Vous l’entendez cette douce mélodie ? Vous avez bien la musique dans les oreilles ? Oui ? C’est parfait alors, vous pouvez enclencher le mode « repeat » et vous projeter corps et âmes, moteurs ébouillantés aussi, dans la deuxième partie et conclusion du Streamliner de ‘Fane. À vue de nez, il y a bien plus que cinq cents connards sur la ligne de départ. Bon, ils sont 40, mais leur envie de vaincre les décuple, les démultiplie. Et comme tous les coups sont permis, ça risque d’être le carnage. Sortez les civières, prenez le pop-corn, ça va vrombir, toutes mécaniques dehors.

Résumé de l’éditeur : Parmi les quarante enragés alignés au départ : Billy Joe, le chef du gang des Red Noses ; Nikky ‘The Head’ le miraculé ; Calamity, l’extravagante star du rock ; les mystérieux frères Jarret ; William Boney dit ‘le Kid’ ; la sulfureuse Sue, du gang des Black Panties ; et enfin, au volant de la mythique Black Widow, la jeune Cristal… Tous sont prêts à en découdre… Les médias se sont emparés de l’événement, les autorités, dépassées, n’ont pu contenir le flux de centaines de curieux venus assister au run du siècle. Tout le monde est là, les yeux rivés sur les drapeaux. Les moteurs chauffent, la tension monte… Le vieil O’Neil a parié : la station Lisa Dora est en jeu…

Ça y est, le drapeau à damier est levé, la course peut s’engager, coute que coute et sang pour sang. Après nous avoir trimbalés de petits groupes en petits groupes, prenant le temps d’installer l’ambiance consciencieusement et sans se presser (mais en restant passionnant), de livrer les gueules au regard du lecteur; ‘Fane entre dans le feu de l’action sur ses machines de rêves et ses créatures de cauchemar.

Tous les coups bas sont permis et les héros bodybuildés de Fast & Furious peuvent retourner à leur bac à sable. Le désert continental, bordé par une route 666 qui n’ose s’y aventurer, c’est tout de même quelque chose. Un théâtre sans triche, plein de trappes et de dangers, dont le plus fort ne sortira pas forcément gagnant et sur lequel les autorités veille à ce que tout reste politiquement correct. Ils se mettent le doigt dans l’oeil. Ici, il faut une petite part de chance et une grosse de folie, « de fureur et d’acier ».

Dans ce deuxième épisode frénétique et affolant, ‘Fane n’épargne pas ses personnages, qu’ils soient sur quatre ou deux roues, entre fusillades, explosion et tellement peu de bons sentiments. C’est la folie emmenée à un rythme d’enfer, à force de traits de vitesse et de couleurs vintage et martyrisées par la course folle (du bel ouvrage d’Isabelle Rabarot), de véhicules chahutés par le décor, vers un final sans concession. C’est presque un jeu vidéo qui ferait de l’ombre à Mario Kart, de la haute voltige amorale et testostéronée avec une grande place réservée aux héroïnes, plus badass que pin-up, et même une chanson créée pour l’occasion. C’est dingue.

Cerise sur le gâteau ? Ce cahier graphique façon fanzine qui conclut cette aventure intrépide de la meilleure des façons.

Titre : Streamliner
Tome : 2/2 – All-in Day
Scénario et dessin : ‘Fane
Couleurs : Isabelle Rabarot
Graphisme additionnel et pub vintage : Vangogo
Genre : Aventure, Action, Sport
Éditeur : Rue de Sèvres/ Comix Buro
Nbre de pages : 136 (+ 24 pages de cahier bonus)
Prix : 22,50€
Date de sortie : le 13/09/2017
Extraits :
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