Marc Desse, il y avait fort peu de chance que ce nom tombe dans notre oreille. Mais c’était sans compter un vent favorable du nom de Feu Chatterton qui nous a mis sur la piste de ce Parisien. Et le hasard a bien fait! Nuit noire nous embarque dès les premières notes dans un univers sombre aux guitares entêtantes et aux amours fugaces. La couleur de l’album n’a rien à voir avec celle de la pop française actuelle. C’est un retour dans le passé dans ce que la pop-rock française donnait ce qu’elle avait de mieux (le temps où on aimait entendre sonner le Téléphone, où on faisait l’amour sur l’Indochine et où dieu s’appelait Daho), tout en étant le serment des périodes troubles et des heures où la musique est une échappatoire.
L’album ne parle que du « tu », une femme? Inaccessible sans doute, une muse digne de la meilleure des inspirations pour un artiste. Avec beaucoup de nostalgie, Marc Desse chante de manière presque désincarnée, désenchantée, fragile. D’une fragilité qui donne un sens à chaque mot de ces textes concis mais parfaits. Et finalement, le constat s’impose, ce garçon de 26 ans a tout du fils de Daniel Darc, il le ressuscite étrangement tout en y amenant ses désirs personnels. Et ceux qui pleuraient la mort de l’artiste maudit, de se réjouir de la naissance d’un héritier, un de… Marc! Un talent en devenir.
Marc Desse, Nuit Noire, chez Bordeaux Rock
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En concert à Gand, le 13 décembre 2014 au Café Le Charlatan
16/20