Benjamin Clementine et Alexis Bossard : le duo aux pieds nus

9 décembre 2015. Ancienne Belgique. Il est 19h30. Les portes de la salle viennent de s’ouvrir. Une petite cinquantaine de fans entre et se positionne devant la scène dans l’attente de leur idole, Benjamin Clementine, annoncé à 20h30. Pas de première partie. L’attente s’annonce longue. Les spectateurs discutent pour tuer le temps.

À côté de moi, une discrète quinqua, évoque sa découverte de « Benjamin » comme elle l’appelle affectueusement : « C’était chez Drucker ! ». Sa voisine, petite trentaine dont la coiffure n’est pas sans rappeler la chanteuse Pink , lui répond « moi c’était aux Ardentes en juillet et j’ai pleuré ». Le décor est planté : Benjamin Clementine réussit l’extraordinaire défi de séduire plusieurs générations et même au-delà de l’âge des personnes d’horizons musicaux éloignés.

Benjamin Clementine - AB - Bruxelles (3)

Sur scène, le traditionnel piano, compagnon de route indispensable du récent lauréat du Mercury Prize trône aux côtés d’une batterie. Celle d’Alexis Bossard. À côté et non devant : ce détail a son importance car dès qu’Alexis rejoint son comparse sur scène, chacun éclairé par un spot, on réalise que le batteur n’est pas là pour faire de la figuration. A mi-chemin entre batteur et percussionniste, il prend de la place, donne un habillage nouveau aux mélodies, avec plus de punch, de puissance. Ce n’est plus un concert de Clementine mais du duo Clementine-Brossard, unis par une complicité et un quasi mimétisme, dans les expressions comme dans l’accoutrement : tous deux ont laissé leurs chaussures dans les loges et se présentent torse nu avec un long manteau qu’ils ne quitteront pas durant tout le concert. L’alchimie fonctionne à la perfection même si certains semblent déroutés au début, plus habitués de voir un violoncelle accompagner Benjamin et son piano. Mais dès qu’Alexis s’efface pour laisser Benjamin seul au piano, on le regrette déjà : son retour n’en est que plus apprécié à la chanson suivante.

Benjamin Clementine - AB - Bruxelles (4)

Les titres s’enchaînent, Gone, Condolence, Adios, Cornestone, The woman and I… puis Benjamin s’’exprime en français. Quelques mots. « Ca, c’est bordel ». Mais encore ? Le concert est fini. Déjà ? Ça fait à peine 15 minutes qu’il a commencé ! Ah non… en fait, cela fait déjà une heure ! La voix envoûtante de Clementine a emmené le public hors du temps, il est déjà temps de revenir sur terre… Heureusement, le duo revient rapidement pour des rappels de plus d’une demi-heure. Le très attendu London, un nouveau morceau où le public est mis à contribution, I won’t complain (un des titres bonus de la version extended de son cd « At least for now ») ou encore Nemesis en clôture de ce concert attendu et qui n’a pas déçu les fans.

Seules petites ombres au tableau : ces spectateurs qui, comme au BSF ou aux Ardentes cet été, parlent pendant les chansons… ce qui passe difficilement inaperçu lors des moments plus calmes voire pauses de Benjamin au milieu d’une chanson. Il n’aura d’ailleurs pas hésité à plusieurs reprises à demander un peu de calme. Dommage aussi ces quelques fans qui croient rendre hommage à l’artiste en criant tellement fort au début de chaque chanson, jusqu’à couvrir la voix de l’artiste. Allez voir les One Direction la prochaine fois.

Review par Benoit Demazy

Crédit Photo de Couverture: Micky Clément

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