Deux jours après Bruxelles, William Sheller était de passage dans la Cité ardente. Au Forum plus précisément.
Avant d’entamer le concert, William Sheller annonce la couleur : ce concert est un petit au revoir… mais que le public se rassure, il parle bien de cette tournée accompagné d’un quatuor à cordes. Ce concert n’est pas un adieu à la scène : juste une parenthèse qui se referme, en douceur.
Douceur est précisément le mot qui décrit le mieux cette parenthèse qui va, deux heures durant, emmener le public venu en nombre dans le répertoire de cet artiste exceptionnel, récemment lauréat d’une Victoire de la musique d’honneur bien méritée.
Je cours tout seul entame ce tour de chant dans une mise en scène sobre, tout en noir et blanc. Mais la sobriété de la scène n’empêche pas William Sheller d’être cabotin parfois, bavard souvent. « Si je suis trop long, vous me le dites ». Non Monsieur Sheller, vous ne parlez pas trop : vous écouter raconter l’origine de chaque chanson est un plaisir pour les oreilles !
Nicolas, Mon hôtel, Cuir de Russie, les titres et les commentaires de leur interprète s’alternent. Il nous parle de Barbara, de ses grands-parents, du théâtre des Champs-Elysées où il a grandi, de cette amie bruxelloise qui vendait des bandes dessinées rue de Namur, du livre « Les contes des pays de neige » qui lui a inspiré Baba Yaga. Mais pour celle-ci, il s’efface pour laisser ses musiciens et leurs violons, alto et violoncelle l’interpréter sans lui.
Transition toute trouvée, il enchaîne avec Un archet sur les veines, où les instruments à corde donnent une dimension nouvelle à cette chanson parmi les plus blues de Sheller.
Pas avare d’anecdotes, il nous raconte ses soirées de Noël où il déteste que des amis utilisent son piano, de ces matins où son piano ne veut même pas de Chopin.
Clin d’oeil amical ou moquerie ? Il évoque Michel Polnareff en racontant l’écriture de Fier et fou de vous… « une mélodie tellement facile, elle doit être à quelqu’un d’autre, à Polnareff… »
A près de 70 ans, le compositeur et chanteur qu’on a connu tantôt rock, tantôt symphonique mais toujours mélodique est en pleine forme. Sa voix est douce et posée mais en rien hésitante : sa démarche est plus lente mais l’esprit est toujours aussi vif. Il se fait plaisir, accompagné de ses musiciens : on est loin du stress d’octobre dernier, lorsqu’il annulait le concert à la Maison de la Radio à Paris pour raisons de santé.
Je veux être un homme heureux entonne-t-il en rappel. Dans la salle, il n’y a que des hommes et femmes heureux(ses).
Merci Monsieur Sheller!
Sept ans après son dernier album, « Avatars », il nous était revenu en 2015 avec l’album « Stylus ». Un album pour prolonger ce concert aux ambiances feutrées, teinté de nostalgie et de tendresse.
Retrouvez plus d’informations sur William Sheller sur son site officiel www.williamsheller.fr.
Et si vous l’avez manqué à Bruxelles le 1er mars ou à Liège le 3 mars, rassurez-vous, la parenthèse n’est pas encore fermée: la tournée se poursuit en France, notamment à Paris mi-avril.
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