Cali, intimiste mais toujours escaladeur, s’est raconté à Namur

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Après un passage remarqué aux Solidarités en 2015, Cali était de retour à Namur ce vendredi 17 mars, dans une version plus intimiste. Intime même. Fort de son nouvel album, « Les choses défendues » sorti fin 2016, Cali s’est laissé tenté par un seul en scène, dans un décor de chambre d’adolescent, face à un public venu en nombre – jusqu’au 4ème balcon – mais dans une proximité identique à celle qu’une salle de 150 places aurait proposé.

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Pendant plus de deux heures, le catalan, « ce belge qui n’est jamais arrivé en Espagne« , Bruno Caliciuri de son vrai nom, créa une relation intense avec son public, alternant chansons et anecdotes, le tout entrecoupé de fous rires quand il parle de son chien ou de sa maman (ma mère, c’est Gilbert Becaud).

Est-ce un concert d’ailleurs? Ou une émission de Drucker sans Drucker, où l’invité se met à nu, prend le temps de (se) raconter, avec sincérité, humour, tendresse? Laissons l’exercice aux statisticiens qui n’ont rien d’autre à faire mais il n’est pas certain que le temps passé à nous raconter sa vie soit moins important que celui à égrener les chansons de ses différents albums. Et c’est justement cela qui rend ce spectacle si intime, particulier, riche.

Bien sûr, celui qui n’aime pas Cali s’y est certainement ennuyé… surtout que ça dure, ça dure, ça dure… mais celui qui n’aime pas Cali n’a-t-il rien de mieux à faire un vendredi soir que de venir l’écouter au Théâtre de Namur? Le fan absolu comme l’amateur occasionnel n’ont pu qu’être touchés par cette mise à nu de Cali (avec un écho dans le public quand deux fans du 2ème balcon se mettent torses nus…).

Cali a été cabotin, émouvant, drôle. Mais Cali a été aussi militant, repris par les centaines de spectateurs lors d’une version interminable de 1000 cœurs debout. Nous n’étions pas 1000 au théâtre mais le cœur… les cœurs y étaient. Militant aussi quand il évoque son soutien à « Ségo » en 2007 ou l’élection à venir où « non, Marine ne passera pas ».

Mais le militant du sud de la France est aussi un escaladeur un peu fou qui ne peut résister à l’envie d’escalader un balcon. Le balcon du premier étage ne lui a pas résisté longtemps mais il s’est assagi et a décidé de ne pas se briser les vertèbres en attaquant le second balcon. C’est donc pas les escaliers qu’il a visité les 4 étages du théâtre sous les « Viva » du public.

On pourrait relater dix, quinze, vingt autres anecdotes racontées par le plus célèbre habitant de Vernet-les-Bains (nom qu’il donnera à son 5ème album studio, moins connu que « L’espoir » ou « L’âge d’or » mais qui recèle des perles comme le très touchant « Happy end » où il convoque ses amis Dominique A, Bénabar, Mathias Malzieu, Miossec, Rachida Brakni).

On pourrait.

Mais nous ne le ferons pas. Car il faut plutôt aller le voir, le découvrir avec des yeux d’enfant, des oreilles de fan, le cœur amoureux. Ou regretter d’être passé à côté et se dire qu’il y aura d’autres occasions. Intimes le 20 avril à Ath ou plus rock, aux Francos cet été par exemple.

Compte-rendu: B. Demazy

 

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