Thriller danois aux multiples couches d’intrigues, ce troisième opus – Le Passé doit Mourir – de Katrine Engeberg est absolument captivant. La disparition d’un jeune adolescent, Oscar, est le début d’une enquête qui va mener à des révélations plus glauques les unes que les autres. Très bien écrit, totalement addictif, on plonge avec les enquêteurs dans l’histoire d’une famille de notables et on ne peut imaginer tout ce que cette dernière cache sous ses tapis persans… Un livre qui pousse à découvrir les deux premiers tomes, L’enfant Etoile et Le Papillon de Verre… Petit bémol, comme avec pratiquement tous les romans scandinaves, des noms de lieux et de personnages difficiles à lire et à retenir. Mais l’effort en vaut la peine. Ce thriller est génial. Il se découvre comme on pèle un oignon : couche après couche… mais prenez garde à l’effet piquant !
Résumé de l’éditeur : Lorsque Oscar Dreyer-Hoff, quinze ans, disparaît, la police ne sait que penser. Le canot en bois de la famille s’est volatilisé et le jeune garçon a laissé derrière lui une lettre un peu étrange, suggérant une fugue. Peut-être vers l’une de ces forteresse maritimes dont on distingue au loin les phares. Pourtant, cette hypothèse ne convainc pas l’inspecteur Jeppe Korner et sa coéquipière Anette Werner qui, en creusant, en vont pas tarder à s’approcher de secrets que tout le monde croyait bien enfuis. L’urgence, alors, monte d’un cran : à chaque heure qui passe, les chances de retrouver l’adolescent en vie s’amenuisent.
Katerine Engberg est née en 1975 à Copenhague. Avec son premier roman, L’Enfant Etoile, elle a connu un succès international. Une révélation confirmée par Le Papillon de Verre et qui l’a installée comme l’une des nouvelles stars du polar scandinave.
Ne vous fiez pas à la joie suscitée par les couleurs des maisons de Copenhague, l’ambiance de ce thriller est sombre, stressante et remplie de secrets qui peinent à se dévoiler. On navigue plus souvent sous un ciel chargé que lumineux. Puis, il y a ces anciennes forteresses établies sur de petits ilots en mer, à l’entrée de la ville, afin de protéger cette dernière des attaques. C’est également là qu’une partie des recherches se déroule… Et ça ajoute encore au climat… quelque chose d’éloigné, de seul, perdu en mer…
Ce roman, c’est bien sûr une enquête sur la disparition du jeune Oscar, mais c’est aussi une enquête au coeur d’une famille nantie de Copenhague, dans le pas feutrés d’un appartement cossu et meublé richement… Mais, avec des langues qui refusent de se délier, des secrets biens gardés et des habitudes de vie troublantes.
La richesse de cette enquête est également dans l’ensemble des protagonistes. Il ne s’agit pas d’un huis clos familial. L’enquête rencontre les amis d’Oscar, les professeurs, la famille élargie, le gardien de phare de ses sorties en mer… Il est donc très compliqué pour le lecteur (même averti) de deviner qui est responsable de la disparition d’Oscar et pourquoi. Souvent, les thrillers simplifient la vie et laissent un fil rouge presque en ligne droite. Il est donc plus aisé pour le lecteur de deviner les événements. Mais, ici, l’autrice nous guide dans le dédale – qui semble vraisemblable – d’une enquête de police. Avec ses fausses pistes, ses espoirs et ses bonnes idées, où les dessins d’Oscar offriront certaines clefs.
Et c’est aussi les relations entre les quatre membres de l’équipe d’enquête et leur vie privée qui apportent une richesse à la lecture. On vit et vibre avec eux, car une enquête ne peut se faire indépendamment des policiers qui la mène.
Ce thriller est tout sauf simpliste. Il apporte la complexité de la vie. C’est couche après couche que la vérité se révèle. Prenez patience, installez vous et en route pour les eaux troubles de Copenhague.
Titre : Le passé doit mourir
Editions : Fleuve Editions
Sorti le 24 août 2023
400 pages
Prix : 21,90 €