Dad, un amour de papa et de BD (Critique)

Diffusée depuis plus d’un an dans les pages de Spirou, Dad arrive enfin en album chez les libraires. Et, pas de doute, Nob est parvenu à créer une série, déclinée en gags d’une ou quelques planches, qui innove et offre un vrai beau renouveau dans les pages du journal du groom. Une vraie réussite élue meilleure série 2014 par les connaisseurs des Amis de Spirou.

Dad, c’est un papa bien dans son temps, qui essaie tant bien que mal de mener sa barque avec à bord quatre filles. Mais pas n’importe lesquelles, toutes sont d’âges différents (avec les problèmes et les comportements qui vont avec) et, surtout, de mères, voire conquêtes, différentes. Une vraie famille monoparentale mais aussi multiculturelle avec au milieu un Dad, jeune quadra parfois un peu perdu. Car, oui, entre Panda l’intello, Roxane la sportive, Ondine la branchée et connectée et Bébérénice le… bébé, il y a de quoi être perdu. Être papa d’une telle famille, c’est un job à temps plein (même s’il cherche aussi du boulot comme comédien, en même temps). Un sport même, car pour courir des tours de parc comme pour monter des meubles ou préparer la cuisine, le « girl-band » n’est pas enclin à laisser le moindre répit à Dad. Même la nuit venue.

Pas de doute, avec sa nouvelle série, Nob parvient à actualiser le thème de la famille pour le faire coller à notre époque où les familles monoparentales sont de plus en plus nombreuses. Est-ce un drame? C’est comme ça! Et Nob transforme cette réalité sous son crayon en éclats de rire de bon cœur. Fini le temps des familles idéalisées type Cédric, Boule et Bill et autre Petit Spirou dont les parents filent l’amour parfait sans, presque, un nuage. Ici, le fait est accompli et Dad est seul face à sa/son (ir)responsabilité de père dépassé par des filles pas méchantes mais qui peuvent se révéler être de fameuses biques. Et ce mélange d’humour et de situations (sans doute) inspirées de situations réelles donne un cocktail détonnant avec un zeste de belle et sincère tendresse.

Au final, Dad, c’est peut-être la série qu’il fallait pour le Journal de Spirou, fraîche, savoureuse, bien dessinée et, surtout, revitalisante. Pas étonnant d’ailleurs que Nob, nouvelle et très bonne recrue de Dupuis, ait très vite pris du galon (même s’il n’est pas de la dernière pluie avec déjà plus de 25 albums à son actif comme Mon ami Grompf) en rejoignant l’excellent Atelier Mastodonte et en dessinant quelques couvertures du Journal de Spirou dont sa prestigieuse et fantastique couverture du dernier numéro de Noël. Pas de doute, les éditions au calot ont trouvé la perle rare avec ce surdoué du dessin. Et un deuxième album de Dad est d’ores et déjà prévu un peu plus tard cette année. Tant mieux, ne boudons pas notre plaisir.