Pour ce mois de décembre et la période des fêtes de fin d’année, la Comédie Claude Volter met à l’affiche Le Mari, la Femme et la Mort d’André Roussin. Une comédie noire mais néanmoins désopilante qui déclenche chez le spectateur plus l’hilarité que l’angoisse.
Arlette a épousé Sébastien pour son argent (elle croyait ce bouseux près de la tombe !). Mais il est solide et l’amour qu’il lui porte renforce encore sa vigueur ! Pour parvenir à ses fins, elle décide de se débarrasser de lui. Mais ce n’est pas si simple de pousser à l’eau un mari candide qui va à la pêche… Toutes ses tentatives assassines sont vouées à l’échec. Le temps passe, le mari est toujours bien vivant et la femme s’impatiente. La mort, grande coquine, crée des imbroglios très cocasses, dignes des Tontons Flingueurs. ( © La Comédie Claude Volter)

Quand on prononce le nom d’André Roussin, on pense inévitablement à Bobosse , pièce légère et amusante écrite en 1957 pour François Périer et qui avait alors tenu l’affiche pendant plus de deux ans au Théâtre de la Michodière à Paris. Dans le théâtre de Roussin, il n’y a pas d’intrigue, juste des péripéties et une action.
En réalité, Le Mari, la Femme et la Mort est une adaptation d’un fait divers qui s’était déroulé en Italie: une paysanne avait par deux fois payé quelqu’un pour tuer son mari. Tout s’était au final très mal déroulé, à tel point que le mari toujours vivant et la femme commanditaire et furieuse s’étaient retourné contre le mauvais tueur afin de récupérer leur argent.
Le thème pourrait bien sûr constituer une formidable tragédie mais, chez Roussin, tout est traité sur un ton léger de comédie de boulevard bien efficace. La femme monstre, dupée par sa propre machination et victime de celle ci, en devient comique.
C’est à Bruxelles, au Théâtre du Parc, que la pièce fut créée le 11 février 1954 puis ensuite à Paris, huit jours plus tard, au Théâtre des Ambassadeurs-Henry Bernstein avec Bernard Blier et Jacqueline Gautier dans une mise en scène de Louis Ducreux.

Soixante quatre ans plus tard, à la Comédie Claude Volter, c’est Michel de Warzée qui se glisse dans la peau de Sébastien, le mari gênant, et Stéphanie Moriau qui joue son épouse, prête à tout pour le supprimer. Le duo est entouré d’Amélie Saye dans le rôle de Julie Despied, de Jonas Claessens qui joue Kiki et de Francq Dacquin qui campe un Percier haut en couleur.

Adoptant tous un accent parisien un peu forcé qui étonne au début de la pièce mais séduit ensuite, les comédiens sont tous excellents, avec une mention spéciale pour Michel de Warzée d’une bonhommie attendrissante jusqu’à son réveil final; à Stéphanie Moriau qui décidément brille dans tous les registres, et à un formidable Francq Dacquin dont l’interprétation loufoque doublée d’une gestuelle outrancière de « mauvais de service » déclenche l’hilarité à chaque réplique. Mis en scène sobrement par Danielle Fire qui était déjà en charge de la mise en scène du Grand Meaulnes en début de saison; Le Mari, la Femme et la Mort constitue un excellent ticket divertissant et exaltant, idéal pour égayer vos fêtes de fin d’années.
Bon spectacle !
Jean-Pierre Vanderlinden
Avec : Stéphanie MORIAU, Michel de WARZEE, Amélie SAYE, Franck DACQUIN & Jonas CLAESSENS
Mise en scène : Danielle FIRE / Scénographie : Francesco DELEO
Création lumière & Régie : Bruno SMIT & Sébastien COUCHARD
Prix unique le 31 décembre : 35€pers à 16h / 45€pers à 20h15
Réservations : http://www.comedievolter.be
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