Pur-Sang : d’un continent à l’autre, du fier étalon au poney têtu, dans le galop de l’Histoire

Qui aurait pu dire que nos histoires de petits chevaux auxquels nous jouions quand nous étions gosses nous entraîneraient si loin sur le planisphère. Avec Pur-Sang, entre Europe et Afrique, Rodolphe, aidé de Camille Vercken, Directrice de la Fédération des Éleveurs pendant 10 ans, et Michel Faure nous emmènent dans une grande saga familiale et équine. Jusqu’au sang, au pur-sang.

©Vercken/Rodolphe/Faure/Labriet chez Glénat

Résumé de l’éditeur : La passion du cheval est une affaire de famille. À l’ouest du Zimbabwe, près du lac Kariba, s’étend une ferme de plus de 400 hectares spécialisée dans l’élevage de pur-sang. Ann et John Wakefield la dirigent, assistés de Ray, le frère d’Ann. Et pour leur fille Claire, 12 ans, c’est une matinée particulière puisqu’une pouliche est née dans la nuit ! Très vite, une véritable complicité naît entre la jeune fille et la pouliche, baptisé Red Bird. Mais alors que le pays vit de grandes tensions à l’approche de l’élection du président Mugabe, Claire, elle, n’a qu’un objectif en tête : faire de Red Bird une future championne des champs de course. Mais son parcours sera semé d’embûches, elle a encore beaucoup à apprendre sur l’élevage équin.

Résumé du tome 2 : Claire, qui n’a connu que les terres chaudes de l’Afrique, est invitée par sa cousine Jessica à passer ses vacances de Noël dans la verte Irlande. Elle y fait la rencontre de Snow, un très beau double-poney qui est la coqueluche du club tenu par sa tante Margaret. La relation très forte entre Jessica et Snow rappelle à Claire celle qu’elle entretient avec sa pouliche Red Bird. Pendant ce temps, au pays, le président Mugabé et ses milices mènent la vie dure au ranch Wakefield. Claire, loin du tumulte, n’imagine pas que son retour risque d’être écourté par la marche de l’Histoire…

S’inspirant d’histoires vraies quitte à les rapatrier dans le temps, les auteurs mènent une trilogie globe-trotteuse. C’est d’abord dans la savane africaine, au Zimbabwe, que tout commence, chevauchant Red Bird, un étalon… noir qui a fait couler l’encre et les légendes. Mais aussi les coups du sort et les jalousies. Car, outre sa puissance et son aura, ce mystérieux cheval semblant voler au-dessus des obstacles est aussi le formidable catalyseur de l’Histoire, de ses tournants. Les haras tenus par des blancs ne sont pas forcément bien vus dans la région. Et la grande propriété que possèdent les Wakefield n’y fait pas exception.

Sans compter que les hommes sont une menace mais que les animaux sauvages en sont une autre. Puis, il y a les problèmes de sous. Et découvrir que Red Bird est le matador de tous les concours auquel il participe va mettre du beurre dans les épinards de la famille.

Bien plus au Nord, il y a le Connemara de Snow, un double poney blanc têtu comme une mule, appartenant à l’ex-femme de Ray, qui aide sa soeur au Zimbabwe. Là encore, la situation financière n’est pas « jojo » et Margaret; que Claire, notre héroïne, a rejoint pour quelques jours aux côtés de sa cousine Jess; doit se résoudre à vendre l’animal à deux pimbêches, mère et filles, pleines aux as. Sauf qu’elles n’ont pas demandé l’avis de Snow…

D’un climat à l’autre, au fil des couleurs des saisons, c’est une fresque éclairée par les vastes plaines et les beaux paysages (les couleurs sont de Céline Labriet) que proposent les auteurs. C’est aussi l’histoire d’une jeune fille qui doit basculer, à dos de cheval dans un monde de brutes, alors qu’elle n’y est pas préparée. Les rebondissements et l’humanité (y compris, et peut-être encore plus, envers les animaux) vont bon-train sous le trait, daté mais raccord avec les événements racontés, de ce fou de canassons de tous crins qu’est Michel Faure.