La nuit des morts vivants: les fautes du père font le bonheur du lecteur

Bientôt Halloween, c’est vrai! Mais force est de constater que les zombies ne sont plus seulement un phénomène d’octobre. Tout au long de l’année, ils hantent les bouquins, le cinéma et autres séries télévisées (Walking Dead, vous avez dit?). Et ce n’est pas à l’approche du fatidique 31 octobre que nous allons bouder notre plaisir! Le prolifique Jean-Luc Istin (il a créé quelques-uns des plus grands fers de lance des éditions Soleil avec différents contes, les Merlin ou encore Le sang du dragon) s’essaie aux histoires de zombie avec le talentueux Italien Elia Bonetti (Dogma chez Soleil). Ou plutôt à la réécriture d’un mythe du 7ème art qui fêtera bientôt ses 50 ans: La nuit des morts vivants de Georges A. Romero.

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Le pitch reste classique: le jour d’Halloween, comme chaque année, Lizbeth quitte mari et enfants pour rejoindre son frère, Leland, et visiter la tombe de leurs parents adoptifs, à des lieues de là. La neige tombe, soufflerie et musiques vont fort, le moteur aussi. Et rien n’attire l’attention de Leland et Lizbeth sur les événements étranges qui se trament: ils quittent l’humanité pour se retrouver aux portes de l’inhumanité. Pendant ce temps-là, le mari de Lizbeth et leurs deux enfants sont eux aussi aux prises avec cet effrayant constat où les morts reviennent à la vie.

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Passé une intro qui n’est pas sans rappeler 28 jours plus tard (parmi de nombreux clins d’oeil, le tandem nous embarque ensuite dans la séance de psy de l’héroïne Lizbeth, obsédée par la mort. La psy lui propose une séance d’hypnose dont toute la suite va découler: rêve ou réalité? La suite nous le dira sans doute.

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Sur le scénario d’Istin, allant à l’économie des mots et des dialogues mais surtout à l’essentiel sans s’encombrer de trop de phrases, Bonetti s’est saisi de cette liberté pour livrer un dessin classique mais efficace, rappelant beaucoup les comics et à l’ambiance saisissante. Comics oui, mais en grand format, ce qui permet de donner au dessin et aux cases une amplitude qui ne fait que renforcer la puissance du récit entre cases sur deux pages et « split-screen » ingénieux.

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De cette relecture (plus qu’adaptation), on peut regretter l’absence de la critique originelle du capitalisme (fort présente dans l’oeuvre culte de Romero), mais il en reste un honnête ouvrage, divertissant et apportant une petite dose de psychologie au personnage principal. Et si la lecture est beaucoup trop rapide à notre goût, le suspense s’affole tant qu’au fur et à mesure des cases et jusqu’au final implacable et relançant l’intrigue, on se prend à attendre les deux prochains tomes avec impatience. À suivre donc, en espérant qu’ils arrivent vite!

14/20

La nuit des morts vivants, Tome 1: Les fautes du père, par Jean-Luc Istin et Elia Bonetti, Vents d’Ouest, 56 pages, 14,50€.

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