Soft Metal Vampire : Quand les suceurs de sang contrôlent le monde, les humains aux pouvoirs particuliers se font crucifier sur l’autel de la science.

Résumé: Dans un futur proche, les vampires ont asservi le genre humain. Forts de leur capacité à manipuler les éléments chimiques, ils administrent la Terre comme une réserve de nourriture…jusqu’au jour où est révélée l’existence d’une humaine dotée du même pouvoir qu’eux. L’incompréhension laisse la place à la terreur: la jeune fille manipule l’élément argent. La chasse commence!

Hiroki Endo est à la fois le scénariste et le dessinateur. Il est l’auteur du magnifique et envoûtant Eden.
Le jour de ces 16 ans , la jeune Miika découvre pour la première fois les « joies » de sa première analyse sanguine. La journée commence assez mal: après s’être fait piquer, elle se fait tripoter en rue par un jeune trublion pervers. Alors qu’elle se remet de cette altercation douteuse, un nouvel élève fait son arrivée en classe : quelle n’est pas sa surprise de constater que cet étudiant est le pervers en question.

Allan ou Four Hands n’est pourtant pas là réellement pour satisfaire ses pulsions sexuelles mais seulement pour la… protéger. Un bras de fer va ensuite se dérouler entre des humains alliés à des vampires et les vampires du gouvernement. Mais pourquoi les uns comme les autres veulent Miika? Que cache-t’elle? Que contient son sang pour faire peur à ces chasseurs immortels?

Je suis assez surpris de l’histoire et ce dans le bon sans du terme. Il n’y a pas de prétention dans ce titre de Hiroki Endo. Je le trouve au contraire assez ludique. Le mariage entre le tableau périodique et le vampirisme est très original. Jamais je n’aurais imaginé réviser ma chimie en lisant un manga. La manipulation des atomes pour la création d’armes ou d’armures permettant l’affrontements des deux camps est tout simplement innovant. Les protagonistes peuvent prendre l’ascendants sur les autres grâces à une combinaison moléculaire antagoniste ou plus destructrice. Malgré une nomenclature parfois un peu dure à comprendre (mes études sont loin), le scénario n’est pas très complexe (les gentils contre les méchants) et permet une fluidité de lecture appréciable. Les combats et les scènes d’humour, parfois grivoises, sont bien présents. On sent que le scénariste a pris du plaisir à la réalisation de son manga sans se prendre la tête. Graphiquement, il n’y a absolument rien à redire. Les expressions et les émotions sont très bien détaillées et correspondent bien aux sentiments dégagées. La qualité du trait est constante tout au long du manga.
Casterman a réalisé une superbe couverture extérieure colorée qui invite à la lecture et une couverture cartonnée intérieure rappelant un bouquin de chimie. C’est très amusant et astucieux.

Ce seinen est très plaisant certes, mais il ne restera pas dans les annales comme le meilleur manga du monde pour autant. Le scénario n’a pas de prétention particulière, il n’a pas non plus un but moralisateur ou une sensibilisation a quelconque problématique. Il est juste la pour notre plaisir et c’est très bien comme ça. Il ne faut pas oublier que la bande dessinée n’est pas forcément un exutoire mais est là avant tout pour nous divertir.
L’auteur nous le prouve bien par ces quelques mots sur la couverture: « Mon ambition avec ce manga est d’apporter du bonheur à mes lecteurs. Et aussi de mettre fin à la guerre dans le monde. Si vous n’êtes pas d’accord, je vous bute tous! ». Merci M. Endo, j’ai passé un bon moment.
Tome : 1
Scénario et dessin : Hiroki Endo
Noir et blanc
Traduction : Julien Delespaul
Genre: Fantastique, Horreur, Manga
Éditeur: Casterman
Collection : Sakka
Nbre de pages: 188
Prix: 8,45€
Date de sortie: le 13/02/2019
Extraits :