Tel Dorian Gray, et bien accompagné, Clarke-la-classe continue d’explorer les miroirs de l’ombre et de la lumière

Dans la saga des obliques, je demande le troisième du nom : Rencontres obliques. Entre un Mélusine, un one-shot souvent très surprenant et divers travaux pour Le Lombard, Clarke cultive aussi l’amour des histoires courtes (que Mélusine ne lui permet plus de faire) et noires, très noires. En 4X4 cases, au format carré, Clarke continue de décliner un univers fantastique et déstabilisant pas franchement pour les enfants. D’ailleurs, même Alice qui n’a pourtant pas froid aux yeux semble s’être perdue sur les pages de garde. Pas tant que ça, finalement. Précipitez-vous dans la lumière avant que la noirceur ne gagne.

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© Clarke chez Le Lombard

Résumé de l’éditeur : Un tatouage qui s’anime pour tuer. Un homme trahi par ses doubles. Un cadavre qui ressent la douleur. Après Réalités Obliques et Mondes Obliques, Clarke s’amuse une nouvelle fois à tronquer les perspectives et à jouer avec les limites de son univers noir et fascinant.

© Cauvin/Clarke chez Le Lombard

Après Réalités Obliques et Mondes Obliques, Clarke réussit la passe de trois avec Rencontres Obliques. En 25 histoires et 160 pages, l’auteur trempe toujours sa plume dans la plus noire et sombre des encres pour faire surgir, de manière plus ou moins attendues, le fantastique et l’horreur. Une ombre asphyxiante, étouffante, métamorphosante et ne risquant pas de laisser indemne… pour ceux qui y survivront.

© Clarke chez Le Lombard
© Zidrou/Clarke chez Le Lombard

Nouvelles graphiques explorant les tréfonds de nos âmes, de nos doutes, de nos interrogations, ces Rencontres Obliques font lutter continuellement le noir et le blanc, de manière fratricide. Et s’il doit y avoir un chevalier pour défendre chacune de ces antagonismes, c’est Clarke lui-même qui s’y colle, se laissant aller à un épanchement schizophrénique, chargé de tension et d’une beauté ascensionnelle. Car si la tête s’interroge, la main ne tremble pas et l’encrage rend terriblement vivant (jusqu’à ce que mort, s’en suive, on l’a dit).

© Safieddine/Clarke chez Le Lombard

Puis l’exercice se transforme aussi en cadavres exquis puisque Clarke invite quelques comparses dans cette danse macabres mais pas insensée, philosophique presque, surréaliste certainement. Il n’est guère surprenant d’y trouver Foerster (dont on ne doutait pas de l’influence dans cet exercice de style qui convoque aussi des Jean Ray mais également Oscar Wilde), Vincent Dugomier, Andréas, Kid Toussaint ou Fabien Vehlmann. Par contre, la présence de Raoul Cauvin, Zidrou (quoique, allez-vous me dire, à raison), Joseph Safieddine (avec qui Clarke planche sur les Mains courantes, un projet plus… adulte) mais aussi Aimée De Jongh.

© De Jongh/Clarke chez Le Lombard

Un casting tiré à quatre épingles qui se fond on ne peut mieux dans la veine de Clarke pour former un recueil cohérent et impliquant encore plus le lecteur, lui laissant l’espace pour s’investir et creuser ses interprétations face à des fins quelques fois ouvertes. Dépressifs s’abstenir. Les autres, et notamment les aventuriers de l’intime, foncez… mais n’éteignez pas la lumière.

© Andreas/Clarke chez Le Lombard

Série: Réalités obliques

Tome: 3 – Mondes obliques

Scénario: Clarke, Andréas, Raoul Cauvin, Vincent Dugomier, Aimée de Jongh, Foerster, Joseph Safieddine, Kid Toussaint, Fabien Vehlmann et Zidrou

Dessin: Clarke

Noir et blanc

Genre: Récits courts, Fantastique

Éditeur: Le Lombard

Nbre de pages: 160

Prix: 16,45€

Date de sortie: le 12/10/2018

Extraits : 

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