Mortal Engines : un roman jeunesse qui a tout pour plaire aux fans d’aventures épiques et d’univers fantastiques!

Malgré une réalisation soignée et des effets spéciaux d’une grande qualité, Mortal Engines de Christian Rivers et Peter Jackson fut finalement un flop financier retentissant lors de sa sortie en décembre dernier. Si le film n’a pas fait l’unanimité, notamment à cause du manque de profondeur des personnages, qu’en-est-il du roman paru chez Gallimard? Réponse dans les lignes qui suivent…

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Voir la critique de Douglas.bxl: https://branchesculture.com/tag/mortal-engines/

Mortal Engines: le roman de Philip Reeve, traduit chez Gallimard Jeunesse, a-t-il plus d’atouts que le film pour devenir une saga culte?

Si le film de Peter Jackson était spectaculaire et dynamique, il a déçu le public. Certains éléments semblaient manquants pour que l’on se transpose totalement dans l’univers proposé. Ce manque de profondeur des personnages secondaires, notamment, a eu un effet néfaste sur les émotions suscitées chez le spectateur. Si ce film d’action est spectaculaire, il ne va pas jusqu’au bout des choses.

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En rédigeant cet article, je me suis demandé si les lacunes qu’on reprochait au film étaient inhérentes à l’histoire de Philip Reeve ou si elles étaient dues aux choix opérés pour le tournage? S’agit-il quand même d’une bonne dystopie destinée à la jeunesse? L’histoire du livre et du film sont-elles totalement similaires?

La critique de Mortal Engines par Douglas.Bxl

Le premier tome de Mortal Engines, intitulé Mécaniques Fatales, débute de manière similaire au film. Au départ, chaque chapitre du livre a été mis en scène de manière plus ou moins fidèle au cinéma. Des changements sont bien présents mais ils n’affectent pas le scénario dans la profondeur. Par contre, l’héroïne principale, Hester Shaw, censée être affreuse et répugnante sous la plume de Philip Reeve, est loin d’être aussi rebutante que dans le livre malgré une tentative d’enlaidissement de l’actrice Hera Hilmar…

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Une des différences principales entre le film et le livre se remarque dans l’importance accordée au développement du monde et des personnages secondaires. Le problème, souvent mis en avant, du manque de profondeur de ceux-ci est beaucoup moins présent dans le livre que dans le long-métrage. Le lecteur y a plus de temps pour se familiariser au monde et aux personnages. De plus, les relations interpersonnelles sont beaucoup plus développées par écrit. Ainsi, les événements dramatiques de l’histoire suscitent des émotions chez le lecteur. Là où le film proposait un enchaînement de phases d’actions sans que les conséquences n’émeuvent le spectateur, le sort des différents protagonistes et populations qui habitent le monde ne laissent pas les lecteurs indifférents.

En voulant garder un rythme constant et ne pas choquer le grand public avec des scènes trop dures, Peter Jackson et Christian Rivers ont probablement perdu une partie de l’âme du roman de Philip Reeve. C’est dommage car il y avait un très bon potentiel.

Mortal Engines (Tome 1) – Mécaniques fatales (feuilleter l’ouvrage)

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De plus, certains chapitres vraiment intéressants ainsi que des détails un peu glauques de l’histoire ont été (probablement volontairement) censurés afin que le film soit accepté sous le label  »Pour tous les publics ». L’histoire racontée par la plume de Philip Reeves est beaucoup moins lisse et gentille que celle du film. Par exemple, lors de la phase avec les pirates, absente du film, le capitaine n’hésite pas à laisser sa femme et ses enfants couler à bord de la ville navire au profit de son coffre-fort.

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Si l’idée d’un univers qui oppose des villes mobiles et industrialisées (Londres est une mégapole qui se déplace pour chasser d’autres villes) aux populations sédentaires est vraiment originale, le fil conducteur du roman reste plutôt classique. Une fille seule et abandonnée de tous part en quête de vengeance. Elle est prête à tout pour se faire justice, même à affronter le plus grand ennemi de l’humanité.

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Les grands thèmes du genre sont tous réunis: l’histoire d’amour impossible entre deux être que tout oppose, la quête du parent oublié, les méchants industriels sans foi ni loi prêts à tout dévaster pour leur intérêt personnel, les trahisons et j’en passe. Des incohérences sont probablement également décelables car nous sommes loin d’univers plus aboutis comme ceux de Mercedes Lackley (Valdemar) ou encore J.R.R Tolkien (Terres du milieu).

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En résumé, ce roman de science-fiction post-apo est intéressant et il se lit assez vite. Le lecteur découvrira un univers original ainsi que les questionnement qui l’accompagnent. Plusieurs remises en question des valeurs qui dirigent notre monde (société industrielle et de consommation effrénée, rapport entre les classes, etc.) sont disséminées au cours de l’histoire.

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Si les plus exigeants resteront probablement sur leur faim, les plus jeunes ou les lecteurs en quête d’une aventure épique seront quant à eux probablement satisfaits des deux tomes de cette saga sortie chez Gallimard Jeunesse. En ce qui me concerne, j’ai malgré tout passé un moment agréable avec la lecture de ces deux volumes que j’offrirai à ma nièce de 14 ans le mois prochain.

Tome  1 – Mécaniques fatales et Tome 2 – L’or du prédateur sur le site de Gallimard Jeunesse

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