« Insecte », ce seul mot prononcé, en cette période de chaleurs estivales, en ferait frémir plus d’un. C’est vrai, quoi, à l’heure où la température monte plus que de raison, les petites bestioles désagréables, des moustiques aux tiques, aiment à nous embêter, à nous chatouiller, à nous polluer les nuits et les siestes. Pourtant, n’utilisez pas l’insecticide de suite ! Insecte, c’est aussi un quatuor d’acid pop qui risque bien de vous faire oublier tous vos tracas dans un deuxième EP, baptisé purement et simplement « 2 ». Pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple et enthousiasmant ?
(Photo de couverture : © Manou Milon)
Venus de Paris mais basés à Bruxelles, d’une capitale à l’autre, Insecte a quatre pattes, quatre membres unis dans l’envie de se poiler avant tout. Il y a Noé, Yerko, Louis et Oscar, le chanteur et gourou de cette musique psychédélique et surréaliste. Si Insecte n’a pas encore d’album à son actif, il a déjà gagné le concours Du F. dans le texte et le groupe a pris son envol il y a deux ans, butinant des fleurs qui ont fait les beaux jours de la musique à la française avec des inspirateurs sérieux. Ainsi, Insecte, tel un alter-ego plus pop et plus psyché de Feu! Chatterton, c’est un peu la rencontre absurde, inattendue et pourtant royale entre un Michel Jonasz posé et l’Affaire Louis Trio du regretté Hubert Mounier. Il y a de ça, dans la voix d’Oscar d’abord, parsemée de spleen, de mélancolie, d’un retour à un rythme qu’on croyait disparu. Il y a quelque chose de vintage et d’extrêmement moderne en train de convoler dans ces quinze minutes de bonheur.
Sur les quatre nouveaux titres proposés, le band prend son temps dans une ère où tout veut aller plus vite. Les plages (qu’elles soient musicales ou de sables, il y a des deux dans cet EP solaire) se laissent aller à la contemplation sans faire son Terrence Malick et perdre son auditeur. Non, ici, que ce soit au Vase aimé ou à cette incursion dans ToKyoto, on n’a de cesse de rester accrochés, suspendus aux lèvres et aux synthés de ce band déjà mythique et qui arrive, en fin, de compte, à faire bien plus que se poiler. En alliant un sens du rythme pointu, Insecte a tout pour plaire, pour nous piquer et nous inoculer le virus d’une musique passionnante et à suivre. Car là, c’est déjà le temps de l' »au revoir » et le groupe ne se prive pas de chanter et répéter une vingtaine de fois ces deux mots. Preuve devant l’éternel que le groupe peut chanter n’importe quel texte (ciselé et imprégné sur les trois autres titres, on vous rassure) sur cette musique qui nous magnétise. Ce n’est qu’un au revoir, on est sûrs de les revoir. En attendant, ça plane pour nous.
Artiste : Insecte
Nbre de titres : 4
Durée : 15 min 50
Autoproduit
Date de sortie : le 26/05/2017