Pour bien commencer l’année, le Magic Land Théâtre nous propose une reprise d’un de ses classiques : Pas d’hortensias pour Miss Grolich. Usant de l’imagination débordante qu’on lui connait, Patrick Chaboud s’attaque cette fois au personnage de Sherlock Holmes et le plonge dans une enquête sur les traces de Jack l’Éventreur, au cœur d’un Londres inquiétant et embrumé.

Londres 1888. Par une étrange nuit de pleine lune, une jeune femme est assassinée à deux pas de la demeure de Lord Grolich. C’est le dixième meurtre commis dans le quartier de Whitechapel et l’enquête de Scotland Yard piétine. Sherlock Holmes est appelé à la rescousse pour tenter d’élucider le mystère. Accompagné de son fidèle Watson, il va alors découvrir, dans cette immense demeure d’apparence bourgeoise, un univers mystérieux baigné de spiritisme et peuplé de créatures fantastiques. Quels secrets miss Grolich veut-elle préserver à tout prix ? ( source : Magic Land Théâtre)
Une fois encore on passe un excellent moment de divertissement au Magic Land Théâtre avec cette pièce jubilatoire interprétée par de brillants comédiens.

Immergés dans un décor agencé de telle manière que le public soit plongé au coeur de l’action, les spectateurs profitent au maximum des dialogues percutants et de la gouaille des personnages, tous plus savoureux les uns que les autres.
Philippe Drecq impeccable, campe un Sherlock plus vrai que nature flanqué de son fidèle ami le Docteur Watson, interprété par l’excellent Stéphane Stubbé qui m’enchante à chacune de ses prestations tant son potentiel est énorme aussi bien dans le registre comique que dramatique. Sa prestation hilarante de Watson, grimé en prostituée moustachue pour les besoins de l’enquête, vaut son pesant de cacahuètes.

Dans le rôle de l’ingénue de service mais aussi d’une fille de joie, Bénédicte Philippon est parfaite et magnifiquement expressive. Quand à Thomas Linckx il se glisse cette fois avec succès dans la peau d’un médiocre commissaire imbu de lui même qui ne doute de rien mais se trompe sur tout, et qui au fil de la pièce déchantera, avant de tomber du haut son piédestal. À ses côtés, David Notebaert est formidable, capable de passer du rôle du petit inspecteur un peu niais brimé par son supérieur, à celui d’un bandit inquiétant fréquentant les quartiers mal famés de Whitechapel. Et puis il y a Christelle Delbrouck, qu’on ne présente plus, et Evelyne Demaude, parfaites dans la peau d’un duo féminin maléfique particulièrement jouissif. Sans oublier Xa, toujours efficace quelque soit les personnages qu’il endosse.

Vous l’avez compris, Pas d’hortensias pour Miss Grolich fait partie de ces spectacles dont le Magic Land a le secret et qui vous comblera, si l’humour absurde ne vous fait pas peur et que l’ambiance pesante du Londres de la fin du 19é siècle vous a toujours fasciné. On rit beaucoup, on frissonne parfois mais jamais très longtemps, et puis surtout on s’échappe deux heures durant d’un quotidien souvent moins grisant. Et en ça, les pièces de Patrick Chaboud agissent comme le meilleur des anti-dépresseurs. Mais attention soyez prévenus, leur consommation régulière s’avère grisante et crée inévitablement l’accoutumance…
Jean-Pierre Vanderlinden
Pas d’hortensias pour Miss Grolich
Du 29 janvier au 16 février à 20h, le dimanche 10 février à 15h30
Avec : Christelle Delbrouck, Evelyne Demaude, Philippe Drecq, Thomas Linckx, David Notebaert, Bénédicte Philippon, Stéphane Stubbé et Xa
Texte et mise en scène : Patrick Chaboud
Réservations : http://www.magicland-theatre.com/wordpress/