Concerts majeurs, déceptions, révélations et avenir du rock et du metal, JP fait son bilan de 2017

2017 vient de fermer ses portes, place à 2018 ! L’heure est au bilan. Quels sont les faits musicaux marquants de cette année écoulée, les concerts majeurs, les déceptions, les révélations ? De quoi sera fait le rock de demain ? Tentative de réponse avec ce billet d’humeur qui sera quoiqu’on fasse éminemment subjectif mais peut être pour vous instigateur de nouvelles découvertes…

Lorgnons d’abord du coté des concerts qui nous ont fait dresser les poils en 2017. En haut de l’affiche, on ne peut pas passer à côté du merveilleux concert que Nick Cave & The Bad Seeds donnèrent au Sportpaleis d’Anvers en octobre dernier. Classe et émotion étaient au rendez-vous pour cette prestation offerte à un public en communion totale avec le chanteur australien, revenu au top mais meurtri par le décès de son fils. Un moment magnifique !

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Dans un autre registre, Iron Maiden avait brillé dans cette même salle, en avril, prouvant à tous que le groupe reste un des plus grands groupes de metal toujours en activité. U2 a enflammé le Stade Roi Baudouin avec un visuel gigantesque, quelques semaines après Coldplay qui y a sans doute donné un des concerts les plus festif de l’année. À l’étranger, Marillion a enchanté un Zénith de Paris bourré à craquer alors que Midnight Oil effectuait son grand retour avec deux concerts d’exception sur la scène de l’Olympia. Et, bien sûr, il y a eu le retour très attendu des Guns’n’ Roses, impériaux au Stade de France et auteurs d’un set de 3h20 jubilatoire et captivant. Du côté des méga-productions, on ne peut pas passer à côté de Metallica qui a rempli par deux fois le Sportpaleis d’Anvers avec son méga-show servi hélas par un son souvent douteux, mais l’énergie était là. N’oublions pas non plus, outre un John Fogerty toujours jeune du haut de ses 72 balais à Anvers, les formidables gigs d’Alice Cooper et de Marilyn Manson, pas encore accidenté, en clôture du Metal Day des Lokerse Feesten. Le duo des deux stars sur « I’m Eighteen » valait son pesant de cacahuètes. Sans oublier le concert grand barnum époustouflant des vétérans de Kiss dans un Westfallenhalle de Dortmund gorgé de monde. Les légendes ne meurent jamais.

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Du côté des salles « plus modestes », on épinglera le concert magistral des Sparks en septembre à l’AB, la nouvelle tuerie de Slayer dans cette même salle en juin, le son dantesque d’un Devin Townsend Project au Trix, la flamboyance d’Anderson Rabin Wakeman au Cirque, l’apaisement envoûtant de Cigarettes After Sex, le concert parfait d’OMD au Roma et le charisme énorme d’un Kris Kristofferson venu se produire en solo, dans cette même salle et devant un public aux anges. L’année s’est terminée en beauté avec le surprenant et magistral concert de Solstafir, Myrkur et Arstidir dans un VK quasi sold out. Un trio magique !

En chanson française, on ne peut pas ne pas évoquer la tournée d’adieu de Michel Sardou qui, pour ses derniers shows, fait quasi l’unanimité dans la presse; le retour sur scène de Florent Pagny dégoûté de la promo mais qui, sur scène, se révèle toujours exemplaire; le concert magique de Christophe au Cirque Royal et, bien évidemment, il faut citer l’émouvante réunion des Vieilles Canailles au Palais 12, pour les raisons que l’on sait, et qui y ont donné une prestation formidable.

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Chez nous, une multitude d’artistes ont marqué l’année, certains en confirmant tout le bien qu’on pensait d’eux et une notoriété déjà établie, d’autres en se révélant littéralement comme des valeurs sûres pour l’avenir. La Muerte amputé d’une moitié de line up et en attente d’un nouvel album qui devrait bientôt voir le jour a frappé fort avec sa prestation ébouriffante durant le show de Gutterdammerüng à l’AB le 9 février, tandis que ces bons vieux punks de Raxola nous sortaient une nouvelle galette et se fendaient de quelques concerts salvateurs. Et puis il y a eu le retour sur scène en piano solo du génial Didier Odieu avec trois shows à la Samaritaine, puis deux autres au Théâtre Jardin Passion à Namur pour l’enregistrement d’un nouvel album live à paraître. Il faut l’avoir vu sur scène au moins une fois dans sa vie pour savoir ce qu’est un vrai génie instinctif. Formidable ! Pendant ce temps les talentueux musiciens de Bertier envahissaient le Théâtre 140 pour la présentation de leur nouvel et magnifique album « Anna et Roby ». Je leur souhaite bonne route pour leur future tournée en Belgique et en France en 2018.

Au chapitre des déceptions, on peut citer la prestation nombriliste et souvent ennuyeuse de Dream Theater au Lotto Arena, en avril dernier, ainsi que celle fort décevante des Cranberries, au Cirque Royal, un Nick Murphy très inégal à Forest et le show chloroforme d’Alison Moyet au Roma.

Comme chaque année certains de nos héros du monde du rock ont tiré leur révérence définitivement, on pense à Malcom Young d’AC/DC; à Chris Cornell de Soundgarden; Chester Bennington, le chanteur de Linkin Park; au regretté Warrel Dane, frontman de Sanctuary et Nevermore; au légendaire Tom Petty qui laisse ses Heartbreakers le coeur brisé, quelques jours après un concert évènement à Hyde park; à David Cassidy, Fats Domino, Glenn Campbell, Chuck Berry, John Wetton… et bien sûr à l’irremplaçable et inégalable Johnny Hallyday dont l’hommage national a mobilisé plus d’un million de fans devant la Madeleine et quatorze millions de téléspectateurs en pleurs. Triste.

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A part ça, le rock se porte bien et de jeunes pousses sortent régulièrement de terre pour porter le flambeau bien haut et avec fierté. Parmi eux, les jeunots de Last Train venus de l’Hexagone, porteurs de riffs mortels à vous secouer les tripes. Et aussi Shaârghot, nouveau fleuron metal indus qui ravage tout sur son passage et dégage à coup de batte de baseball et de décibels toute l’énergie primale qu’un Marilyn Manson aurait perdu. Et encore les Blood Baby Sitters, sales gamins punks enthousiastes, qui du fond de leur cave y croient toujours envers et contre tout. Et dan un registre plus calme, le collectif Bertier qui, sous la plume étonnante de Pierre Dungen, ramène une écriture intelligente et poétique à la Bashung au niveau qu’elle mérite. Bien sûr certains de ces artistes vous sont pour la plupart encore inconnus, mais une chose est certaine : ils ont du talent et il ne leur manque plus qu’un public plus étoffé pour pouvoir partager leur art comme il se doit . Alors, si, comme moi, vous êtes persuadés que le rock, le vrai, se vit près de l’os là où il se crée, rajoutez à vos bonnes résolutions pour 2018 d’aller traîner vos santiags ou vos baskets dans les salles plus obscures, là où la bête rugit encore comme au premier jour et où le rock bio se crée à l’abri des dérives du show business. Qui sait, on s’y croisera peut être ?

Bonne année 2018 à tous, merci pour votre fidélité à nous lire sur Branchés Culture et Keep on Rockin !

Jean-Pierre Vanderlinden

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