d’un petit bar, les gorges se nouent et se dénouent, se gorgent d’alcool et se saoulent de brèves de comptoir comme dans n’importe quel petit village. Croque-mort et patron font marché autour d’une belle voiture d’occasion alors qu’un mort se fait enterrer. Le premier pleure un client parti chez la concurrence, les autres pompes funèbres du village, le second pleure un camarade qui ne viendra plus se rincer le gosier. Une perte sévère. Puis Dédé entre, pour téléphoner à son frère, hospitalisé, et lui jouer son lotto. Une suite improbable, sans aucune chance d’être tirée: 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7. Sauf qu’entre chance et malchance, avec un peu de hasard, la tragédie est en marche. Car Dédé va mourir, asphyxié, incendié, et son billet part dans la cheminé. Sauf que.
Tout juste 20 pages, pas une de plus ni une de moins, et pourtant tout est dit. De ce drame pouilleux, de cette farce macabre peinte avec brio par Pascal Rabaté. C’est aussi classe que noir, le rire est d’ailleurs plus jaune que noir. Pendant un petit quart d’heure, on est donc pris d’affection pour ces personnages si grossiers, n’ayant rien pour eux mais si bien rendu par le scénario de Zamparutti et le trait de Rabaté. Cette odeur de café miteux, on la sent, on y est. C’est court 20 pages, c’est long aussi quand on s’y immerge.
Titre: Un temps de Toussaint
Scénario: Angelo Zamparuti
Dessin: Pascal Rabaté
One Shot
Genre: Humour Noir, Drame
Éditeur: Futuropolis
Nbre de pages: 24
Prix: 6€
Réédition: le 04/05/2015
Extraits: