Quatrième opus publié par Céline Denjean, Le Cercle des mensonges voit la résolution finale de l’enquête commencée trois ans plus tôt dans Le Cheptel. Ce dernier étant largement plébiscité depuis sa parution sur tous les réseaux des aficionados et autres « mordus de thrillers », je ne peux donc que largement vous conseiller de lire Le Cheptel (au moins) avant de vous engager dans Le Cercle des mensonges. Si, comme moi, vous passez outre de ce conseil, vous pourrez cependant profiter de ce thriller où trois enquêtes se développement et se croisent mais sans en mesurer toute la saveur dans l’évolution des personnages. Car il y a beaucoup de références au Cheptel et il faut donc voir ce tome comme la suite directe de ce précédent succès de Céline Deanjean.
« A quel moment fatidique ma vie a-t-elle quitté son orbite ? Qu’aurait-il fallu que je fasse ou ne fasse point pour éviter d’avoir aujourd’hui du sang séché le long de mes cuticules ?
Un meurtrier aux abois pris dans une spirale infernale… Une agente d’entretien, obligée de prendre la fuite après avoir été témoin d’un meurtre… Un étudiant sans histoire tombé du toit d’un immeuble en construction… Une femme bien sous tous rapports retrouvée assassinée dans une forêt près de Toulouse… Et si tous ces événements étaient reliés ? S’ils formaient les éléments d’une gigantesque toile ?
Le lieutenant de police Urbain Malot, dit le Zèbre, et la gendarme Eloïse Bouquet, enquêtent chacun de leur côté, tirant, sans le savoir, les fils d’une même pelote. Alors qu’Eloïse poursuit également la piste d’Anne Poey, la criminelle qui lui a échappé trois ans plus tôt, elle va devoir s’unir au Zèbre pour démêler l’écheveau qui les mènera jusqu’au dernier cercle des mensonges, au risque de se heurter à un adversaire beaucoup plus fort qu’eux… »
Ça commence fort. On assiste en direct, au travers des yeux d’Efia M’Bani – femme de ménage dans un grand complexe de bureaux et accessoirement sans papiers avec une OQTF (obligation de quitter le territoire) aux fesses – au meurtre du jeune Thomas Andrieu, étudiant en sociologie… Cette scène est glaçante car on reste là, à observer et la disposition des lieux impose l’inaction à Efia…
Une première enquête est alors confiée à la SRPJ de Toulouse avec Urbain Malot, dit le Zèbre, Margaux, Nounours et toute la bande. Ils cherchent, creusent, interrogent, discutent, réfléchissent, convoquent. Le lecteur fait partie intégrante de cette équipe et partage « en live » les raisonnements et les hypothèses des flics.
À l’autre extrémité de l’entité de Toulouse, le cadavre d’une femme est retrouvé en bordure de forêt. Rapidement, on découvre qu’il s’agit de Céline Servat, prof de biologie, épouse aimante et femme discrète. Les gendarmes dirigent l’enquête en l’équipe de la capitaine Eloïse Bouquet (déjà présente dans le Cheptel).
Et c’est là que démarre la troisième enquête. Comme Eloïse a perdu son conjoint dans le Cheptel et que Anne Poey, la responsable de son chagrin a réussi à s’enfuir, Eloïse fait appel à Amanda (journaliste présente aussi dans le Cheptel) pour une enquête illégale afin de mettre la main sur la fugitive.
Je ne peux que vous conseiller vivement de prendre quelques notes. Car les noms, les lieux, les hypothèses se multiplient. Si vous lisez rapidement, pas de soucis. Dans le cas contraire, vos quelques notes de synthèse (Equipe d’Urbain – faux suicide de Thomas, …) vous aideront beaucoup.
C’est un roman policier intéressant, avec beaucoup d’hypothèses et de réflexions d’enquête. On sent dès le départ que les deux enquêtes principales vont se rejoindre et on l’attend avec impatience afin de comprendre les détails de cette histoire.
Je regrette toutefois les longueurs dans le texte. Des dialogues très abondants et les passages intitulés « songe » et numérotés qui « cassent le rythme ». Certaines scènes entre Urbain et Eloïse m’ont également parues peu crédibles. Le scénario imaginé par Cécile Denjean est très intrigant et trouve un écho tout particulier dans cette actualité que nous vivons depuis 2020. Mais comme elle le précise dans la note aux lecteurs en fin d’ouvrage : « Je tiens à préciser que j’ai imaginé cette fonction avant l’épidémie du Covid-19, qui continue de sévir…..Aucun parallèle ne saurait être établi entre les ressorts de mon roman et la réalité actuelle… » . Il présente un vrai suspense.
La capacité d’anticipation de l’auteure sur la vie réelle est surprenante, séduisante même.
Titre : Le cercle des mensonges
Editions : Marabout / Black Lab
Sorti le 3 mars 2021
Nbre de pages : 467
Prix : 19,90 €