Steve Jobs is back

Quatre ans après la disparition de l’homme aux pulls noirs à col roulé, Danny Boyle lui consacre un biopic qui sort sur les écrans ce 3 février.

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Exercice toujours difficile de réaliser un biopic, en particulier d’une personnalité appréciée du grand public: le risque est grand de tomber dans l’éloge, la glorification.

A l’inverse, il est périlleux pour un réalisateur (ou un écrivain) d’oser écorner (même un peu) l’image d’une personnalité populaire, qui plus est décédée: on n’attaque pas un mythe!

Avec cette adaptation de la biographie autorisée de Steve Jobs (écrite par Walter Isaacson en 2011), Danny Boyle (Trainspotting, Slumdog Millionaire,…) réussit pourtant à relever avec brio le défi.

Jobs n’apparait pas comme l’homme parfait que ces fans les plus fidèles imaginent. Pas plus qu’il n’apparait comme le monstre que ces détracteurs dépeignaient parfois. Il est un peu des deux, imparfait, excessif parfois… mais tellement humain en fait.

Le casting est à la hauteur des attentes: Michaël Fassbender est littéralement Steve Jobs et le Golden Globe remporté récemment par Kate Winslet pour son interprétation de Joanna Hoffman, proche collaboratrice du maître, est amplement mérité. On en vient à se demander si le film aurait été si fort sans elle… tout comme Steve Jobs – à en croire le film – semblait devoir énormément à cette fidèle compagne de route.

p19v8oveio1q891vi4nu2tqfflo4jConstruit autour des « keynotes » dont Jobs était devenu le maître incontesté, le film de Danny Boyle ne se veut pas une fidèle retranscription de l’histoire d’Apple. Seuls quelques moments-clés sont évoqués, une quinzaine d’année d’une épopée qui en dura plus de 30.

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Point question ici de construire le film en chapitres autour de chaque (r)évolution initiée par Jobs: bien sûr, il est question d’informatique, de produits développés par Apple mais Jobs aurait tout aussi bien pu être inventeur de moissonneuse batteuse, le film n’en eut pas été moins intéressant car c’est avant tout l’être humain et ses relations avec ses amis, collègues, enfant qui sont au centre du film.

Les clins d’œil et anecdotes pour « Jobs-o-philes » ne manquent pas (le garage, Alan Turring, une pré-annonce de l’Ipod et de l’Ipad,…) mais le film ne s’adresse pas qu’aux fans de la marque à la pomme.

Le film reste néanmoins exigeant, complexe parfois (notamment sur les relations entre Steve Jobs et le président du « board » au moment de son éviction d’Apple au milieu des années 85) mais pouvait-on espérer autre chose quand il s’agit d’évoquer la vie de Steve Jobs?

Pour l’anecdote, ce film a changé de réalisateur en cours de route, le premier studio s’est désisté et Fassbender ne devait pas initialement interpréter le patron d’Apple. Quel bel écho à l’histoire de Steve Jobs, viré de sa propre boite avant d’en reprendre les rennes dix ans plus tard…

Et pour frimer dans les discussions entre amis autour d’un mojito: pour évoquer trois époques-clés de la vie de Steve Jobs, Danny Boyle ne s’est pas contenté d’utiliser des artifices de maquillage ou de coiffure pour faire évoluer ses personnages, il a utilisé trois « supports » différents, la pellicule 16mm, la pellicule 35mm et enfin le numérique, donnant un rendu à l’écran spécifique à chaque période. Un écho supplémentaire à l’évolution des technologies du Macintosh au Imac!

Un film à voir dès le 3 février dans les cinémas. Et lire, si ce n’est déjà fait, la biographie ayant inspiré ce film.

 

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