Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le coeur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, ne ratez pas notre rendez-vous (quasi) quotidien de la gazette du BIFFF. Tout, vous saurez tout sur le 41e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide !
C’est le lendemain de la veille aujourd’hui au BIFFF, Le Bal des Vampires est passé par là et certains visages portent encore les stigmates de la fiesta vampirique.
Deux films au programme pour moi aujourd’hui, et on commence à 16h00 au Ciné 2 avec NIGHTSIREN de Tereza Nvotová
Grandir dans les montagnes slovaques avec une mère tout aussi robuste a donné lieu à une enfance difficile. Demandez à Šarlota, qui a dû supporter les insultes et les coups de sa mère aussi longtemps qu’elle s’en souvienne. Mais, après la dispute de trop, elle sort en trombe et se barre, bien décidée à dire zbohom (pour les moins versés dans la langue slovaque, “au revoir”) à cette vie de merde. Malheureusement pour elle, sa petite sœur Tamara la suit et, dans la précipitation, se paie un vol plané assez définitif d’une falaise. Vingt ans plus tard et surtout après la mort de sa mère, Šarlota décide d’y retourner et de déterrer son passé. Mais comme vous le savez, creuser est difficile dans un sol montagneux et les réponses sont dures à obtenir, avec tous ces bouseux superstitieux qui sont aussi silencieux qu’une pierre.
Après un début relativement intéressant, ce film se perd un peu et nous parait bien long. Si l’interprétation est louable et la photographie assez belle, cette histoire de sorcières n’est pas très captivante et j’ai dû lutter pour tenir jusqu’au bout. Il faut dire que depuis 13 jours et près de 40 films visionnés, la fatigue se fait sentir.
Un film intéressant, qui possède des atouts, mais qui est loin de m’avoir convaincu dans sa globalité.
Note : 10/20
Director : Tereza Nvotová
Screenplay : Barbora Namerová & Tereza Nvotová
Cast : Natália Germán, Eva Mores, Juliana BrutovskáIva Bittová, Jana Oľhová, Marek Geišberg, Zuzana Konečná, Noël Czuczor & Peter Ondrejička
DOP : Federico Cesca
Producer : Miloš Lochman
Production : BFILM / Moloko Film / RTVS
Distribution : Intramovies Srl / Year : 2022
Audio : Slovak
Subtitles : EN / FR / NL
Running time : 109′ / Genre(s) : folk, horror
Le temps de prendre un café et de prendre congé de quelques amis et il est vite l’heure du gala de clôture et de son film UNWELCOME signé Jon Wright
La salle est bien remplie et c’est avec un sourire fatigué mais satisfait que Jonathan Lenaerts, le nouveau maître de cérémonie, flanqué de son homologue néerlandophone Chris Orgelt se fend d’un petit speech de remerciement suivi de l’annonce du palmarès entrecoupé des fameuses chansons du BIFFF demandées par le public et entonnées par les jurys et les invités.
Vous trouverez le palmarès 2023 ici sur le site du BIFFF : https://www.bifff.net/fr/palmares-2023-bifff/
Dans l’ensemble je suis en adéquation avec le palmarès pour une bonne partie des films récompensés, notamment SISU qui a obtenu aussi le Prix du Public et qui fut fortement salué à l’applaudimètre, et THE COFFEE TABLE, film bouleversant d’une grande qualité.
Idem pour THE GRANDSON dont je vous avais écrit beaucoup de bien également, ainsi que pour SUZUME, magnifique film d’animation signé Makoto Shinkai.
Je suis moins chaud sur le choix de SOFT & QUIET qui à mon sens est loin d’être un film extraordinaire au niveau de sa réalisation, mais qui a remporté les suffrages du jury sans doute plus pour satisfaire à une forme de wokisme ambiant que pour ses qualités cinématographiques. C’est en tout cas ce que je pense. Le film traite en effet d’un sujet glaçant qu’il faut dénoncer, mais il ne suffit pas de traiter d’un sujet dérangeant pour que le film soit bon.
Idem pour INFINITY POOL qui ne m’a pas emballé outre mesure même s’il possède indéniablement de grandes qualités. Mais le cinéma de Cronenberg Jr n’est pas vraiment ma tasse de thé.
Quant au festival en lui même, sa formule allégée des séances d’après midi certains jours de la semaine, est je pense une bonne chose, et le lieu du Palais 10 possède pas mal d’atouts, sauf en ce qui concerne l’accès pour pas mal de festivaliers pénalisés par le parking au forfait honteusement cher, et les transports en commun pas toujours très pratiques et disponibles, même si le festival a instauré un système de navettes pour soulager un peu le problème.
Mais le gros côté positif, c’est que le BIFFF a repris définitivement sa vitesse de croisière. Malgré 6 mois de préparation en moins et une programmation réduite de 30%, les premières estimations affichent un nombre de plus de 40.000 spectateurs, et le compteur tournait encore à l’heure où j’ai reçu ces infos !
Dans l’ensemble j’ai trouvé cette édition assez qualitative, et voici mon top 5 des films longs métrages :
- FOUR’S A CROWD d’Alex de la Iglesia
- SISU de Jalmari Helander
- LOST & FOUND de Jorge Dorado
- THE COFFEE TABLE de Caye Casas
- EMERGENCY DECLARATION de Jae-Rim Han
Un choix subjectif et qui n’engage que moi, bien sûr.
Mais passons maintenant au film de clôture UNWELCOME de Jon Wright
Après une expérience traumatisante dans la capitale du Brexit, Jamie et son enceinte de femme Maya ne rêvent que d’une chose : se barrer de ce pays où tout fout le camp, sauf eux. Coup du hasard, Jamie hérite d’une vieille bicoque dans la campagne irlandaise et nos deux tourtereaux n’en demandent pas plus pour se mettre au vert. Et c’est vrai que c’est autre chose que la City : pas de métro pour se tirer la gueule, pas de bouchons pour se mettre sur la gueule, et pas de salopards portés sur les expériences traumatisantes. Ici, entre les tourbières, les vastes forêts pleines de trèfles et les lacs préférés de Michel Sardou, on est bien… Bon, la baraque a besoin d’un coup de frais et les seuls entrepreneurs appartiennent à la famille Whelan, dont le QI est inversement proportionnel à leur méchanceté crasse, mais c’est un détail. Comme cette requête amusante d’une vieille amie de la famille de Jamie, qui supplie le jeune couple de laisser chaque soir une assiette pleine de viande au fond du jardin. Forcément, ça les fait marrer, nos citadins. Ils nagent en plein folklore du pays, avec ses gobelins et ses leprechauns. Pourtant, chaque soir, ils viennent quand même déposer une petite offrande carnée. On ne sait jamais. Au cas où. Sur un malentendu. Et ils font bien, très bien même…
Voilà un film bien sympa qui tient toutes ses promesses, car forcément, sur papier, ça nous faisait de l’œil et sur l’écran, c’est encore mieux.
Jon Wright nous installe tranquillement dans son conte avant de déchaîner un bain de sang épique et une histoire finalement assez originale. Au fur et à mesure qu’il avance, ce métrage n’est pas vraiment effrayant et nous amène doucement à autre chose. La performance de l’actrice principale, Hannah Jon Kamen (Black Mirror) est étonnante dans son interprétation tout en nuance et émotion.
Les créatures sont assez sympas, et la fin plutôt inattendue.
UNWELCOME est un bon film, pas un chef- d’oeuvre, mais le genre de film qui vous fera passer un bon moment de divertissement horrifique. Que demander de plus ?
Note : 14/20
Director : Jon Wright
Screenplay : Mark Stay & Jon Wright
Cast : Hannah John-Kamen, Douglas Booth, Colm Meaney, Chris Walley, Jamie-Lee O’Donnell, Kristian Nairn & Niamh Cusack
DOP : Hamish Doyne-Ditmas
Producer : Piers Tempest & Peter Touche
Production : Tempo Productions
Distribution : Cornerstone Films / Year : 2022 / Country : UK
Audio : English
Subtitles : FR / NL
Running time : 104′ / Genre : comedy, monsters film, horror
Voilà le BIFFF c’est fini pour cette année, et les Gazettes du BIFFF par la même occasion.
Merci à toutes celles et ceux qui nous ont été fidèles sur Branchés Culture, et on se dit tous à l’année prochaine pour la 42ème édition de notre festival du film de genre préféré.
Et d’ici là continuez à voir des films au cinéma ou chez vous, le cinéma a besoin de vous !
Bon film, goede film !
Jean-Pierre Vanderlinden