Dark Summer (Paul Solet, 2015)

Dark-Summer-Poster

Un jeune hacker assigné à résidence et sous surveillance via un bracelet électronique entre enfin en contact (par vidéoconférence)  avec la fille dont il est amoureux. Manque de chance, cette dernière lui déclare qu’il va enfin « ressentir ce qu’elle ressent » avant de se suicider sous ses yeux. Dès lors, l’adolescent va être confronté à une entité (celle de la fille évidemment) de plus en plus vindicative…

L’atout majeur de ce Dark Summer réside dans une réalisation sobre mais portée sur un sens aigu de l’esthétisme. Le jeu sur les musiques et les sons est particulièrement travaillé et accroît le sentiment de claustrophobie et de malaise général. Les manifestations surnaturelles, à défaut d’être innovantes, sont tout à fait réussies, du moins jusqu’à l’apparition du fantôme, beaucoup plus discutable. On peut aussi souligner le personnage sympathique que joue Stella Maeve (l’amie du personnage principal secrètement amoureuse de lui) et la prestation toujours réjouissante de Peter Stormare.

Malheureusement, le film souffre de bien des défauts. D’abord, à aucun moment je ne me suis senti une empathie pour le protagoniste. C’est un adolescent qui dépasse le stade de la réserve. Il est presque totalement mutique, que ce soit avec ses deux amis ou avec l’agent qui s’occupe de le surveiller et de le voir chaque jour (le personnage de Peter Stormare, qui n’apporte pas grand-chose au scénario), et ce alors qu’il est agressé de plus en plus violemment ou en vient à se mutiler (par ailleurs, ses deux amis n’insistent pas trop pour le sortir de là ou pour ramener des gens compétents : médecin, policiers ou autres). A un moment, il ose tout de même quitter la maison, avant que le bracelet passe au rouge et qu’il soit repris par la police. Pourtant, il va persévérer dans son silence et personne ne va avoir l’idée de vérifier ce qui se passe à l’intérieur de la maison. Tout cela fait qu’on peut difficilement s’identifier aux personnages (tout au plus peut-on avoir une sympathie pour le personnage de Stella Maeve) et que l’ensemble sombre petit-à-petit dans l’incohérence et l’invraisemblance. Le bouquet arrive à la fin, alors que les personnages découvrent la machination du fantôme. Tout est montré très (trop) rapidement (alors que le rythme général du film est, lui, assez lent) au point d’en rendre la compréhension fastidieuse et, au final, la motivation première du spectre n’est pas claire non plus.

Bilan : un film qui se laisse voir pour ses effets plutôt réussis, mais hélas bien trop peu (ou mal) écrit pour être vraiment intéressant car le peu de scénario insufflé en seconde partie ne tient pas la route.

Dark Summer, de Paul Solet, avec Keir Gilchrist, Stella Maeve, Grace Phipps, Peter Stormare. Distribué par IFC Midnight, 2015. Durée : 1h21.

Par Gérald Sanzo.

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