La Gazette du BIFFF #4 : un concert de VHS from Space, une gamine qui se prend pour Frankenstein, des chasseurs de paranormal qui n’en mènent pas large et une danseuse vampire aux dents longues. Le BIFFF a atteint sa vitesse de croisière

Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le coeur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, ne ratez pas notre rendez-vous (quasi) quotidien de la gazette du BIFFFTout, vous saurez tout sur le 42e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide !

Tout d’abord revenons un instant sur la journée d’hier, et sur la projection du film belge The Belgian Wave  de Jérôme Vandewattyne au Ciné 2, une projection sold out, qui fut suivie par un concert de VHS from Space, le band du même Jérôme Vdw, un band que j’apprécie particulièrement.

Voici en image quelques clichés du concert de VHS from Space captés pour Branchés Culture par mon photographe Fabian Braeckman, présent au BIFFF pour la circonstance.

N’oublions pas non plus l’accro du BIFFF du jour qui aujourd’hui est Cyril Wilfart, programmateur – animateur à Classic 21 et capté ici sous la lumière étrange du concert des VHS from Space. Merci à lui.

(c) Jean-Pierre Vanderlinden

Mais revenons en à la programmation du jour,  nous sommes vendredi 12 avril et j’ai mis trois films à mon programme.

Tout d’abord en route pour le Ciné 1 avec à l’affiche à 14h00 THE ANGRY BLACK GIRL AND HER MONSTER de Bomani J. Story

Véritable surdouée en sciences, la jeune Vicaria semble promise à un avenir radieux. En théorie, du moins. Car, en pratique, le déterminisme social est une saloperie de gangrène pour les plus ambitieux : entre un prof raciste, un quartier dominé par la trinité du crack, des gangs et des fusillades, et des flics un peu trop zélés sur le délit de sale gueule, Vicaria ne baigne pas vraiment dans un environnement serein. Quant au cocon familial, c’est encore pire : une mère assassinée, un frère fraîchement trucidé par les dealeurs du coin et un père complètement défoncé. Tellement défoncé d’ailleurs qu’il ne s’est même pas aperçu que le cadavre de son fils avait disparu. Et pour cause : Vicaria l’a rapatrié dans son labo secret pour lui appliquer ce qu’elle maîtrise le mieux, sa science. Car l’adolescente n’a désormais plus qu’un seul but : traiter la mort comme une maladie, trouver un remède, éradiquer la maladie et faire disparaître une fois pour toutes la mort de sa vie. Forcément, avec un esprit aussi brillant, elle finit par y arriver et son frère est bel et bien de retour. Moins causant, moins souriant. Moins… humain, en fait.

Bon alors, j’ai beau y réfléchir, je n’ai franchement pas aimé grand chose de ce film.

Le sujet de base semblait intéressant, mais la réalisation assez banale, le jeu des comédiens peu convaincant, le scénario vu et revu, et l’hommage complètement raté au mythe de Frankenstein m’ont plongé dans une torpeur et une suite de baillements réguliers qui en disaient long sur le peu de plaisir que j’ai pris à la vision de ce film qui fait nonante minutes et m’a paru durer une éternité.

Et puis surtout, on ne s’attache à aucun personnage, le monstre est mal fichu, les dialogues sans grand intérêt et plusieurs incohérences dans le scénario n’arrangent rien au naufrage.

A mon sens le pire film que j’ai eu à visionner jusqu’ici au BIFFF cette année.
A oublier très vite.

Note : 8/20

Original Title : THE ANGRY BLACK GIRL AND HER MONSTER
Director 
: Bomani J. Story
Screenplay : Bomani J. Story
Cast : Laya DeLeon Hayes, Denzel Whitaker, Chad L. Coleman, Reilly Brooke Stith, Keith Sean Hollisay, Amani Summer Boyles & Edem Atsu-Swanzy
DOP : Daphne Qin Wu
Producer : Darren Brandl, Jack Davis & Bomani J. Story
Production : Crypt TV
Distribution : Yellow Veil Pictures
World Sales : RLJE Films / Year : 2023 /Country : 

Audio : English
Subtitles : FR / NL
Running time : 91′

Genre(s): fantasy, horror

Toujours au Ciné 1 – eh oui aujourd’hui je ne vais pas changer de salle ! – le BIFFF nous propose à la séance de 16h30 CANCELED d’ Oskar Mellander

Alors qu’il tutoyait les sommets des réseaux sociaux avec son émission « Gone Ghosting », Alex vient d’être balancé par un ancien caméraman aigri sur ses fausses rencontres paranormales. Un très mauvais buzz qui a fait fuir les sponsors, vidé les caisses et qui fait désormais passer Alex pour un Depardieu du surnaturel, un escroc de l’ectoplasme, un abuseur de crédulité. Bref, un influenceur… Bien décidé à se payer un come-back tonitruant, Alex casse sa tirelire et emmène son équipe dans un manoir abandonné au passif bien macabre. Le but ? Laisser tourner les caméras sans arrêt, capitaliser sur le massacre commis sur place pour l’ambiance, et espérer capter quelque chose. Un rideau qui bouge, un verre qui se brise, une ampoule qui pète, n’importe quoi pourvu que ses followers puissent à nouveau avoir foi en lui. Et c’est là que la plus-value d’une véritable maison hantée saute aux yeux : plus besoin de raconter des bobards quand des esprits frappeurs se chargent de l’animation. C’est gratos, vachement bien fait mais, seul point négatif, c’est quand même un chouïa mortel…

Après l’expérience peu emballante du film précédent, je mettais pas mal d’espoir dans celui ci, et il faut bien dire que passé la première demi heure du film, assez réussie, on se dit que ça n’a pas l’air de décoller et qu’on va avoir droit à tous les clichés du film de maison hantée, avec des jumpscares parfois efficaces mais rien de très angoissant non plus.

De plus le film suggère plus qu’il ne montre, ce qui n’est pas toujours en soi une mauvaise chose, mais ici le réalisateur est visiblement le champion du hors champ et le scénario peu inventif n’arrange pas vraiment les choses.

Dommage, car je suis en général assez conquis par les films scandinaves mais celui ci, même s’il se laisse regarder avec plaisir ne casse pas trois pattes à un canard non plus.

Bien mais sans plus, et peu original.

Note : 10,5 /20

Original Title : CANCELED
Director 
: Oskar Mellander
Screenplay : Paolo Vacirca & Henry Stenberg
Cast : Vincent Grahl, Fanny Klefelt, William Wasberg, Felicia Kartal, Emma Valev, Klas Wiljergård & Kacper Migas
DOP : Mårten Stenberg
Producer : Paolo Vacirca, Alexander Eriksson & Joakim Lundell
Production : Scandinavian Content Group
Distribution : TrustNordisk
Year : 2023 / Country : Sweden / Audio : Swedish

Subtitles : EN / FR / NL
Running time : 96′

Genre(s) : ghost movie, horror

On continue la journée avec le très attendu ABIGAIL de Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gillett à 19h00 au Ciné 1

(c) Jean-Pierre Vanderlinden

Un baby-sitting à 50 millions de dollars ? Franchement, qui refuserait ? Certainement pas cette bande de criminels amateursqui a une seule mission: surveiller la gamine fraîchement kidnappée d’un puissant magnat de la pègre. Juste une nuit, dans un manoir isolé mais qui taperait facilement dans les 5 étoiles si on devait le noter, le temps que papa verse la rançon. Alors que nos bras cassés commencent leur nuit en hésitant entre une partie de billard et un verre de whisky à 500 dollars, les portes du manoir se ferment. À double tour. Les fenêtres se verrouillent, les sorties de secours sont condamnées, et des grilles en métal dignes d’une banque suisse viennent compléter le dispositif de sécurité. De l’excès de zèle ? Noooon, car nos joyeux drilles vont très vite découvrir que la petite Abigail n’est pas leur prisonnière. C’est même plutôt le contraire.

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’Abigail a attiré la grosse foule au BIFFF et la salle est quasi remplie lorsqu’une petite troupe de danseuses ensanglantées en tutu fait son apparition sur scène et nous offre un ballet sur la musique du Lac des Cygnes de Tchaïkovski.

Ajoutez à ça un petit film de quelques minutes qui nous montre les réalisateurs du film et les principales comédiennes nous adresser un message bien sympa pour cette première internationale à Bruxelles, et vous avez un parfait écrin pour ce métrage très attendu.

Et cette fois, on ne va pas être déçu, que du contraire même, car Abigail est un film formidable qui contient tous les ingrédients qu’on peut attendre d’un film de ce genre.
Un bon scénario, des personnages marquants, des effets spéciaux impeccables, des plans cinématographiques réussis, de l’humour, du sang, et une photographie de très belle qualité.

Et puis il y a les comédiens, tous formidables, avec une mention particulière pour la jeune Alisha Weir, formidable dans le rôle de Abigail.
Le film réussit la performance non négligeable d’apporter une certaine inventivité originale au mythe du vampire, ce qui n’est pas rien.

Le duo Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (SOUTHBOUND, WEDDING NIGHTMARE, SCREAM 6), ont toujours eu l’art de pouvoir réinventer le genre, et cet Abigail a tout du film parfait pour nous mettre une trouille haut-de-gamme !

Une vraie réussite à ne pas rater en salles!

Note : 17 /20

Original Title : ABIGAIL
Director 
: Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gillett
Screenplay : Stephen Shields & Guy Busick
Cast : Melissa Barrera, Dan Stevens, , Kathryn Newton, Will Catlett, Kevin Durand, Angus Cloud, Alisha WeirMatthew Goode & Giancarlo Esposito
DOP : Aaron Morton
Producer : William Sherak, James Vanderbilt, Paul Neinstein, Tripp Vinson & Chad Villela
Production : Projet X Entertainment / Vinson Films / Radio Silence Prod
Distribution : Sony Belgium /Year : 2024 / Country : Ireland/ USA / Audio : English / Subtitles : FR / NL / Running time : 110′ / Genre(s) : Horror/ vampire

 

La Gazette du BIFFF c’est fini pour cette fois, rendez vous très bientôt pour une nouvelle gazette, toujours dans les colonnes de Branchés Culture.

Et en attendant bon film, goede film !

Jean-Pierre Vanderlinden

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