Envie d’évasion, y’a qu’à demander. On change d’horizon BD pour traverser l’océan et rallier la Réunion qui possède une petite maison d’édition qui gagne à être connue par son professionnalisme et la diversité de projets prônant la culture de là-bas mêlée à des genres universels. Dommage que la distribution, même assurée par des pontes du secteur, ne permette pas toujours à Des bulles dans l’océan de trouver son public par-delà les mers. Cela valait bien un petit coup de pouce. D’autant que la qualité est de mise. La preuve avec la première partie d’un scénario catastrophe imaginé par Philippe Pelaez, Antonio Menin, Florent Daniel et Estelle Kreweras. Fièvre, brûlant.

Résumé de l’éditeur : Île de La Réunion, bientôt… Le virus de la Fièvre de la Vallée du Rift se répand dans le monde, aucun continent n’est épargné. Après avoir muté, la «Fièvre » se propage à une vitesse phénoménale en altérant le système neurologique des victimes; celles qui ne succombent pas deviennent une menace mortelle pour les autres. Sur l’île de La Réunion, le fléau est introduit par les rescapés du crash d’un avion de ligne sur l’aéroport international Roland-Garros.

Reunion Air, tout va bien à l’altitude des vacances, à la fraîcheur des nuages, soleil tapant sur la carlingue de fer. Soudain, paniquée, une hôtesse ouvre la porte du cockpit. C’est le drame, le stress, les yeux injectés de sang et les holidays seront vite endeuillées.

Car sur la planète entière, le virus de la fièvre de la vallée du Rift se propage comme une traînée de poudre. Isolée jusque-là, la Réunion n’a commis qu’une seule erreur: posséder un aéroport qui draine des milliers de voyageurs… et leurs microbes. Une fièvre qui semble dire « je fleurirai partout où je serai plantée ».

Après avoir brossé rapidement l’état des lieux guère brillant du reste du monde, Pelaez referme l’étau sur le huis clos naturel qu’est son île. En créole dans le texte, ce qui contribue au dépaysement il est vrai terrifiant. Dans son sillage, l’Italien Monin invite l’horreur dans le décor jusque-là idyllique.

Il y a des corps partout, des bateaux et des voitures en pâmoison et la fumée épaisse qui signale le drame qui se joue et les humains qui n’ont plus toute leur tête quand la survie dicte sa loi.

Guérilla urbaine, pouvoirs et contre-pouvoirs, petits secrets et force de feu, simples mortels qui veulent juste garder espoir… Divisant, comme souvent dans ce genre, leur récit sous l’effet de groupes, les auteurs déploient leur piège à un rythme d’enfer.

Le dessinateur italien s’est bien accommodé du charme insulaire et mortifère réunionnais. Nerveux (quitte à abuser des lignes de force), Menin n’a rien à envier à ce que fait un Adlard et ses efforts fournis sont spectaculaires sous les couleurs qui donnent chaud mais aussi fraîcheur d’une autre île de beauté appliquées par Florent Daniel.
Ça se lit d’une traite avant de reprendre son souffle! Notons que le second tome est déjà paru.

Tome : 1/2
Scénario : Philippe Pelaez
Dessin : Antonio Menin
Couleurs : Florent Daniel
Bulles et lettrage : Estelle Kreweras
Genre : Catastrophe, Horreur, Survival
Éditeur : Des Bulles Dans L’Océan
Nbre de pages : 48
Prix : 15€
Date de sortie : le 06/09/2017
Extraits :