Pour son H-nniversaire à La Madeleine, Arthur a gagné le jackpot de l’amour chien fou en beauté et en H…D

Revenu avec un étincelant double-album comportant autant de titres que de voyages dont il a le secret, c’est à La Madeleine qu’Arthur H a posé ses valises et sa grande élégance de chanteur provoquant l’échappée belle (et belge) qu’il soit cosmonaute, cosmopolite, citadin ou cowboy des grands espaces (et d’un western d’un nouveau genre) et tant d’autres. Toujours, quel que soit le genre, du côté de la poésie et au plus près des émotions que celle-ci, mise en musique, génère auprès de la foule en liesse massée autour de ce prophète de l’amour chien fou.

© Branchés Culture

Pour entrer dans la lumière, La Madeleine permet bien des facéties avec ses grands escaliers qui se perdent dans la noirceur des hauteurs. Pourtant, c’est dans la plus grande simplicité que le grand H est monté sur cette scène, presque nonchalamment, en passant par la toute petite fosse avant de se donner au jour du public, avec son chapeau mythique et ses deux comparses, et non des moindres, Nicolas Repac et Raphaël Séguinier. Pour commencer la soirée, la brigade est peut-être légère mais sait fédérer et comme on dit à Bruxelles, l’union fait la force… Bien plus aujourd’hui qu’hier, d’ailleurs, quand les réunions dans ce lieu fort en ambiance tournait à l’affrontement : la Madeleine était un casino. Et Arthur H nous le rappelle. « Vos grands-pères y ont peut-être tout perdu! » Mais aujourd’hui le Arthur H trio entend tout gagner… du jackpot de l' »amour, de la poésie et de la fantaisie« . C’est joliment dit et c’est tellement audacieux…

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Alors, on plonge dans cette voix si étrange et mystique, si puissante et chaleureuse, cette voix en 3D et en plus en H…D qui nous fait perdre nos repères et plonger dans le mystère de cette voix qui fait son charme. Qui plante le décor sur cette scène presque banale s’il n’y avait pas cette commode qui bientôt révélerait quelques-uns (pas tous!) de ses secrets.

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Mais avant tout, Arthur ose le mélange des genres, « il est belle, elle est beau« . La grammaire H-ienne fait des siennes tandis que la rumeur montre, ce serait l’anniversaire de l’homme au chapeau. « Avant de faire bon anniversaire, il faut répéter, la chorale ! » Il est belle, elle est beau, et la musique prend des accents de fête, il y a des airs de tango qui émergent de ce piano, de cette guitare et de cette batterie. Le métissage est heureux. Et l’homme du monde, du jour et de l’heure H en profite pour ouvrir, petit à petit, sa boutique, son cabinet de curiosités qui bientôt accueillerait une bougie en pensée au roi Cohen, Sous les étoiles à Montréal.

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D’un roi à l’autre, l’orage gronde et nous voilà un peu plus dans l’univers du Roi Arthur, côté lac et sa dame pour une fresque épique et un final fracassant, qui m’a fait penser au paroxysme du brelien Ces gens-là. Les reines ne sont pas oubliées avec le fabuleux Reine de coeur et le majestueux La boxeuse amoureuse qui vaudra à son auteur un long moment d’applaudissements d’un public conquis!

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Un peu plus à l’ouest, on suit Lily Dale, une femme de caractère ! De caractère, imprévisible, Arthur l’est aussi et le voilà un peu plus steampunk en inventeur farfelu et diy. Le voilà qui s’affaire un peu plus dans son armoire magique, sous un troisième oeil qui nous rappelle que si le chanteur a le dos tourné, il nous surveille. C’est Le passage, hypnotique. Arthur H est aussi shaman. De ceux qu’on croise dans les hautes plaines, comme celles que les films américains ont volé au western spaghetti. C’est l’heure des revendications et de la réparation d’une grande injustice. Il invente le western belge, le western moules-frites. Est-ce que tu aimes, dans les westerns ? M n’est pas là mais les serpents à sonnettes tremblent ! Comme nous tremblerons, quelques minutes plus tard, à l’heure de vampiriser le dancing, Nosferatu est là, en chair et en os (et en ombres, Silvio, au camion mais aussi au merchandising, a été mis au service de ce monument de l’horreur).

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En guise de rappel, c’est un peu Panique au village au Théâtre amour chien fou. L’armoire réserve une autre de ces surprises et Arthur, en grand enfant qui tirerait les ficelles, convoque ses personnages authentiques (Nosferatu, Mohammed Ali, Lily Dale, Arthur H…eastwood) pour un dialogue savoureux et naïf. « – Arthur, il va mourir bientôt ? Et nous, on va mourir avec ? – On est des chansons, on ne meurt pas« . Les personnages prennent congé et Arthur bat le rappel avec une sélection de quatre dernières chansons de derrière les fagots qui finissent de donner de l’éclat à ce concert de toute beauté, de toute singularité et de toute intensité. On ne voit pas ça ailleurs, résolument. Ayant réservé le moment, Arthur H laisse enfin son public lui chanter bon anniversaire. « J’adore ce bordel avec les anglophones et les francophones qui se battent. Joyeux Birthday to you. C’est mon plus bel anniversaire. J’ai 23 ans, aujourd’hui.« 

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Tout au long du set, c’est le nouvel album qui a eu la part (très) belle (le chanteur se privant même de quelques chansons cultes dans ce concert de 2h20 bien fait) de ce répertoire fourni et des relents d’orgue se sont fait plus ou moins présents, comme ces ambiances de délicieuses fêtes foraines, quand les manèges prennent leur envol. Vintage mais extrêmement moderne. Les grands huit prennent des grands H. De ce casino de la Madeleine, on sort comme d’un Luna Park, on y a tant aimé ! Et notre petit doigt nous dit, mis à rude épreuve pour saluer une ultime (mais certainement pas la dernière) fois ce magicien formidable, qu’on n’a pas fini de l’adorer, cet artiste fond-H-mental.

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Setlist:

  1. Brigade légère
  2. Il/elle
  3. Avanti!
  4. Ulysse et Calypso
  5. Sous les étoiles à Montréal
  6. La dame du lac
  7. Lily Dale symphonie
  8. Le passage
  9. La boxeuse amoureuse
  10. Inversion mélancolique
  11. Reine de coeur
  12. Est-ce que tu aimes ?
  13. La Lune
  14. Carnaval chaotique
  15. Nosferatu
  16. Ma dernière nuit à New York City
  17. Amour chien fou
  18. Moonlove fantaisie
  19. Rappel / Amour chien fou théâtre (avec Nosferatu, Mohammed Ali, Lily Dale, Arthur H…eastwood)
  20. Assassine de la nuit
  21. Tokyo Kiss
  22. Le chercheur d’or
  23. Moonlove déesse

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