Depuis 1973, KISS, le mythique groupe new-yorkais au plus de 150 millions d’albums vendus, hante les scènes du monde entier proposant à son public des shows exceptionnels, une musique excitante et un merchandising gigantesque. En effet la marque Kiss était évaluée en 2006 à plus d’un milliard de dollars américains, je n’ose donc imaginer sa valeur onze ans plus tard. Ce vendredi 12 mai, le band faisait halte au Westfalenhallen de Dortmund dans le cadre de son « Kissworld 2017 Tour » qui marque le retour aux costumes de l’époque Creatures of The Night. De quoi faire saliver les 12.000 fans de la Kiss Army présents ce soir là dans la salle, dont votre serviteur.
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C’est Raven Eye qui ouvrait les hostilités et le band britannique d’Oli Brown s’en est tiré avec tous les honneurs. Formé en 2014 le trio composé d’Oli Brown (lead guitar & vocals), d’Aaron Spiers (bass) et d’Adam Breeze (drums) nous a proposé un hard rock bien énergique et bluesy idéal pour chauffer une salle. Excellents sur scène les trois musiciens ont mouillé leurs chemises, ont fait excellente impression et ont été très bien accueilli par une foule réceptive mais néanmoins impatiente de retrouver ses héros.

Il est 21h, et dès la fin des derniers accords du « Rock n’ Roll » de Led Zeppelin la sono annonce : You Wanted The Best, You Got The Best, The Hottest Band In the World…KISS!
Le rideau tombe et sur les accords de » Deuce » ils apparaissent devant nous tels des demi-dieux sur leurs piédestaux. La salle est en folie tandis que la fumée des fumigènes envahit la scène et que les lance-flammes réchauffent les spectateurs des premiers rangs. Paul Stanley, 65 balais au compteur se démène toujours comme un beau diable tandis que le mythique Gene Simmons – The Demon – de deux ans son aîné attire tous les regards.

Derrière ses fûts, Eric Singer ( Alice Cooper , Brian May etc…) de retour dans Kiss depuis 2004 est impressionnant, alors que Tommy Thayer, qui a remplacé Ace Frehley en 2002 et lui a repris son maquillage du Spaceman, balance quelques solos sulfureux.

La scène est assez semblable à celle du « Tour Las Vegas 2015 », excepté deux passerelles articulées rajoutées qui trônent de part et d’autre de celle ci. L’osmose entre le band et son public est totale et la plupart des titres sont repris en choeur par la foule. Et puis il y a ces moments incontournables qui font d’un show de Kiss une expérience inégalable comme quand The Demon crache le feu durant « Firehouse » ou s’élève dans les airs durant le solo de basse ensanglanté de » God of Thunder » .

Tommy Thayer, quant à lui, ne se prive pas de nous asséner ses légendaires solos flamboyants assortis de tirs de roquettes pendant « Shock Me » et durant « Psycho Circus » Paul Stanley survole la foule agrippé à un filin pour se rendre sur une deuxième scène circulaire à l’opposé de la scène principale.

Pas de solo de batterie pour Eric Singer qui fête aujourd’hui ses 59 ans, mais un gros gâteau d’anniversaire et un » happy birthday to you » chanté par la foule au terme de « Rock N’ Roll All Night » qui voit Gene et Tommy survoler la foule sur des passerelles placées au bout de bras métalliques gigantesques. Les fans sont aux anges, et ces quelques secondes où Gene Simmons se retrouve à quelques mètres de moi fixant l’objectif de mon appareil photo resteront pour toujours un grand souvenir.

Le show se termine par une version jouissive d’ « I Was Made For Loving You », hit mondial incontournable, et par un « Detroit Rock City » fédérateur et électrique durant lequel les canons à confettis se mettent à cracher sur la foule tandis que la scène opaque de fumée s’enflamme une dernière fois. Et lorsque les lumières se rallument ils sont partis, et nous restons là les bras ballants, comme au sortir d’un rêve, heureux et couverts de sueur.

Même si ses membres fondateurs cachés derrière leurs maquillages accusent un peu, et c’est bien normal, le poids des ans, et que Paul a plus de mal aujourd’hui avec les passages en voix de tête, Kiss reste une institution, un band unique dont le concept génial allié à un hard rock de qualité a séduit et continue encore de séduire plusieurs générations depuis quatre décennies. Alors, lorsqu’en quittant la salle on se surprend à fredonner « God Gave Rock’Roll to You » du groupe Argent diffusé par les haut parleurs de la sono, on se dit que si le créateur existe et qu’il a indirectement par le biais du rock engendré The Demon, The Spaceman, The Starchild et The Catman, rien que pour ça on lui doit d’être reconnaissant…
Texte et photos : Jean-Pierre Vanderlinden aka JPROCK THE DARK FEATHER .
Setlist – Westfalenhallen de Dortmund – 12.05.2017 : Deuce, Shout It Out Loud, Lick It Up, I Love It Loud, Firehouse (Gene spits fire) Shock Me (Tommy guitarsolo) Flaming Youth, God Of Thunder (Gene spits blood & flies) Crazy Crazy Nights, Warmachine, Say Yeah, Psycho Circus (Paul flies to the little stage) Black Diamond & Rock And Roll All Night. Encores: I Was Made For Lovin’ You & Detroit Rock City.
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