Patti Smith était de retour en Belgique au Festival des Libertés

Patti Smith nous a gratifié de sa petite visite en Belgique quasi annuelle avec deux concerts au Théâtre National dans le cadre du Festival des Libertés.

Patti Smith est une artiste majeure pour moi, et Horses un album qui a changé ma vie.

Lorsqu’en 1976 le journal More et le Cercle des étudiants en journalisme de l’ULB décident de faire venir Patti pour la première fois à Bruxelles à l’Auditoire Paul Emile Janson, je suis dans la salle de ce concert organisé par des potes comme Gilles Verlant, Bert Bertrand et consorts. Ce soir là je prends une énorme claque dans la tronche, et ce concert restera à tout jamais gravé dans ma mémoire comme un moment mythique.

Depuis j’ai dû voir Patti environ une vingtaine (trentaine?) de fois et à chaque fois c’est un réel bonheur.

La dame jouit d’un inestimable capital sympathie auprès de ses fans belges, et de son côté elle adore venir à Bruxelles la ville où ont séjourné Rimbaud et Verlaine.

Ce jeudi 19 octobre elle ne peut d’ailleurs pas s’empêcher de citer Arthur Rimbaud durant son concert et de préciser que nous sommes à un jour de son anniversaire. On ne se refait pas.

Et sinon ce concert du jeudi ça a donné quoi?

Ce fut un show sans surprise pour celui qui suit un tant soit peu la dame depuis plusieurs décennies. Patti affiche aujourd’hui 76 ans, et a tendance a articuler ses gigs autour des mêmes titres devenus cultes que sont Because the Night, Dancing Barefoot, Gloria et People Have The Power, le reste évoluant au gré des envies de la dame.

Avec elle pas de chichis, un light show très classique et un band qui envoie sur une scène toute simple, sans aucun artifice.

Alors bien sûr si on est fan on y trouve son compte, même si depuis que son fils Jackson, remplace Lenny Kaye à la guitare je suis moins transporté par la folie des titres. Là où Lenny était purement génial et envoyait la sauce en grand fan du son punk-garage qu’il est ( les compils Nuggets c’est lui !) , Jackson se montre bien plus académique et assez replié sur lui même au point qu’il faut attendre la fin du show pour entrapercevoir ses yeux cachés par la visière de sa casquette. Ses deux compères Sebastian Rochford à la batterie, et particulièrement le fidèle Tony Shanahan à la basse et aux claviers sont par ailleurs impeccables.

Bien entendu Patti reste une interprète formidable et une poétesse plus que respectée, mais elle livre désormais des concerts moins sulfureux qu’à sa grande époque dont les anciens restent toujours un peu nostalgiques. La voir sur scène et profiter de ces moments d’amour entre elle et son public reste néanmoins une expérience magique.

Ce jeudi nous avons eu droit à Boy Cried Wolf suivi de Ghost Dance ( Patti est gênée par un spot latéral qui l’éblouit et le fera savoir, l’artiste a du caractère) ainsi que des titres comme Beneath The Southern Cross et quelques covers comme Beck’s Bolero de Jeff Beck, Fire de Jimi Hendrix, All Along The Watchtower de Dylan, des morceaux de son répertoire télé que The Drunken Boat/ Nine, Pissing In The River et un très beau Guiding Light du regretté Tom Verlaine leader du mythique groupe Television.

Après 90 minutes d’un concert assez académique mais parfaitement emballant, Patti a pris congé de son public, après l’avoir salué à maintes reprises et lancé un « See you tomorrow ! » annonciateur du show du lendemain.

Gageons qu’une bonne partie du public aura remis le couvert le vendredi.

Jean-Pierre Vanderlinden / Photos fournie par le Festival des Libertés (c) Tom Dumont

2 commentaires

  1. Merci pour ton commentaire succinct et avisé JP, peu importe l’époque, c’est toujours « frissons garantis » avec cette grande dame. Quant à la durée du concert c’est 1h42, si mon enregistreur ne se trompe pas…

  2. Entièrement d’accord avec ton analyse. Ou sont passés Lenny et Jay Dee, membres survivants du Band ?
    Fan de la première heure, je considère « Horses » comme le meilleur album de tous les temps, c’est dire ! Je la suis partout, en Belgique et parfois en France, d ‘Ostende à Dranouter, de l’Olympia à Lille, depuis ce mois de mai 1976 au PE Janson. Il est exact que le répertoire varie peu d’années en années, se raccourcit et s’entrecoupe de pauses. Il faut se préserver pour durer. Frissons garantis mais show prévisible pour les vrais fans dont je fais partie.
    La lire c’est bien mais l’écouter, c’est mieux. A quand un nouvel album et de nouvelles prestations où les cordes de sa guitare électrique souffrent et se déchirent ? On peut rêver…

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