La Gazette du 42 ème BIFFF #8 : Des flics et des triades qui en décousent à mort ça cogne, un cadavre infesté de mouche dans un coffre de bagnole c’est pas courant, et un cercueil et un groupe de chamans qui déterrent l’impensable, il n’y a qu’au BiFFF qu’on peut voir ça !

Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le coeur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, ne ratez pas notre rendez-vous (quasi) quotidien de la gazette du BIFFF. Tout, vous saurez tout sur le 42e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide !

Aujourd’hui notre accro du BIFFF du jour n’est autre que Daniel CHaCha Holderberg, qui sera aussi cette année le DJ du Bal des Vampires. Merci à lui.

 

Ce mercredi 17 avril, trois films sont à mon programme, et on commence par :

BURSTING POINT de Dante Lam & Calvin Tong au Ciné 1 à 16h30

Malgré son nom, Bond Sir n’a pas grand-chose en commun avec son homonyme anglais, si ce n’est un nombre impressionnant de cadavres au tableau de chasse. Ce vieux briscard des Stups passe son temps à affronter les pires trafiquants de drogues de Hong Kong et démanteler des labos clandestins. Mais leur dernier raid chez les chimistes de Young, en tête sur le podium des barons de la drogue, a fini en boucherie. Du côté des flics, c’est le coéquipier de Bond qui a fini les pieds devants ; du côté de Young, c’est une giclée d’acide qui a transformé la moitié du visage de son frère en nugget de poulet. Las de cette hécatombe, Bond se remémore que « c’est quand le moustique se pose sur tes testicules que tu comprends que la violence ne résout pas tout », et il décide donc d’emprunter une voie différente, plus subtile: celle d’un jeune flic ambitieux, Ming, qui s’infiltre et gagne la confiance de la triade de Young. Est-ce que le stratagème va fonctionner ? Bien sûr. Jusqu’au jour où Young va se mettre à causer de balances dans le clan, en précisant qu’il ne parle pas de leur signe du zodiaque…

Ce film signe le retour à Hong Kong de Dante Lam, avec un thriller d’action nerveux, énervé, furieux et nihiliste. Ca bastonne dans tous les sens, ça pétarade à chaque coin de rue, et la violence est omniprésente dans ce polar musclé qui oppose la police au triades.

Bref rien de bien nouveau sous le ciel asiatique qui dans le genre maîtrise parfaitement ce style de films mais qui une fois de plus, et c’est à mon sens un défaut récurrent dans leur cinéma, nous propose un métrage beaucoup trop long dont on aurait pu certainement rogner une bonne demi heure de film.

Le film plaira aux amateurs de cinéma asiatique d’action c’est une certitude, pour les autres les avis seront à mon humble avis assez partagés. Bien, mais trop long et plutôt conventionnel dans son l’intrigue mille fois vue et revue.

Note: 12/20

Director : Dante Lam & Calvin Tong
Screenplay : Yiu-Leung Tong & Shengbo Wang
Cast : Nick Cheung, William Chan & Isabella Leong
DOP : Man-lung Choi
Producer : Candy Leung & Dante Lam
Production : Film Fireworks Limited / Bona Entertainment Company Limited
Distribution : Emperor Motion Pictures / Year : 2023

 

Toujours au Ciné 1 on enchaîne à 19h00 avec FLIES ( MOSCAS) d’Aritz Moreno devant une salle bien remplie pour un jour de semaine.

Vénal, misogyne, opportuniste, volage, implacable, imbu de lui-même, indigne de confiance… En un mot comme en cent, Luis Machi est une enflure exceptionnelle. Persuadé de tenir tout le gratin de la politique et de la finance de Buenos Aires par les cojones, tout en en méprisant ses pairs comme de vulgaires mouches à merde, Machi est persuadé d’être intouchable. Mais ça, c’était jusqu’au jour où il crève bêtement un pneu sur le périphérique. Machinalement, il ouvre son coffre pour y prendre sa roue de secours et découvre un cadavre défiguré dedans. Petite attention particulière, le fameux cadavre est attaché avec les menottes qu’il utilise d’habitude pour son cinq à sept extraconjugal. Bref, Machi est dans la merde, comme toutes ces mouches qu’il dédaigne d’habitude, et la liste de ses ennemis est aussi épaisse qu’un roman de Maxime Chattam. Autant dire que sa secrétaire peut déjà annuler tous les rendez-vous de la journée, qui promet d’être affreusement pénible pour El Machistador…

Ca démarre bien avec une première demi heure qui nous dépeint une situation et des personnages haut en couleurs, tout aussi détestables les uns que les autres. L’ambiance s’installe et malgré quelques petits flottements scénaristiques on se laisse séduire par ce film bien réalisé et interprété.

Certaines scènes comme celle du pont ( et oui il faudra aller voir le film pour en savoir plus) sont proprement jubilatoires. Mais alors que la mayonnaise est en train de monter bien en couille, la fin du film assez abrupte et sans explications nous laisse un peu sur notre faim. Dommage.

Mais sinon, ce film vaut le coup.

Note: 14/20

Director : Aritz Moreno
Screenplay : Javier Gullón
Cast : Ernesto Alterio, Claudio Rissi, Mara Bestelli, Tomás Pozzi & Gabriel Fernández
DOP : Javier Agirre Erauso
Producer : Merry Colomer
Production : Morena Films
Distribution : ViX TelevisaUnivision
World Sales : ViX TelevisaUnivision

 

Troisième film du jour au Ciné 1 à 21h30 EXHUMA de Jae-hyun Jang

Une famille coréenne richissime vivant à Los Angeles fait appel à deux jeunes chamans pour résoudre ce qu’elle considère comme un léger contretemps surnaturel. Le duo fait rapidement remonter ces étranges événements à l’un des ancêtres de la famille, enterré en Corée. Leur plan ? Retourner sur place, faire équipe avec leurs complices habituels, un vieux géomancien expert et un croque-mort, déterrer le cadavre du vieil homme et le brûler. Le riche patriarche les supplie de ne pas ouvrir le cercueil et de plutôt brûler la caisse avec. Au lieu de cela, ils décident d’organiser un rituel visant à amadouer l’esprit maléfique pour qu’il aille promener sa malédiction ailleurs. Ce qui, bien sûr, échoue… D’autant plus que, maintenant qu’il est libéré de ses quatre planches de bois, ce mal ancestral peut enfin passer à la vitesse supérieure…

Pas mal du tout l’idée d’utiliser le chamanisme comme base d’un film d’horreur et il faut bien reconnaître que durant les deux tiers du film on accroche bien aux péripéties vécues par les différents protagonistes qui baignent dans une ambiance étrange et envoûtante.
Mais voilà, arrivé dans le dernier tiers du film, ça tourne un peu au grand guignol, ce qui n’est pas encore trop dérangeant en soi, mais ce qui plombe l’atmosphère c’est que le film n’en finit plus de finir avec des scènes à rallonge qui deviennent bien vite des scènes de trop. Cent trente quatre minutes c’est fort long pour un film qui aurait pu tout dire avec trente minutes de moins et aurait alors beaucoup gagné en intensité et en efficacité.

C’est fou car jusque là la salle bizarrement assez silencieuse semblait captivée, mais il faut bien reconnaître que vers la fin on percevait quelques soupirs d’agacement chez des spectateurs lassés de la lenteur du final.

Un film moyennement réussi donc, mais original dans son thème de base.

Note: 12/20

 

Original Title : PA-MYO
Director : Jae-hyun Jang
Screenplay : Jae-hyun Jang
Cast : Min-sik Choi, Go-eun Kim, Hai-jin Yoo & Do-hyun Lee
DOP : Mo-gae Lee
Producer : Charlie Shin, Jae-hyun Jang, Young-min Kim & Jee-hye Kim
Production : Showbox / Pinetown Production
Distribution : Splendid Film BV / Showbox
Year : 2024

 

Voilà La Gazette du BIFFF c’est fini pour aujourd’hui, rendez vous très bientôt pour une prochaine gazette qui sera exceptionnellement rédigée par mon collègue Malko vu que ce jeudi je couvre un autre événement.

Vous me retrouverez  bientôt pour les autres gazettes dans les colonnes de Branchés Culture.

Et en attendant, bon film, goede film !

Jean-Pierre Vanderlinden