C’était un conte de Noël…: Serge mort pour le crime, né pour une vie Extra-Muros (2)

Première partie à lire ici

… « On veut me remettre en cabane« , l’ex-champion de la cavale se sent trompé alors qu’il n’a rien fait de mal. Tous les matins de Noël connaissent la nuit. Celle qui exauce les promesses mais fait aussi tomber les étoiles et noircit les lumières. Serge ne sait plus quoi faire et sent le Serge Thiry Extra Murospoids de la détresse. « On veut faire interdire mon livre! » Oui, son livre de la vie, Extra-Muros Les métamorphoses d’un voyou, celui écrit il y a quelques années, à quatre mains, avec Mireille Maquoi. Ce livre-là qui a signé son testament: l’héritage du bandit repenti et revenu à lui, au plus profond de son humanité, pour tenter de faire le bien. Un bien désormais à destination des écoles, d’une part, et des personnes à mobilité réduite, d’autre part. Pour que tous puissent être extra-muros, sans emprisonnement, quel qu’il soit.

« Dans les écoles, les professeurs et les directions me font confiance, explique Serge. Je pars tel un pèlerin avec ma guitare et mon bagage pour rencontrer des classes entières. Leur parler de ma vie, de la délinquance, leur enseigner le droit chemin, mais également qu’il faut savoir faire des erreurs. » L’enseignement de ce professeur d’un jour est enrichissant. Et son livre, facile à lire mais rempli de vraies valeurs, est parfois commandé en vingt exemplaires pour le faire lire aux élèves. « En plus, on me fait confiance et j’ai de plus en plus de retraites à organiser. On me donne un budget, je le gère et l’utilise au mieux pour en tirer le maximum.« 

Puis il y a Extra Muros, l’ASBL de Serge qui, plusieurs fois par année, permet à des personnes en fauteuils roulants de voyager sans restriction et de gravir des monts, de profiter du sable et de beaux paysages comme en Bretagne. « Je prône la solidarité, le partage, la vraie vie. Je veux1476327_506942036079953_1156109218_n faire se côtoyer les différences au jour le jour, pas seulement quelques heures! »

Et si son action change des vies et mobilise de nombreuses personnes, Serge ne peut s’empêcher de se sentir seul dans un nouveau combat. « Je pensais en avoir fini avec mon passé. Mais on me voit toujours comme j’étais avant. Mais je suis bel et bien sorti de mon costume de voyou. Aujourd’hui on attaque ce qui fait que je suis moi, ma réinsertion, ma résilience. » Ainsi quelle n’est pas sa surprise lorsque son livre est attaqué en justice par une de ces anciennes compagnes dont il n’avait plus de nouvelles depuis bien longtemps. Motif? Elle s’est sentie atteinte dans sa vie privée et par une vérité tronquée. Serge est accablé: « Je ne pouvais pas faire l’impasse sur cette personne envers laquelle je me sentais redevable puisqu’elle m’a aidé. Mais, avec l’auteure on a modifié les noms.  Mais cette personnes et ses avocats viennent avec des détails, comme la marque de la voiture alors que ça fait neuf ans et demi que la personne a changé de voiture (ndlr. le livre a été publié il y a moins de deux ans); comme la maison de maître dans laquelle elle habitait… alors qu’il y en a toute une flopée de ces maisons à Braine-L’Alleud. C’est ridicule. En plus, les gens de la région qui la connaissent et ont lu le livre ne savent même pas qu’il s’agit d’elle. C’est bête, mais en portant l’affaire à la justice, elle se fait connaître, sort de l’anonymat et montre que c’est bien d’elle dont il est question. Bref, elle se serait tue, personne ne le saurait. Mais je crois que ces gens sont des voyous, ce n’est qu’après l’argent qu’ils courent. Ils demandent une quinzaine de milliers d’€ de dommages et intérêts. Or, le livre n’a été tiré qu’à 800 exemplaires. » Mais, les plaignants demandent aussi à ce que ce livre soit interdit en Belgique. Et là, c’est trop pour Serge, car ce livre, c’est tout. Ce qui fait vivre son ASBL. Ce manuel d’utilité publique qui fait le plaisir des enfants et le bonheur des enseignants.

1014254_600629369959676_182694312_nD’autant plus que Serge n’est pas incriminé, seule l’auteur (la seule à avoir signé le livre) et la maison d’édition Lettres du monde sont visées. Serge, alors que c’est son histoire, n’a que le droit de se taire. Ou de prendre un avocat, une solution trop onéreuse. « Je suis chômeur, avec 900€ par mois, les trois-quarts partent pour payer mon loyer. Je ne me plains pas, je n’aurais pas fait le con pendant 40 ans, je n’en serais pas là. Mais je pourrais travailler mais alors, je ne pourrais pas être bénévole, aller voir les gosses dans les écoles etc. C’est ma mission. Alors j’ai demandé à mes contacts, les avocats que j’avais croisés dans des émissions de tv et qui m’avaient dit qu’ils m’aideraient. Aucun ne veut me défendre en pro deo. Moi, je ne sais pas payer. Et en plus, je n’ai jamais payé un avocat depuis 1970. Pas même dans mes années de banditisme.« 

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Un jour, en se promenant dans sa propre rue, Serge tombe nez-à-nez avec la « victime ». Serge essaie de lui parler, celle-ci file au commissariat de police pour porter plainte pour harcèlement. Serge soupire: « Je pensais que pour qu’il y ait harcèlement, il devait y avoir répétition et intention de nuire. Mais non, j’étais à deux pas de chez moi, sans rien faire de mal et elle a filé chez les flics« . Les mêmes qui, lorsque Serge a voulu porter plainte « poliment et respectueusement » contre la cabale menée à son encontre etSerge Thiry seul contre le préjudice causé à l’ASBL, n’ont pas pris note de cette plainte mais ont en plus accusé Serge d’outrage à agent. « C’est comme si le fait d’avoir été en prison de nombreuses années (mais d’en être sorti depuis bientôt 11 ans!) m’empêchait d’avoir les mêmes droits que n’importe qui. On peut porter plainte contre moi, mais moi je ne peux rien faire. » Et l’homme qui croyait à sa bonne étoile, qui vivait carpe diem, de voir un certain cauchemar recommencer et de se demander, alors qu’il pense ne rien avoir fait de mal, « Que faut-il pour qu’on me laisse tranquille?« 

http://www.rtl.be/videos/video/329485.aspx

pétition ici: https://14202.lapetition.be/

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