Les critiques de Julien #3: A Bigger Splash fait plouf, Demolition et Triple 9 cassent la baraque

Cette semaine encore, Julien a pu zigzaguer entre les cinémas (du Caméo à l’Eldorado en passant par l’Acinapolis de Namur) et les genres et profiter de films sortis ces dernières semaines oscillant entre démarches auteuristes et pur divertissement pour grand public. Il y en a pour tous les goûts, du film musclé à la parodie assumée.

Triple 9 , le coup était calibré!

Triple-9-Poster

Après l’apocalyptique et survival « The Road », le western et maîtrisé « Des Hommes Sans Loi », John Hillcoat nous revient avec un thriller soigné, baigné d’une ambiance particulièrement oppressante et anxiogène, comme il sait si bien les installer.

Dans « Triple 9 », il est question de corruption à grande échelle, où des policiers corrompus travaillent, par redevance, pour la mafia russe, en réalisant des cambriolages. Le prochain en lice ? Réaliser un triple 9, qui consiste à détourner l’attention de forces de l’ordre en tuant l’un deux, afin de focaliser les regards sur un seul et même endroit, et ainsi encaisser le jackpot d’un autre côté...

Si le nouveau John Hillcoat ne raconte rien de bien novateur (et surtout pas dans le style), cela est fait avec beaucoup de maîtrise. Et une fois n’est pas coutume, Hillcoat dirige un casting prestigieux, avec notamment Woody Harrelson, Casey Affleck, un étonnant Chiwetel Ejiofor, ou encore une Kate Winslet dans le rôle d’une impitoyable mafieuse russe, personnage à contre-emplois qui lui va plutôt bien.

« Triple 9 » est un divertissement de qualité, dans le sens où le scénario (écrit sans fausses notes), le casting et la mise en scène sombre et violente permettent un calibrage taillé pour le grand public. Très efficace, mais de loin original.

Titre: Triple 9

Réalisateur: John Hillcoat

Acteurs: Casey Affleck, Chiwetel Eljofor, Anthony Mackie, Aaron Paul, Norman Reedus, Woody Harrelson, Kate Winslet…

Genre: Thriller, Action

Origine: USA

Durée: 116 min

Date de sortie: le 13/04/2016

Grimsby: Agent Trop Special, du trash sous la ceinture

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Sacha Baron Cohen est de retour dans la peau d’un personnage comme il les affectionne si bien, et qu’il a de nouveau co-écrit. Après notamment « Borat », « The Dictator », et « Bruno », voilà qu’il interprète Norman, un hooligan bon à rien, fan du Grimsby Town FC. Pour la petite histoire, Grimsby est avant tout une ville d’environ 87 000 habitants de l’est de l’Angleterre. D’ailleurs, une partie de ses habitants a été assez remontée contre l’équipe du film, pour la représentation peu valorisante de leur ville (ce qui est compréhensible).

Dans cette nouvelle aventure, il est question d’un agent des services de renseignement britanniques (Mark Strong), contraint de partir en cavale avec son frère, ce fameux Norman (Sacha Baron Cohen)… 
Alors oui, c’est lourd, irrévérencieux, outrancier, trash et complètement en dessous de la ceinture (plus particulièrement entre les fesses), mais « Grimsby: Agent Trop Special » pourrait en faire rire, dont moi. En tout cas, ce n’est pas le cas des américains, qui ont littéralement boudé le film.

Mais on se demande comment un studio peut vouloir distribuer un tel film (le projet étant tout de même passé des mains de la Paramount, pour Sony Pictures), et des acteurs comme Mark Strong et Penelope Cruz, s’y ridiculiser… Une bonne blague, mais de très mauvais goût ! Pour public averti.

Titre: Grimsby

Réalisateur: Louis Leterrier

Acteurs: Sacha Baron Cohen, Mark Strong, Isla Fisher, Rebel Wilson, Penelope Cruz…

Genre: Comédie, Espionnage, Action

Origine: USA

Durée: 84 min

Date de sortie: le 13/04/2016

Demolition construit délicatement le lumineux

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Jean-Marc Vallée a tout compris. Mélodrame sentimental, son nouveau bébé aborde un sujet délicat, certes déjà vu, mais de manière lumineuse !

Jake Gyllenhaal brille une nouvelle fois en tête d’affiche, en interprétant un homme ayant gagné beaucoup d’argent, s’étant marié, et affichant indéniablement tous les signes extérieurs d’une vie parfaite. Malheureusement, le décès de sa femme va lui faire remarquer que sa vie n’était pas si accomplie que ça… D’ailleurs, cette perte va le rendre totalement vide, voir apathique, mais en quête de sens, et de véritables émotions.

D’une très belle écriture, « Demolition » est riche de thèmes abordés subtilement, de personnages éblouissants, d’une mise en scène saupoudrée de folie, ou encore d’une bande-originale so rock’n roll… Un film qui sent résolument le vécu, passant comme une lettre à la poste, et où le poids de la perte d’un être cher peut aussi se vivre autrement, et permettre de se construire (et non pas se reconstruite), après la casse destruction.

Titre: Démolition

Réalisateur: Jean-Marc Vallée

Acteurs: Jack Gyllenhaal, Naomi Watts, Chris Cooper…

Genre: Drame

Origine: USA

Durée: 101 min

Date de sortie: le 06/04/2016

A Bigger Splash fait plouf

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Était-ce nécessaire de réaliser un remake du film « La Piscine » de Jacques Deray (1969) ? Non…

Pourtant mentionné le contraire sur l’affiche, « A Bigger Splah » est un film éteint, plat (sans parler du jeu des acteurs), et peut-être un peu sensuel (on l’accorde), mais on s’ennuie ferme. Même cette fameuse scène de la noyade, aux causes infondées, ne soulève aucune réaction de notre part.

Heureusement, « A Bigger Splash » a été tourné sur l’île italienne de Pantelleria, située entre la Sicile et la Tunisie. Les décors y sont donc magnifiques, et invitent véritablement au voyage. Mais qui sait, c’est peut-être pour vanter la beauté de cette île que ce remake ( y ) a été tourné…

Titre: A bigger splash

Réalisateur: Luca Guadagnino

D’après La piscine de Jacques Deray

Acteurs: Ralph Fiennes, Dakota Johnson, Mathias Schoenaerts, Tilda Swinton…

Genre: Drame

Origine: USA

Durée: 125 min

Date de sortie: le 06/04/2016

Éperdument a… ssoupi

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« Un homme, une femme. Un directeur de prison, sa détenue. Un amour impossible. » Trois courtes phrases pour vous résumé Éperdument, le deuxième film de Pierre Godeau. Il s’agit certes de l’adaptation de l’œuvre de Florent Gonçalves, mais il s’agit surtout d’une énième histoire sentimentale en milieu carcéral. Et cette histoire d’amour entre un directeur de prison et l’une de ses détenues est bien dérisoire…

Car oui, on a beaucoup de mal à comprendre cet amour, tant il est impossible. Et ne parlez pas de coup de foudre ! Quoi qu’il en soit, le personnage interprété par Guillaume Gallienne manque d’écriture tant on ne le comprend pas, tandis que celui de Adèle Exarchopoulos exagère.

« Éperdument » est d’une naïveté pas possible, tant le spectateur voit très bien où cela va en finir, et ce dès les premières minutes de films. Dès lors, on passe son temps à se demander, tout comme l’épouse du directeur, quand est-ce qu’il va se réveiller, et quand est-ce que ce jeu va s’arrêter…

Titre: Éperdument

Réalisateur: Pierre Godeau

D’après le livre de Florent Gonçalves

Acteurs: Guillaume Galienne, Léa Seydoux, Stéphanie Cléaux

Genre: Drame

Origine: France

Durée: 110 min

Date de sortie: le 16/03/2016

Par Julien Pierre

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