La banque passe la deuxième et reste passionnante (Critique + Concours)

Concours en fin d’article

On les attendait autant au tournant qu’on en nourrissait une certaine attente!  La Banque fait son grand retour (quelques mois seulement après le deuxième tome) avec, si les deux scénaristes Philippe Guillaume et Pierre Boisserie restent aux commandes (les deux se sont trouvés puisqu’ils écrivent également les histoire de la série Dantès), un nouveau dessinateur à la barre, un Breton, talentueux qui plus est. Car oui, pour continuer les aventure de la deuxième génération des Saint-Hubert, il fallait que Julien Maffre laisse sa place au dessin à Malo Kerfriden, pour un changement de style (pas déplaisant du tout, une fois qu’on s’y est fait et qu’on a passé la couverture, assez laide, ne reflétant pas vraiment la beauté du dessin de Kerfriden, une fois les premières pages lues. Mais surtout un changement d’époque…

Les Aïeux vieillissent et les enfants vieillissent, et 9 ans ont passé depuis que nous avons laissé Charlotte de Saint Hubert en exil en Algérie jurer haut et fort La Banque extrait Page 3qu’elle et sa famille (son clan même) referaient fortune pour regagner la France et retrouver leur rang. Christian de Saint-Hubert, lui, fondateur de la Banque Générale, se remettait de sa désillusion d’avoir perdu le chemin de fer dans lequel il misait tant. Huit ans plus tard, disions-nous, nous sommes en 1857 et Paris est en proie aux grands travaux du Préfet de la capitale, le Baron Haussmann, décidé à tirer la ville de son insalubrité moyenâgeuse. Le changement est à l’heure et à l’oeuvre mais les tensions entre les deux clans Saint Hubert ne se sont pas apaisées. Charlotte rentre d’Algérie avec ses deux enfants Odile et l’incapable Jacques Léomant. Mais depuis toutes ces années, rien n’est pardonné, ni même oublié. Et la rancœur est tenace pour les enfants de Richard. Enfin, les enfants… L’un d’eux,La Banque extrait Page 6 Victor (d’ailleurs difficilement reconnaissable, sans doute le seul inconvénient d’avoir changé de dessinateur), est d’ailleurs le fils lâchement abandonné de Charlotte. Est-ce pour cela qu’il adopte un comportement nocturne criminel? Toujours est-il que lentement, les deux fils de Richard (le dernier s’étant investi en homme d’Église, loin des complots financiers de sa famille) se prépare à assurer la succession de leur père mais aussi les concessions immobilières les plus intéressantes. Charlotte, elle, régit d’une main de fer la vie de Jacques qui s’évade dans les écarts mais accomplit quand même la volonté de sa mère: devenir agent de change et occuper une place de choix pour assouvir sa vengeance et retrouver un statut social élevé. Sauf que rien n’est simple dans un monde ponctué par les financiers.

Enterrements, meurtres, malaise, exil, secret, coup bas et coup de canne, mine de rien cette épopée de la Banque devient au fil du temps et des pages, un véritable Dallas doublé d’un Monopoly à taille réelle façon XIXème. Un Dallas perdu à l’âge des grandes transformations, des La Banque extrait Page 8révolutions paysagères du Second Empire, soudé par l’acharnement que se portent deux parties d’une même famille, déchirée. Et La Banque n’a rien à envier aux grandes épopées du bout du monde, tant Paris et sa finance banquière imposent un véritable terrain de jeu, meurtrier et flatteur des plus vils instincts de l’homme. Le tout sévèrement documenté, de manière à rendre cette fiction toujours aussi enrichissante et intelligente (avec en plus six pages de documentation et d’explications rédigée par Philippe Guillaume). La Banque reste une série haut de gamme, très estimable et intelligente autant qu’intelligible. Peut-être même un peu plus que les deux précédents opus, même. Avec en plus le bon goût de ne pas nous abreuver à outrance de scènes de nudité. Ce qui tranche comparé à de nombreuses séries dessinées comme télévisées  qui pensent que la représentation d’une époque passe obligatoirement (et grossièrement) par la monstration en long et en large de ses appétits et démons sexuels. Ouf, Boisserie, Guillaume et Kerfriden passent outre ce piège et c’en est d’autant plus estimable! C’est donc un plaisir de passer en revue 60 ans de l’histoire économique en leur compagnie. Et le machiavélisme infernal dont les Saint Hubert font preuve ne font que donner envie d’attendre la suite!

16/20

Pierre Boisserie, Philippe Guillaume et Malo Kerfriden, La banque: Deuxième génération 1857-1871, Tome 3: Les comptes d’Haussmann, Dargaud, 48p., 13,99€.

Quelques extraits:

Par Alexis Seny

En plus, on vous l’offre!

/!\ Concours: 1 exemplaire à gagner

Réservé aux Belges

Comment faire?

1) Avoir liké les pages de Branchés Culture et Dargaud

2) Avoir liké et partagé le post Facebook du concours

3) Répondre en message privé ou sous cet article du blog: « Combien d’arrondissements possédait Paris avant les grands travaux d’Haussmann? »

4) Question subsidiaire (toujours en MP ou sous cet article): combien de cases ont été dessinées dans ce troisième album?

Concours jusqu’au 20 février, bonne chance à tous 🙂

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