Après bientôt vingt ans passés à s’initier, puis à se perfectionner aux arts du heavy métal et du stoner, le trio A Supernaut nous livre un premier album qui nous replonge, avec nostalgie, dans une époque à mi-chemin entre les années 70 et les années 80. En plus, avec un nom pareil, A Supernaut rappelle forcément un monument du rock à tous les passionnés du heavy métal des années septante. Avec quelques bonnes fées pour se pencher sur leur musique.
Car, effectivement, le nom du groupe fait référence à l’album « Supernaut » sorti en 1972 par le légendaire groupe Black Sabbath. Sauf qu’ici, c’est du côté de Bruxelles qui le groupe a pris forme en 2013. À l’époque c’est sous la forme d’un quatuor que le groupe nous livre un premier EP, Arcore. En quête de leur véritable identité musicale, en février 2015, le groupe se transformera finalement en trio avec Thomas à la guitare, Nico à la basse et Jay F. à la batterie.
Et nous voilà en février 2017, après plus d’une année de peaufinage, A Supernaut nous présente son premier album: LaMenace. Avec des morceaux lancinants et percutants, le trio bruxellois nous offre un album viscéral qu’il assume avec beaucoup de professionnalisme tout en restant naturel. Les influences stoner et heavy métal du groupe ne peuvent être niées. Dès le premier morceau de l’album, « Ice », les riffs de basses, bien lourds, nous préparent au voyage. On se sent replonger dans ces années où les cheveux longs et le métal faisaient légion et déraison. Les rythmes simples et répétitifs de ce morceau nous hypnotisent.
Ensuite, l’électrisant morceau « LaMenace » (premier morceau composé par le groupe pour cet album) nous place dans une atmosphère inquiétante. L’angoisse nous gagne de manière frénétique. La seule échappatoire qui nous reste est l’abandon à notre nature la plus sauvage. Vient alors « See Me ». À partir de ce morceau, les ondes produites par le trio nous habitent encore un peu plus. On laisse notre corps se balancer et on a envie de reprendre en choeur les paroles avec le groupe. Les musiques se suivent et nous font voyager dans l’univers de A Supernaut. Musique après musique, l’adhésion devient de plus en plus forte, comme une addiction. Mieux: la joie de retrouver une pièce-maîtresse de notre culture musicale. La grande force de cet album est peut-être là tant il nous semble totalement inédit, tout en nous semblant tellement familier.

La seule véritable critique négative que l’on peut faire à ce premier album? Des musiques qui semblent, par moments, se répéter malgré les cassures et les changements de rythmes. Le morceau le plus particulier de cet opus est sans doute « Deep Inside ». Teinté de sonorités plus douces, il allie les forces d’une multitude de styles musicaux pour nous offrir une expérience à part entière. Le dernier morceau, « Fantomas begins », sonne comme une marche funèbre, peut-être pour nous préparer à la fin de l’album. Mais pas trop, car comme Juve est au loin, l’album ne se prive pas de cacher une dernière (bonne) surprise. Quelques secondes d’une musique plus progressive. Cet extrait caché annoncerait-il déjà le prochain album de A Supernaut ? Seuls eux pourront nous le dire. En attendant, profitons de cet album-ci qui risque bien de trouver une voie royale sur les scènes de notre royaume. D’ailleurs, un triomphe en Bretagne les précède!
Photo de couverture : © Julie Selosse – Molo Molo Company
Groupe : A Supernaut (Facebook)
Nbre de titres : 10 (+1)
Durée : 47 min
Auto-produit
Date de sortie : le 01/02/2017
En concert : le 20/02 au Chaff de Bruxelles (Place du Jeu de Balle 21-22) et le 22/04 au Rockerill (Rue de la Providence, 136) de Charleroi