VIDÉOS | Interview de Michael Cambier pour Les Képis, une web-série qui met les flics à la sauce Dikkenek

À l’heure de la sécurité renforcée, on voit des flics partout. Mais des comme ça, on peut vous assurer que vous n’en avez jamais vu. Les Képis, héros d’une nouvelle web-série qui entend bien menotter la morosité, veillent ainsi sur le désordre et l’insécurité de vos zygomatiques. Embarquant dans l’aventure Marc Herman, Zidani ou encore Dj Heavy, Michael Cambier est l’un des flingueurs derrière ces aventures burlesques et déjantées. Nous l’avons rencontré.

Bonjour Michaël, commençons par vous, qui êtes-vous, d’où nous venez-vous ?

Michael Cambier, 30 ans allez encore 29 pour 15 jours. (rires) Je suis originaire de Bruxelles plus particulièrement Woluwe-Saint-Lambert ou j’ai passé toute ma jeunesse (et vais bientôt devenir papa d’un petit bout).

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire du cinéma ? Quels sont vos maîtres ?

Mon Ami Sokol Reka, un des deux réalisateurs de notre série ! Je l’ai rencontré à l’âge de 16 ans à l’école et il était déjà passionné de cinéma. Il réalisait des courts-métrages et prenais un plaisir à jouer dedans. Mon maître parmi les réalisateurs, c’est Tony Scott qui nous a malheureusement quittés trop tôt. Mais il a un style à part, une manière de filmer et de monter qui me donne des frissons. Son film Man on Fire avec un Denzel Washington qui excelle est l’un de mes films préférés. Mes grandes références parmi les acteurs son Robert De Niro, Leonardo DiCaprio, Edward Norton ou Barry Pepper.

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Quel a été votre parcours jusqu’ici ?

J’ai fait mes études à l’athénée royal de Watermael-Boitsfort « La brise » en section Audiovisuel. Après quoi, j’ai fait un an à l’INRACI et un atelier de théâtre de deux ans à l’ULB en alternant les jobs alimentaires dans la vie de tous les jours. J’ai donc débuté un parcours plutôt technique et me suis vite rendu compte que ce que je voulais, c’était être devant la caméra.

Avez-vous eu d’autres projets avant Les Képis ?

Avant Les Képis j’ai joué dans pas mal de courts-métrages comme Esperanto de Sokol Reka qui a bien voyagé en festival. J’ai également travaillé sur des pubs et eu quelques petit rôle dans des longs-métrages comme Hors les murs, Je suis aussi un soldat et dans une série néerlandophone De Bunker 2.

Parlez-nous un peu de l’équipe derrière cette web série ? Vous nous la présentez ?

C’est avant tout une bande d’amis. Sokol Reka et Thierry Uyttenhoven, nos deux réalisateurs/scénaristes, mais aussi Benoit Magdelyns, pièce-maîtresse au niveau de l’écriture. Tout a commencé avec cette belle petite équipe qui forme les fondations du projet. On se connait bien et faire un projet ensemble était une évidence, surtout que l’envie ne manque pas du tout.

L’équipe est encore plus grosse qu’on pourrait le croire, puisqu’il y a des soutiens participatifs. KissKissBankBank, Ulule et Co, un passage obligé ?

Un passage obligé, je pense, pour lancer un projet en autodidacte, car il n’est pas facile de trouver des fonds pour ce genre de projet.

Si l’on se réfère à votre page Facebook, cela fait un an et demi que le projet est en route publiquement. C’est long… ?

Oui, un petit peu, surtout pour… un grand impatient comme moi. Mais entre l’écriture, la recherche de budget, la mise en place du tournage et la post-prod qui nous a demandés un travail énorme, nous ne nous sommes pas ennuyés ! Sans oublier que nous avons tous d’autres projets en cours, et qu’il faut faire entrer de l’argent à la maison. Je pense que nous avons mené le combat avec nos moyens et qu’au final le résultat est réussi. C’est le principal.

Une web série, c’est un moyen démocratique de faire du cinéma mais qui peut rapporter gros?

Rapporter gros je n’en sais rien, l’avenir nous le dira. Il y a tellement de projets sur l’océan du web, qu’il faut batailler. Le Web est pour ma part une plateforme où l’on peu plus vite montrer son travail. Après, effectivement, le Web est à la mode et pouvoir s’y démarquer n’est pas évident. Il faut avoir une « patte » et s’imposer dans la masse. Le web a le défaut de son avantage dans le sens où il est plutôt facile d’accès et pour tout le monde, spectateurs comme créateurs.

Pourquoi avoir choisi de traiter l’univers des Flics… un peu déjantés et pas toujours très futés ?

J’aime beaucoup le style du polar, qui commence seulement à prendre une certaine importance du côté francophone. L’humour est pour moi un exercice plus compliqué car il est plus facile de faire pleurer quelqu’un que de le faire rire, c’est bien connu. Mais, dans la vie, je suis quelqu’un qui aime déconner et ne pas se prendre au sérieux. En mélangeant tout ça, on obtient un cocktail de flics déjantés complètement à l’ouest, qui je l’espère va faire pleurer de rire.

Quels sont vos films de policiers fétiches ?

Pour rester chez nous je dirais De Zaak Alzheimer d’Erik Van Looy et Loft du même réalisateur dont le travail et la manière de réaliser doit être mise en avant. Et niveau humour, je dirais Police Academy .

Les Képis, c’est moins courant que les Flics et plus polis que « Poulet », ça facilite le référencement, aussi, non ?

C’est un bon compromis, du coup. Beaucoup de gens marchent à l « image ». C’est effectivement une expression moins courante et qui rend donc notre projet plus facilement identifiable.

Combien avez-vous écrit de capsules ?

Nous sommes toujours en écriture. Dès qu’une idée fuse chez l’un d’entre nous, on en prend note et, lors de nos réunions, nous travaillons dessus. Le format de capsules courtes et surtout d’un genre humoristique demande une écriture continue, un re-travail et beaucoup de matière. Écrire à plusieurs est une force qui a aussi son lot de désavantages: plusieurs points de vues, plusieurs remises en question et l’énergie qui va avec.

Elle a un ton très belge, cette série, non ?

Non peut-être; fieu ! Nous sommes (à quelques origines près) Belges et fier de l’être. On revendique notre identité et notre humour, n’en déplaise. Cette « signature » n’a même jamais été débattue entre nous tellement c’était une évidence » Des films comme Dikkenek ont ouvert la voie sur cet humour Belgo-bruxellois et il est important pour nous de le perpétrer.

Ce choix d’un plan fixe s’est-il fait par souci d’économie ou de style ? Avec un degré de difficulté : faire ressentir ce qu’il se passe en hors-champ, non ?

Quand on écrit un projet, on ne peut pas nier la perspective financière que ça amène. Nous avons fait avec nos armes, on avait peu d’espoir sur un budget important, mais on avait nos cerveaux. Et, faute de décors, on avait l’écriture. Bien sûr, il faut être rigoureux et imaginatifs car l’espace restreint offre peu de possibilités d’actions, et c’est là que le hors-champ a toute son importance. La suggestion est une arme importante dans l’humour et le spectateur aime être mis à contribution, qu’on lui fasse « travailler » son imaginaire.

Marc Herman, Zidani, Dj Heavy… du bon casting, comment convainc-t-on ces « people » ? Ils ont vite adhéré au projet ?

Ils ont assez vite rejoint l’aventure ! Je leur ai envoyé le projet et ils m’ont rapidement répondu de manière positive, trouvant le projet chouette. Nous nous sommes rencontrés autour d’un bon café pour discuter de notre vision des Képis et notre motivation les a convaincus. Sur un plan personnel, me retrouver dans le casting fut un apprentissage intéressant et surtout un énorme plaisir car ce sont tous de super camarade de jeux.

Invitée aussi, cette moustache que vous portez. Ça ne gratte pas trop ?

Hahaha, je trouve que cela ne me va pas trop mal ! (Rires) Non c’est juste horrible ! Mais cela faisait partie de la construction de mon personnage. On s’y habitue très vite.

Y’a-t-il des anecdotes concernant le tournage des six premiers épisodes ? Naturellement quand on tourne en uniforme de policiers, il peut y avoir des quiproquos. On pourrait vous prendre pour de vrais policiers, non ?

Très vrai ! Mais nous avons tourné les Képis en Studio donc à ce niveau-là, il n’y avait aucun stress. Par contre, je vous raconterai peut-être plus tard un tournage avec des déguisements de braqueur, on faisait moins les fiers.

© Dan Missin
© Dan Missin

Quel budget avez-vous ?

Quel quoi ?

Des réactions de policiers jusqu’ici ?

Oui, beaucoup ont apprécié, trouvé cela marrant et ont surtout ressenti notre bienveillance. Il est inutile de préciser que nous éprouvons un profond respect pour les forces de l’ordre

J’imagine que le rêve ultime serait une retransmission tv, vous y pensez ?

Bien sûr, ce serait très chouette mais le rêve ultime serait surtout et avant tout de pouvoir faire une saison complète et de retrouver toute la brigade pour de nouvelles aventures ! Car j’aime avant tout le terrain.

Quels projets nourrissez-vous ?

Là, j’irais bien manger une frite.

Merci et bonne continuation, longue vie aux képis dont la page Facebook attend nos lecteurs avec impatience!


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