Belle endormie, vous vous êtes réveillée ? Hé bien, dansez maintenant, entre les ombres et la lumière

On parle beaucoup de foot et de vélo, cet été, mais les autres sports ne sont pas en reste. Comme la danse qui, au fil du temps, a imposé un monde fantasmé et énigmatique, propice en intrigues et en psychologie de héros et héroïnes. Des personnages souvent malmenés par une discipline qui semble ne pas laisser droit à l’erreur mais peaufine le dépassement de soi et… des autres quitte à créer quelques rivalités plus ou moins contrariantes. Avec son premier album, Karina (la soeur de Patricia Lyfoung dont on a vu le travail sur la Rose écarlate) nous entraîne dans la danse, d’hier et d’aujourd’hui, entre Roméo et Juliette et la Belle au bois dormant, avec un soupçon de fantastique et une esthétique comme dans les dessins animés japonais.

© Karina chez Dargaud

Résumé de l’éditeur : Oxana, jeune danseuse de la fin du XIXe siècle, est victime d’une malédiction qui la plonge dans un sommeil profond… Elle se réveille cent ans plus tard, amnésique, dans une époque qui n’est pas la sienne. Vengeance, malédiction, jalousie… Rien n’épargne Oxana Ravel qui devra faire preuve de caractère pour être acceptée dans la compagnie de danse et retrouver son identité. Elle pourra heureusement compter sur le soutien de ses deux nouveaux amis : le beau et intrigant Léonide et sa complice, Aria.

© Karina chez Dargaud

Tic tac, tic tac, tic tac, le temps passe, qui sait quand se réveillera la demoiselle de la tour du conservatoire. Celle dont la légèreté de ses pas a conduit à un sommeil lourd dont on ne revient qu’au prix du baiser d’un prince charmant. Le rôle était trop beau mais aussi trop vrai et voilà qu’Oxana sombre avec ses rêves défaits. Et le monde ne s’arrête pas. Voilà comment, juste en se piquant le doigt, on passe du XIXe siècle à celui d’après, au pays des autos et d’une mode et d’une danse qui ont forcément évolué. Oxana est réveillée par un mystérieux justicier,complètement déboussolée mais trouvant vite quelques alliés pour poursuivre son rêve tout en menant l’enquête sur les faits qui ont mené à ce sommeil invétéré.

© Karina chez Dargaud
© Karina chez Dargaud

Dans des décors qui ressemblent à l’Allemagne ou à l’Autriche, Karina nous invite ainsi à suivre la musique et les chemins de quelques personnages tragiques. Il ressort beaucoup d’éléments de ce premier tome : des frères ennemis, le « voyage dans le temps de l’héroïne », l’ambivalence du monde de la danse aussi porteur que destructeur, une sorte de super-héros qui survole les toits quand la nuit vient.

© Karina chez Dargaud

Sous des couleurs un peu pâlottes mais retenant la lumière et les regards, on sent tout l’enthousiasme de Karina à nourrir cette oeuvre de toutes les références qui l’ont construite en tant qu’artiste et spectatrice. Si les références ne sont pas trop appuyées et mêlées à un souffle très personnel, le graphisme lui est beaucoup trop sous influence des mangas d’hier (les dessins animés que je zappais, il y a quinze ans) que pour dégager personnalité et force de conviction. Avec certains effets naïfs tombant totalement à plat (quand les personnages s’énervent, sans que rien ne l’explique, ils sont miniaturisés comme des figurines pop) et un certain côté fan art, dessin cosplay, qui ne nous embarque pas plus loin.

© Karina chez Dargaud

C’est bien dessiné mais ça ne m’a malheureusement pas transcendé. Mais peut-être est-ce aussi dû à mon problème avec ce genre de dessin. Dommage, car l’intrigue dévoile assez de cartes que pour donner envie de continuer l’aventure.

Série : La belle endormie

Acte : 1

Scénario, dessin et couleurs  : Karina

Genre: Drame, Fantastique, Histoire

Éditeur: Dargaud

Nbre de pages: 48

Prix: 12€

Date de sortie: le 13/04/2018

Extraits : 

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